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atteint 3 mètres 30 centimètres de hauteur; la récolte a été très-abondante: on a cueilli 2 kilog. 500 grammes de cosses vertes à migrosseur sans compter ce qu'on m'a gaspillé; j'ai récolté en outre 3 kilog. 100 grammes de grains secs. Comme qualité, le Haricot Bossin a été reconnu excellent et supérieur à toutes les autres variétés, comme Haricot Mange-Tout, par toutes les personnes qui l'ont goûté. Il est très-tendre, et il supporte bien la cuisson sans se mettre en purée.

En conséquence, de l'avis des personnes qui l'ont dégusté et du mien, nous déclarons le Haricot Bossin supérieur en qualité (comme Mange-Tout) et en produit aux variétés cultivées dans le pays, et nous vous remercions de l'aimable attention que vous avez eue de me le faire connaître. ».

2o A la date du 31 décembre 1869, nous recevions de M. Baraquin, jardinier chez M. de Violaine, à Vauxrof, près Soissons (Aisne), les détails suivants :

« Le résultat de ma culture des Haricots Bossin que vous avez bien voulu m'envoyer en mai dernier n'a pas très-bien réussi; quatre grains seulement ont levé; ils ont produit 85 cosses dont 187 Haricots bien mûrs, et 157 non mûrs. Sa végétation, de même que sa floraison, dure longtemps, ce qui en fait une bonne production en vert, comme Mange-Tout. Hauteur de sa végétation, 2 mètres. Je ferai remarquer ici que j'ai fait la plantation de ces Haricots quinze jours trop tard, et que nous avons eu en outre un printemps très-froid. >

3 Le vénérable ecclésiastique, M. l'abbé Goudin, chargé de diriger les travaux horticoles à la colonie agricole de Citeaux, nous mande, à la même date:

« Le Haricot Bossin a levé promptement; sa floraison a été tardive, peut-être à cause du terrain trop fort et trop humide dans lequel il a été cultivé; les tiges ont at

teint 1 mètre 60 centimètres; il est excellent en vert, comme Mange-Tout. »

Le grand collectionneur de Haricots, M. le docteur Cénas, nous dit brièvement, dans une lettre du 4 janvier 1870:

« Votre Haricot Bossin est excellent et très-productif. »

Nous pourrions encore fournir d'autres renseignements sur les avantages du Haricot Bossin, mais nous craindrions de fatiguer les amateurs par des citations qui toutes sont d'accord sur le produit et la qualité de cette nouvelle variété dans nos jardins.

Le Haricot Bossin donne abondamment de belles et longues cosses, garnies de beaux et de bons grains. Ses tiges, chez nous, dépassent 2 mètres; ses feuilles, qui sont larges et d'un vert brun, indiquent suffisamment qu'il est robuste; son grain, qui est blanc, rond et assez gros, est marqué à l'ombilic d'une tache petite et brune. Notre culture fut assez étendue en 1869 pour en manger souvent, pendant l'été, à l'instar des MangeTout. Sous cette forme, nous l'avons trouvé délicieux; en grain sec, il est moelleux, et il a un goût de Châtaigne assez fortement prononcé; en un mot, c'est une bonne variété de plus, qu'il faut répandre dans tous les jardins potagers, et nous ne craignons pas d'affirmer que c'est une des meilleures variétés du genre Phaseolus, soit comme MangeTout, soit à l'état sec. Quant à sa fertilité, nous le croyons sans rival; nous pensons qu'il est nécessaire de le semer dans la première saison des Haricots. M. Duflot, marchand de graines, quai de la Mégisserie, no 2, à Paris, a cultivé également le Haricot Bossin avec le plus grand succès, et nous pensons qu'il est en mesure d'en fournir aux amateurs qui lui en feront la demande, non pas encore au litre, mais par petites fractions suffisantes pour pouvoir l'expérimenter en 1870, et pour contrôler notre dire sur cette bonne variété. BOSSIN.

