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durée, ce qui est vrai, mais fort heureuse- | appartient à l'histoire, qui, certainement,

ment, c'est un mal auquel il est facile de remédier.

Pour cela, il suffit de faire tremper le Raphia pendant trente-six heures dans un bain où l'on a fait dissoudre du sulfate de cuivre dans la proportion de 100 grammes de sulfate de cuivre pour 1 hectolitre d'eau, ce qui fait 1 gramme par litre d'eau. On laisse ressuyer à l'air et tout est terminé. Le Raphia a conservé toutes ses propriétés, mais il a acquis une très-grande durée.

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Narcissus juncifolio-muticus. Narcisse nouveau a été trouvé, il y a une dizaine d'années, par M. Buxton, à Gavarnie, dans les Pyrénées, et, comme dans un assez grand circuit, tout autour, on ne trouva que des N. juncifolius et N. pseudoNarcissus var. muticus, et que, de plus, le nouveau spécimen présentait des caractères propres à ces deux plantes, on supposa avoir affaire à un produit d'hybridation naturelle, d'où le nom de N. juncifolio-muticus.

La description en a été donnée par M. Baker, dans son Handbook of Amaryllidaceæ et elle vient d'ètre reproduite par le Gardeners' Chronicle.

En voici un résumé:

Feuilles vert brillant, larges de 4 millimètres environ, canaliculées sur leur face inférieure ; hampe grêle, portant une ombelle de 2 à 3 fleurs; pédoncule de 2 à 3 centimètres; tube de la fleur cylindrique, jaune-verdâtre, divisions du périanthe jaune-citron, couronne jaune-orangé, odeur suave.

Bien que la grandeur des fleurs puisse être considérablement augmentée par la culture, cette variété demeure plutôt une curiosité botanique qu'une bonne plante horticole, mais elle prouve que la fécondation artificielle pourrait être pratiquée sur les Narcisses avec autant de succès que sur la plupart des autres végétaux qui peuplent nos jardins et nos serres.

Clôture de l'Exposition universelle. L'Exposition universelle a été close le mercredi 6 novembre; elle s'est terminée par une fête magnifique, en présence de quatre cent mille spectateurs, qui ne pouvaient se lasser d'admirer une dernière fois tant de merveilles, ni se résigner à dire adieu à ces palais enchantés.

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l'enregistrera comme un des principaux faits du XIXe siècle. Nous n'avons rien à en dire ici, car, pour la partie horticole, la seule qui doit nous occuper, la Revue horticole, dans ses divers numéros et depuis l'ouverture de cette Exposition, en a rapporté tout ce qui pouvait intéresser ses lecteurs. Actuellement, cette autre question se pose que vont devenir les terrains particulièrement affectés à cette fête de l'indus trie universelle, notamment le Trocadéro e le Champ-de-Mars, où l'horticulture était particulièrement représentée? Le Trocadéro va reprendre sa forme ancienne, c'est-à-dire être remis dans l'état où il était.

Quant au Champ-de-Mars, rien n'est encore décidé; l'Administration étudie différents projets d'après lesquels certaines parties des constructions devraient être conservées, ainsi que les jardins, qui, toutefois, seraient modifiés et appropriés, de manière à s'harmoniser avec le nouvel ordre de choses.

E.-A. CARRIERE et Ed. ANDRÉ.

La Revue horticole a publié, en tête de la Chronique de ce jour, la liste des promotions et nominations faites dans l'ordre de la Légiond'Honneur et dans l'ordre du Mérite agricole, à l'occasion de l'Exposition universelle de 1889.

Nous applaudissons de grand cœur à toutes ces récompenses si bien méritées; mais nos lecteurs s'étonneraient à juste titre si, parmi elles, je ne relevais personnellement celle qui a été attribuée à mon excellent collègue et ami, M. Éd. André.

Ses travaux au Fleuriste de la Muette, où il resta de 1860 à 1864; sa collaboration au service des squares et parcs suburbains de la Ville de Paris; la création du parc de Sefton, le plus vaste des parcs publics d'Angleterre, dont il fut chargé à la suite du concours international ouvert par la ville de Liverpool; son voyage d'exploration dans l'Amérique du Sud, dont les résultats botaniques et horticoles ont été considérables; les grands travaux d'embellissement de villes qui lui ont été confiés à l'étranger, spécialement à Luxembourg et à Monaco, et qu'il a exécutés à l'honneur de notre art national; des nombreuses publica. tions sur la botanique et l'horticulture, sans parler de notre journal, dont il a bien voulu partager avec moi, depuis huit ans, la rédaction en chef; enfin les services qu'il a rendus comme membre du jury de nos deux grandes Expositions de 1878 et de 1889, tout cela constituait les meilleurs titres à la distinction qui vient de lui être accordée, et pour laquelle il me permettra de lui adresser ici mes plus cordiales E.-A. CARRIÈRE.