RAVAGES DU KERMÈS DE LA VIGNE EN CRIMÉE

Dans le Bulletin mensuel du 15 février 1870 de la Société des agriculteurs de France, nous trouvons un rapport, traduit du russe par M. Voelkel, faisant connaître une nouvelle maladie, ou plutôt les ravages occasionnés sur la Vigne par un insecte qui, jusqu'ici, et bien qu'il soit très-ancien, n'avait guère été remarqué que des entomologistes. Tout en souhaitant qu'il en soit en core très-longtemps de même, en France du moins, nous croyons devoir duire ce rapport. Le voici :

repro

En 1868, les vignerons de la Crimée reconnurent avec effroi l'apparition, sur de grandes proportions, d'une maladie de la Vigne, caractérisée par les symptômes suivants : les feuilles se fa

naient sur la plante, les fruits ne parvenaient pas à maturité, et souvent tous les grains d'une grappe se desséchaient; un suc poisseux se mon

trait sur les feuilles et sur le sol, même à une certaine distance autour des ceps; une poudre blanche, ressemblant à de la moisissure, couvrait le tronc, les branches, et remplissait toutes les crevasses de l'écorce.

La cause de ce désastre fut recherchée avec le plus grand soin par les cultivateurs, qui avaient pris toutes les précautions pour prévenir les dégâts de l'oïdium Tuckeri, et M. Niedielski, qui fit des recherches sur cette maladie à la requête de plusieurs grands propriétaires, reconnut que cette affection était due à l'invasion du Coccus ritis, qui n'avait jamais, jusqu'à présent, sévi d'une manière aussi formidable dans les vignobles de la Crimée méridionale. Un intéressant travail de

RAVAGES DU KERMÈS DE LA VIGNE EN CRIMÉE.

M. Niedielski, publié d'abord dans le no 2 de la Gazette agricole russe de 1869, et reproduit plus tard dans un tirage à part, a fait voir qu'il ne s'agit pas ici d'une nouvelle maladie de la Vigne, et que l'apparition du fléau est indépendante de la nature du sol, de l'exposition, de l'altitude, ainsi que de l'humidité ou de l'emploi des engrais. L'année 1868 a été sèche pour cette partie de la Crimée jusqu'à une époque postérieure aux premiers ravages du Coccus; quant aux engrais, l'habitude où l'on est d'enfouir au pied des ceps tout ce qui a été coupé et enlevé a contribué peut-être à la diffusion de l'insecte.

Après avoir donné les caractères de l'ordre des hémiptères et de la famille des coccidées, M. Niedielski fait remarquer que, parmi les Coccus, quelques-uns sont couverts d'une sorte de carapace, tandis que d'autres portent une espèce de fourrure dont les débris forment la poussière blanche que nous avons déjà signalée. Il divise ces insectes en deux groupes, suivant le rôle qu'ils jouent par rapport à l'homme : les uns qui peuvent être utilisés par l'industrie; les autres qui, jusqu'ici, ne nous ont été que préjudiciables. Dans ce dernier groupe, M. Niedielski range: 1o le Coccus persica, qui, en 1868, a ravagé les Pêchers de la Crimée méridionale, notamment sur les terres de MM. Korbé et Chostack, où l'on s'en est débarrassé par des lotions d'eau de savon; 2o le Coccus du Laurier-Rose, contre lequel les jardiniers recommandent l'emploi de fortes décoctions de tabac, etc.

Le kermès de la Vigne (Coccus vitis, L.) est d'une forme ovale allongée; il mesure environ deux lignes en longueur; sa couleur est jaune un peu cendré, avec de faibles raies transversales d'une nuance cannelle sur le dos. La tête, le thorax et l'abdomen sont unis ensemble, de façon à donner à l'insecte l'aspect d'un cloporte; mais on distingue aisément, à la partie supérieure du corps, douze raies transversales indiquant la séparation des anneaux. Le long du dos existent deux raies qui vont, sous la forme de deux sillons, de la tête à l'extrémité postérieure. Sur la tête sont deux antennes composées de six articles, et, un peu au-dessous, deux petits points noirs représentent les yeux. En dessous du corps on voit une trompe, composée de diverses pièces, dont la longueur est égale au tiers de celle du corps, et au moyen de laquelle l'insecte s'attache à la plante. Čet organe rétractile, ou pouvant du moins, à l'état de repos, se replier le long du thorax, forme, lorsqu'il fonctionne, un angle droit avec le corps. L'animal perce peu à peu le tissu cellulaire du végétal et en aspire la séve, qui pénètre dans son tube digestif. Le thorax porte trois paires de pattes, formées chacune de trois articles, dont le dernier est pourvu de griffes qui permettent à l'animal de se fixer sur la plante. Chez l'insecte adulte, le corps paraît dentelé, chaque anneau étant muni d'une dent de chaque côté. Gette espèce de frange est saupoudrée d'une fine poussière blanche. A la partie postérieure de l'abdomen, et un peu au-dessus de l'anus, sont deux petits appendices accolés l'un à l'autre et accompagnés, de chaque côté, d'un autre appendice dont la longueur égale le tiers de la longueur du corps. Les dentelures marginales aident le Coccus à se fixer, surtout pendant l'hiver et lors de la ponte. Par les appendices anaux s'écoule un liquide sucré que Firsecte exsude en très-grande quantité, et que

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recherchent avec avidité les abeilles, les guêpes et surtout les fourmis, qui en déterminent la sortie (1).

Le Coccus vitis présente les deux sexes; les males n'endommagent pas les ceps, et ils meurent après avoir fécondé les femelles. On croit pouvoir considérer comme des mâles qui n'ont pas pu accomplir toutes leurs transformations certains individus très-allongés, à pattes courtes et rapprochées de la tête, que l'on rencontre quelquefois. En sortant de l'œuf, ces insectes demeurent immobiles pendant plusieurs jours et restent dans le nid, serrés les uns contre les autres; ils grandissent rapidement, et bientôt ils commencent à se mouvoir pour aller couvrir toute la Vigne, en suivant les branches et les feuilles.

Le Coccus vitis s'est répandu dans les vignobles de la Crimée avec une rapidité surprenante. Il est vrai qu'une seule fécondation fait sentir son influence sur plusieurs générations, et que, dans le courant de l'été, chaque femelle pond, a plusieurs reprises, de nombreuses familles de femelles fécondées et produisant à leur tour, de telle sorte que cinquante individus ayant échappé aux gelées de l'hiver donnent naissance, dans les premiers mois de l'année, à trente millions de femelles qui s'attaquent à la Vigne. Ce n'est qu'à l'approche de l'automne que naissent les mâles, pour propager la race au printemps suivant.

Au printemps, les kermès apparaissent en petit nombre et se répandent sur la Vigne, dont ils attaquent les bourgeons et le dessous des feuilles. A mesure que les pampres se développent, l'insecte monte en suivant les rameaux les plus exposés au soleil. Il se multiplie avec une rapidité telle qu'en deux ou trois jours des Vignes jusqu'alors intactes en sont couvertes. Le kermès affectionne surtout le dessous des feuilles; sur les Vignes en espalier, il occupe le côté des feuilles qui est tourné contre le mur.

Les feuilles sur lesquelles niche l'insecte commencent par jaunir, puis elles se fanent et finissent par se dessécher; il en est de même des jeunes pousses, dont l'épiderme se dessèche en partie et qui cessent de se développer. Quelque temps après que l'insecte a envahi les grappes, leurs grains ne grossissent plus, et bientôt ils se flétrissent. Aussi l'invasion du kermès anéantitelle la récolte; le peu de Raisin qui échappe donne du vin en petite quantité et de qualité mauvaise.