Aujourd'hui cette admirable exposition félicitations.

LES SAXIFRAGES

La totalité des plantes désignées sous le nom de plantes alpines a-t-elle toujours habité les hauts sommets du globe? C'est là une question que se sont posée la plupart des botanistes, et qui semble devoir être résolue dans le sens de la négative. On peut supposer, en effet, qu'avant les derniers bouleversements géologiques qui amenèrent les choses à leur état actuel, la température moyenne annuelle était beaucoup plus basse sur notre hémisphère, ainsi que semblent le prouver les traces laissées par les immenses glaciers disparus depuis lors.

Tout porte donc à croire que ces plantes, qui, au point de vue de la géographie botanique, forment une classe bien distincte, habitaient alors les vallées et les régions inférieures, d'où l'élévation de la température moyenne les relégua peu à peu sur les hauteurs où elles sont à peu près confinées maintenant.

Faisons remarquer toutefois que certaines plantes, considérées essentiellement comme plantes alpines, croissent également dans les plaines basses des régions arctiques, ce qui ne peut faire que confirmer la supposition énoncée plus haut.

Il est impossible de ne pas se passionner pour ces charmants végétaux dont les inflorescences dépassent souvent les dimensions de la plante entière, et qui étalent aux yeux des excursionnistes ravis et bien récompensés de leurs fatigues d'immenses tapis fleuris aux couleurs brillantes. Les unes forment de véritables « gazons de fleurs », d'autres s'accrochent aux parois des rochers, s'y étalent hors des atteintes de l'homme, ou bien retombent gracieusement penchées au-dessus des torrents, dont l'humidité est nécessaire à leur développement.

Beaucoup de botanistes se sont attachés à l'étude de ces plantes, et plusieurs d'entre eux ont publié des traités ou des monographies, dont l'intérêt strictement botanique ne saurait passionner nos lecteurs.

La littérature horticole s'en est emparée à son tour, et le nombre est grand des livres, articles et brochures consacrés aux plantes alpines. Considérons aujourd'hui quelques-unes d'entre elles, principalement au point de vue horticole.

De toutes ces plantes, qui pour l'Europe

seule représentent environ la dixième partie des végétaux décrits, celles qui appartiennent aux genres Gentiana, Primula et Saxifraga sont de beaucoup les plus nombreuses, sinon les plus intéressantes.

Des conférences absolument remarquables sur le dernier de ces genres, considéré tant au point de vue botanique qu'horticole, ont été faites au printemps dernier par MM. J.-G. Baker, George Paul et G. Reuthe, dans plusieurs séances de la Société royale d'horticulture de Londres.

Elles ont servi de point de départ à des études destinées à éclaircir certains points encore obscurs de l'histoire des Saxifrages, que l'on rencontre non seulement dans les Alpes, les Pyrénées et en général, sur toutes les montagnes de l'Europe, mais encore sur les monts Himalaya, en Sibérie; sur d'autres régions du globe, comme les montagnes Rocheuses, les Andes, etc.

Dans sa note, où il ne s'occupe que de la distribution géographique, des caractères botaniques et de la classification des Saxifrages, M. Baker indique de la façon suivante la répartition de toutes les espèces connues:

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simple tribu du genre Saxifraga, quelques espèces découvertes depuis dans l'Asie centrale, ce qui porte le total à 180. Sur ce nombre, la moitié environ est cultivée dans les jardins.

Nous n'y comprenons pas un certain nombre d'hybrides, dont les principaux sont les S. ambigua, S. Andrewsii, S. A. Guthriana, S. capitata, S. Churchilli, S. Engleri, S. Haussmanni, S. Kochii, S. luteo-purpurea, S. patens, S. Porta, S. Regelii, S. Reyeri, S. tyrolensis, S. zimmiteri, etc. La plupart des Saxifrages hybrides, qui, en raison de la conformation des fleurs, sont moins nombreuses que les Primevères, sont le produit de fécondations naturelles entre les diverses espèces, car très-peu semblent avoir été jusqu'ici obtenus dans les cultures. Ces variétés sont quelquefois franchement intermédiaires entre les parents, comme le S. Andrewsii, hybride du S. umbrosa S. Aizoon; mais il arrive également qu'entre deux espèces il existe une série de formes conduisant graduellement de l'un à l'autre des deux parents, ce qui se présente pour les S. media et S. aretioides.