Vers l'automne, quand les insectes commencent à se couvrir de poussière blanche, ils se réunissent par groupes d'une vingtaine et forment des nids autour des bourgeons, dans les angles des feuilles, les crevasses de l'écorce, les fentes des échalas; d'autres s'enfoncent dans la terre jusqu'à une profondeur d'un mètre et demi (2). Dans le courant de l'hiver les femelles meurent, mais les œufs conservent leur vitalité, et au prin

(1) Pendant l'année 1868 on a remarqué, sur divers points de la Crimée méridionale, un suc analogue autour des Chènes. Cette matière, provenant du Phylloxera Boyer (de la famille des aphis), avait été identifiée à tort avec le liquide du Coccus vilis par plusieurs cultivateurs; mais M. Niedielski a constaté que les deux phénomènes étaient dus à des insectes différents.

(2) En septembre 1868, M. Niedielski, dans sa visite aux vignobles de Liradie, Magaratche, VacilSaraï et Massandre, a vu qu'une partie des insectes était déjà enfoncée à 60 et 75 centimètres.

temps donnent naissance à une nouvelle armée de parasites. Quand, pour leur campement d'hi ver, les kermès ont choisi les racines du cep, il en résulte fort souvent la mort de la Vigne, surtout par les gelées précoces, car alors les Coccus, gênés dans leur entier développement et dans la

ponte de leurs œufs, continuent à vivre pendant tout l'hiver et sucent les derniers restes du malheureux végétal.

(La fin au prochain numéro.)

E.-A. CARRIÈRE.

MONSTRUOSITE PRODUITE PAR LE BRASSICA QUETIERII

Le fait dont nous allons parler, et que représente la figure 19, s'est montré sur une plante des plus remarquables à différents points de vue, et dont il a déjà été question dans ce journal, le Brassica Quetierii, qui est issu du Raphanus caudatus fécondé par le Chou de Vaugirard. Cet hybride est très-ramifié et presque sous-frutescent; il ne pomme pas et émet continuellement des bourgeons qu'on peut manger lorsqu'ils sont jeunes, mais qui ne tardent pas à donner de grandes fleurs blanches, de sorte qu'on a dans cet hybride une plante ornementale des plus intéressantes. Quant aux feuilles, elles sont glabres, luisantes et comme glacées, allongées, et çà et là denticulées, mais non

lyrées-lobées comme le sont celles du R. caudatus; en un mot, cet hybride n'a plus aucun caractère des deux parents dont il provient.

C'est une plante qui ne ressemble à aucune autre, une création sui generis, pourrait-on dire. Elle fleurit considérablement, mais ne fructifie pas. Les fleurs coulent le plus souvent, et lorsque, par exception, elles semblent tenir, que des siliques se forment, quand elles ont atteint leur grosseur, qui est à peine aussi développée que celle du Chou, il se passe alors un phénomène des plus curieux, que représente la figure 19. Elles grossissent énormément et deviennent gibbeuses sur un ou sur plusieurs points, puis se déchirent irrégulièrement, pour lais

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ser voir une masse considérable de tissu spongieux, vert herbacé, parfois plus ou moins coloré en violet, disposé en lamelles ou en granulations papilleuses, mais toujours très-irrégulièrement; c'est du moins ce que nous avons toujours vu se produire depuis que nous l'observons.

A quoi est dû ce singulier phénomène ? On ne peut émettre que des hypothèses sur la cause perturbatrice; mais ce qui n'est pas douteux, c'est que cette masse de tissu cellulaire s'est développée là où il aurait dû y avoir des graines. On peut donc admettre que les graines ne sont autres que du tissu cellulaire diversement organisé. Aller plus loin dans les explications pourrait ne pas être prudent. Dans des circonstances semblables, nous croyons qu'il ne faut pas trop chercher d'explications, et qu'il faut se borner à signaler les faits en en faisant ressortir

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les particularités, de manière à attirer l'attention. Ce dont on ne peut douter, c'est que ce phénomène est dû à une fécondation inharmonique, dirons-nous. Mais qu'est-ce donc que la fécondation, puisque, troublée, elle produit de si singuliers effets?

Nous appelons sur ces faits l'attention des physiologistes. Quant à nous, nous allons terminer en résumant les caractères que présente la plante hybride que nous avons nommée Brassica Quetierii pour rappeler le nom de son obtenteur, M. Quetier, qui, jusqu'aujourd'hui, est peut-être celui qui est allé le plus loin dans la voie de l'hybridation, voie qui, très-probablement, est appelée à rendre de très-grands services à la science et à l'économie, en éclairant et facilitant la première, en procurant à la seconde des végétaux utiles qu'elle n'aurait pu se procurer autrement.

LES JARDINS ARABES DE LA BASSE ÉGYPTE.

Comme résumé, nous rapprochons les caractères du père (Chou de Vaugirard), de la mère (Radis à queue) et de l'enfant (Brassica Quetierii), de manière à les bien faire ressortir.

Caractères du père: Plante bisannuelle, à tige grosse, charnue, sous-frutescente. Feuilles entières, très-larges, légèrement ovales ou suborbiculaires, vert clair, glabres, lisses, luisantes, glaucescentes, très-rapprochées, se recouvrant l'une l'autre, de manière à former une masse compacte, une pomme dont le poids atteint 10 kilogrammes et plus. Fleurs jaunes. Fruits siliques allongées, d'environ 6 centimètres de longueur sur 2 millimètres de diamètre.

Caractères de la mère: Plante toujours annuelle (dure environ quatre mois), à tige plutôt grèle que robuste, ramifiée. Feuilles lyrées-pennées, à divisions légèrement et irrégulièrement lobées, minces, glabres et luisantes en dessus, parfois très-légèrement scabres en dessous. Fleurs violacées. Fruits: siliques grosses, atteignant 60 à 80 centimètres, parfois plus, de longueur, contournées, produisant peu de graines.

Caractères de l'enfant : Plante vivace (d'après toutes les apparences du moins). Tige sous-frutescente, non charnue, très

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petite, si on la compare à celle de son père, le Chou de Vaugirard, atteignant 1 mètre, parfois plus, de hauteur, très-ramifiée. Feuilles ovales-allongées, épaisses, glabres, glaucescentes, luisantes comme celles du Chou de Vaugirard, à bord légèrement lobé, très-distantes, ne se réunissant jamais pour constituer une pomme. Inflorescence simple, atteignant jusqu'à 50 centimètres et plus de longueur. Fleurs grandes, bien faites, d'un très-beau blanc. Fruits toujours rares, consistant en siliques qui rappellent celles du père (Chou de Vaugirard), mais peut-être moins fortes pourtant, se transformant lorsqu'elles sont sur le point d'atteindre leur complet développement en monstruosités, dans le genre de celle que représente la figure 19, mais pouvant néanmoins varier soit de forme, soit de volume.

D'après tout ce qui précède, on peut se convaincre que le B. Quetierii est une plante des plus singulières qui, sous tous les rapports, est digne de l'attention des savants. Nous la leur recommandons tout particulièrement. Ajoutons que, par ses fleurs blanches qui se succèdent toute l'année, pour ainsi dire, c'est une très-belle plante d'ornement. E.-A. CARRIÈRE.

LES JARDINS ARABES DE LA BASSE ÉGYPTE (1)

Le Raisinier dioïque, Phytolacca dioica, | Lin., atteint de grandes dimensions; son tronc, épais et court, à écorce lisse, est surmonté de grosses tiges dressées, garnies aux extrémités de jolies feuilles persistantes, longuement pétiolées, oblongues-ovales et acuminées au sommet; il se couvre, de juin en septembre, de fleurs blanchâtres, disposées en grappes plus longues que les feuilles. Cet arbre, d'un haut ornement, est peu cultivé encore dans la Basse-Egypte, où on le rencontre dans deux ou trois jardins seulement, au Caire et à Alexandrie. Il offre un excellent abri contre le soleil, mais son bois n'est pas estimé. On le multiplie de graines, qu'il produit abondamment lorsqu'on possède les individus des deux sexes.