Les Saxifrages sont, pour la majeure partie, très-faciles à cultiver. Il suffit de connaitre leurs exigences, c'est-à-dire les conditions dans lesquelles elles croissent à l'état spontané, et de chercher à s'en rapprocher le plus possible.

Les unes, telles que les S. peltata, S. Hirculus, S. diversifolia, réclament beaucoup d'humidité. D'autres, au contraire, ne redoutent pas trop l'influence de la sécheresse; ce sont principalement les espèces suivantes: S. Cotyledon, S. longifolia, S. Aizoon, S. hypnoides, S. lingulata, S. crassifolia, S. cordifolia, etc. Le S. granulata, de même que sa variété à fleurs pleines, se trouve également bien dans les deux conditions.

Mais, d'une façon générale, les Saxifrages se plaisent dans une situation fraîche et ombragée, surtout si on les plante sur des rochers. On peut également les cultiver avec succès en plates-bandes, dans de la terre de bruyère tourbeuse et poreuse que l'on doit maintenir un peu plus élevée que le sol environnant.

Il est indispensable de replanter les Saxifrages, sinon tous les ans, du moins tous les deux ans ; car, en raison de la rapidité de leur développement, les touffes finissent par devenir trop compactes et ne tardent. pas ensuite à se dégarnir du centre.

La multiplication des Saxifrages peut se faire de deux façons par le semis et par la division des touffes.

Semis. Il se fait en avril, mai, juin, en pots ou en terrines contenant de la terre de bruyère tourbeuse pour les espèces dont il est possible de se procurer des graines. En raison de leur ténuité, les graines doivent être très-peu recouvertes, ou même pas du tout, et pour entretenir l'humidité indispensable, on plonge la partie inférieure du pot ou de la terrine dans un bassin; l'eau ne tarde pas à monter à la surface par capillarité. Un ombrage assez épais et constant est nécessaire. Dès que la force des jeunes plants le permet, on les repique en godets, pour qu'ils prennent un développement suffisant avant de les mettre en place.

Division des touffes. - Cette opération doit se faire au mois d'août, époque à laquelle on replante les pieds adultes. On peut également réussir en opérant de bonne heure, au printemps. Ce moyen est de beaucoup le plus pratique et il présente cet avantage de donner très-promptement des plantes déjà fortes. On repique en place ou en pépinière, et, dès l'automne, les plantes sont déjà enracinées.

Le S. sarmentosa et plusieurs espèces analogues peuvent aussi ètre multipliées par le bouturage de leurs tiges au mois d'août.

Les Saxifrages sont susceptibles d'ètre utilisées dans beaucoup de circonstances. pour la décoration des jardins, mais c'est surtout dans la garniture des rochers, et principalement de ceux qui bordent les | pièces d'eau ou les cours d'eau, que la plupart trouvent leur véritable emploi. Les S. crassifolia et S. ligulata, par exemple, sont charmants dans une anfractuosité de rocher avec leurs jolies fleurs rose foncé qui annoncent au printemps le réveil de la nature. Les S. Burseriana, S. luteopurpurea, S. sancta et S. oppositifolia, fleurissent de même dès le mois de février.

On fait aussi de très-belles bordures ou des tapis parfaitement garnis avec les S. hypnoides, S. granulata, S. cæspitosa, S. umbrosa, S. hirsuta, S. geranioides, etc., mais, ainsi qu'il a déjà été remarqué plus haut, il en est plusieurs parmi ces espèces que l'on ne saurait planter ailleurs que dans un endroit frais et ombragé.

Enfin, il existe deux ou trois espèces plus délicates, dont la plus connue est la

S. sarmenteuse (Saxifraga sarmentosa), | rochers, où elles produisent un très-bel effet ornemental pendant toute la belle saison.

que leurs tiges grèles, allongées et pendantes, permettent d'utiliser pour la garniture des suspensions ou des saillies de

Ed. ANDRÉ.