Le Baobab à feuilles digitées, Adansonia digitata, Lin., vulgairement appelé Pain de Singe, est aussi un des plus beaux arbres d'ornement; il est encore rare dans la BasseEgypte. Dans l'ile de Rhoda, au vieux Caire, il en existe un spécimen remarquable, planté dans l'ancien jardin de S. A. Ibrahim-Pacha, et qui mesure déjà environ 15 mètres de hauteur. Sa tige, de la grosseur d'un homme, est droite, élancée, portant une tête volumineuse, arrondie, à rameaux garnis de feuilles composées, glabres, à folioles inégales, ova

(1) V. Revue horticole, 1869, p. 305, 393 et 436; 1870, p. 25 et 55.

les et aiguës. Ses fleurs, blanches, axillaires et pendantes, ont à peu près 20 centimètres de diamètre; ses fruits, ovales, ligneux, mesurent 35 et 40 centimètres de longueur, et sont recouverts d'un duvet épais. L'intérieur contient un grand nombre de graines osseuses, renfermées dans une pulpe charnue comestible, qui devient farineuse, et qu'on nomme pain de singe, parce que ces animaux en sont très-friands. Les indigènes de l'intérieur de l'Afrique en composent ce qu'on appelle l'Alun des nègres, avec les feuilles séchées et pulvérisées, qu'ils mettent dans le potage, pour modérer l'excès de la transpiration. Cet arbre, le plus gros et l'un des plus vieux qu'on connaisse, puisqu'on l'appelle aussi vulgairement, dans l'intérieur, Arbre de mille ans, est très-répandu dans le haut Nil, et au Sénégal on en trouve des sujets d'une grosseur extraordinaire. Son bois est peu estimé. On le multiplie facilement de graines qu'on sème aussitot leur maturité.

Le Cotelet quadrangulaire, Citharexylon quadrangulare, Jacq., est un arbre élégant atteignant 8-9 mètres de hauteur sur le sol égyptien. Sa tige, droite, élancée, est surmontée d'une tête arrondie, garnie de rameaux chargés de grandes et belles feuilles, presque opposées, elliptiques - acuminées, entières et crénelées, glabres et d'un beau

vert, à nervures parfois rougeâtres. Les fleurs, blanches, nombreuses, disposées en grappes réfléchies, simples ou paniculées, apparaissent pendant l'été. Le bois de cet arbre est estimé pour faire des guitares et autres instruments de musique. L'arbre luimême est aussi d'un haut mérite ornemental; il produit beaucoup d'ombre, un feuillage magnifique et un très-bon bois; aussi l'avons-nous classé en première ligne pour les plantations d'alignement et pour les massifs dans les jardins d'agrément. Se multiplie de graines et de boutures avec une grande facilité.

Le Fromager à sept folioles, Bombax septenatum, Jacq., est un arbre très-curieux, dont le tronc, à la base, présente un renflement arrondi et couvert d'aiguillons, d'environ 2 mètres de diamètre, tandis que le tronc, également hérissé d'aiguillons subuleux, est à peine de la grosseur du corps d'un homme, en partant de cette sorte de boule, située à environ 50 centimètres du sol, va ensuite en s'amincissant jusqu'à 8-9 mètres de hauteur, où il se termine par une tête arrondie garnie de branches ramifiées, à rameaux munis de feuilles palmées à 7 folioles. Se couvre de fleurs blanches au printemps, et se multiplie de graines, qu'il produit assez fréquemment. Le plus bel exemplaire de cet arbre qui existe dans la Basse-Egypte se trouve au jardin de l'Hòpital, où il a été planté, il y a environ trente ans, par notre collègue et ami, le docteur Figary-Bey. Les Bombax sont des arbres de première grosseur; dans l'intérieur de l'Afrique et au Sénégal, par exemple, on en voit des sujets qui, à peine âgés d'une centaine d'années, ont un tronc qui mesure déjà 8-10 mètres de circonférence. Un de nos amis, M. Bertrand Bocandi, possède, au Sénégal, des barques d'une seule pièce, creusées dans le tronc de cet arbre, et dans lesquelles il embarque trente boeufs, seize rameurs, trois joueurs de tam-tam, cuisinier, etc.; on peut, par ce fait, se faire une idée des dimensions colossales qu'atteignent certains de ces végétaux dans l'intérieur de l'Afrique.