LE PAVILLON DES FORÊTS A L'EXPOSITION UNIVERSELLE

L'Exposition de l'Administration forestière française occupait un pavillon spécial situé au jardin du Trocadéro, où tous les visiteurs l'ont admiré. Ce pavillon (fig. 133), construit par M. Blanchet, architecte, d'après les plans et les dessins de M. de Gayffier, conservateur des forêts et organisateur de l'Exposition, se fait remarquer par sa curieuse originalité. Il mesure 44 mètres de long sur 38 mètres de largeur. Il est entièrement construit en bois des forêts de France, pourvus de leur écorce et groupés avec le plus grand art et le goût le plus exquis, de manière à obtenir, par la seule nuance des écorces, des dessins les plus agréablement variés. C'est ainsi qu'avec les troncs du Bouleau on a obtenu des assises blanches; avec le Hêtre, le Charme et le Sycomore, des assises grises; avec le Chêne, l'Orme et les Pins, des nuances grises foncées ou rougeâtres, et avec les autres essences les tons les plus divers.

Ce bâtiment comprenait un rez-dechaussée, prolongé, sur tout le pourtour, d'une galerie extérieure couverte, d'environ 3 mètres de largeur, et à la limite extérieure de laquelle se trouvent de gros troncs d'arbres, également de toutes les espèces, faisant fonction de colonnes surmontées de chapiteaux faits aussi avec le plus grand art, au moyen de branches diversement coudées. D'autres colonnes semblables servent de limite et de support à la galerie du premier étage.

A l'intérieur du rez-de-chaussée, au milieu, se trouvent les différents modèles de débit de bois à faire en sciage, les machines à scier les arbres sur pied et une scierie mécanique. Sur tout le pourtour, on remarque une série de compartiments limités latéralement par les colonnes en bois supportant le premier; dans chacun de ces compartiments, se trouvent une ou plusieurs essences, suivant leur importance, avec les objets ou ustensiles qu'elles peuvent fournir, disposés sur la paroi verticale en formant panneau.

Sur le côté ouest, on remarque trois grands dioramas représentant les travaux de reboisement et les différentes sortes

de barrages ayant pour but d'amener la correction des torrents du Bourget, dans les Basses-Alpes, de Riou-Bourdoux, dans la même région, et de celui de la Combe de Peguère, dans les Pyrénées, près de Cauterets.

Diverses photographies, cartes et dessins concernant les reboisements en hautes montagnes, se trouvent aussi de ce côté du bâtiment, ainsi que la plupart des grands animaux, empaillés, habitant les forêts.

Le premier étage se composait d'une galerie circulaire, large d'environ 6 mètres, et formant fout le pourtour interne. Elle renferme les produits industriels divers tirés de nos principales essences. C'est aussi dans cette galerie que l'on trouve une collection très-complète de tous les bois de France et d'Algérie, les échantillons des vices et défauts des bois, des représentants d'à peu près tous les Champignons et des insectes qui attaquent nos principales espèces forestières; c'est là que l'on voit aussi les cartes de France représentant l'aire géographique et l'abondance des principales essences sur le territoire français; la bibliographie forestière, dans laquelle nous avons remarqué une étude spéciale sur les forêts de la plupart des départements; puis, de nombreuses photographies d'arbres remarquables, dues à divers agents de l'Administration, ainsi qu'à M. Maurice de Vilmorin; enfin, une magnifique collection de coupes microscopiques de près de 400 espèces ligneuses fournie par M. Deyrolle, et une collection photographique de ces mêmes coupes agrandies, obtenues par M. Touroude, inspecteur des domaines.

Toute l'administration des forêts semble avoir été mise à contribution pour rassembler les nombreux et importants documents de cette Exposition; on s'est adressé à tous les agents du service actif, qui ont envoyé ce qu'ils ont trouvé de plus intéressant dans leur circonscription. L'École forestière a aussi très-largement contribué à l'œuvre.

Mais il convient de citer particulièrement les principaux organisateurs de cette magnifique Exposition. Ce sont :

M. de Gayffier, conservateur et directeur général, secondé par M. R. Daubrée;

M. Demontzey, pour ce qui concerne les reboisemen's et les splendides dioramas

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rée de l'Exposition, l'admiration de la foule qui s'y pressait; MM. Sée et Thil, inspec

Fig. 133 Pavillon de l'administration des forêts à l'Exposition universelle.

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