Le Tamarinier des Indes, Tamarindus indica, Lin., introduit dans la vallée du Nil sous le règne d'Ibrahim-Pacha, produit aussi beaucoup d'effet dans les jardins, tant par son beau feuillage que par ses fruits appelés Gousses de Tamarin. Le jardin de Ghezireh et l'ancien jardin de Maniel, au vieux Caire, en renferment des spécimens remarquables et qui produisent des fruits chaque année. Le tronc est droit, rugueux, peu élevé, surmonté d'une énorme tête arrondie et très-épaisse, garnie de feuilles paripennées à folioles ovales et entières ; les fleurs jaunes, disposées en grappes axillaires sur les jeunes rameaux, apparaissent en juin-juillet; les gousses, cinq ou six fois

plus longues que larges, mûrissent vers la fin de l'été. La pulpe contenue entre les deux enveloppes du fruit constitue une pâte consistante, gluante, noirâtre et acide, employée en médecine, et pour faire des boissons rafraîchissantes. On prépare avec le Tamarin une boisson acidulée très-agréable, qu'on consomme en grande quantité dans les établissements publics pendant les chaleurs de l'été, dans la haute, moyenne et basse Egypte. Les caravanes de l'intérieur de l'Afrique font un grand commerce de Tamarin avec le Caire et les autres villes de ce pays. Pour les voyages de longue durée, ces fruits sont très-estimés, en ce qu'on peut en composer des boissons qui sont d'un grand secours dans ces pays où l'eau est toujours rare; aussi, dans ce cas, le Tamarin est-il l'objet de grands approvisionne

ments.

L'Erythrine épineuse, Erythrina spinosa, Mill., atteint jusqu'à 8 mètres de hauteur; sa tige est droite, lisse, à rameaux épineux et très-nombreux; les feuilles ont les folioles largement ovales-rhombées, aiguës, glabres, et les fleurs, d'un beau rouge écarlate, apparaissent en grand nombre à l'extrémité des rameaux en mai-juin. C'est un bel arbre d'ornement, qui mériterait de trouver une place dans tous les jardins, et qu'on multiplie facilement de graines et de boutures.

Le Pistachier térébinthe, Pistacia terebinthus, Lin., est un arbre magnifique, qui s'élève jusqu'à 8-9 mètres dans les jardins de la vallée du Nil, où il est très-répandu. Sa tige droite et lisse, ordinairement haute de 3-4 mètres; se termine par une tète touffue, à rameaux garnis de feuilles ordinairement à sept foiioles ovales-lancéolées, arrondies à la base, aiguës, mucronées. En juin-juillet, il se couvre de fleurs disposées en panicules axillaires, et à l'automne d'un grand nombre de fruits rouges de la grosseur d'un pois, et presque globuleux. Cet arbre est un des plus répandus dans les jardins, à cause de ses fruits, qui en font le principal ornement vers la fin de l'été et pendant une grande partie de l'hiver. On le multiplie facilement de graines.

Le Thevetia à feuilles de Nerium, Thevetia neeriifolia, Juss., constitue un joli arbrisseau qui atteint 6-7 mètres de hauteur; sa tige droite est surmontée d'une tête rameuse garnie de feuilles étroitement linéaires, acuminées aux deux bouts, glabres, un peu enroulées sur leurs bords. Les fleurs jaunes, solitaires ou réunies en cimes terminales, apparaissent en juin-juillet. Cet arbrisseau, l'un des plus beaux parmi les espèces de cette famille, est encore rare dans les jardins. On le multiplie facilement de graines et de boutures.

Le Moringa ailé, Moringa pterigosperma,

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