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Au milieu mème de la période hivernale | l'Hamamelis japonica, Sieb. et Zucc. Cet rigoureuse que nous venons de traverser, les jardins ont eu parfois un sourire pour l'amateur. Nous avons cueilli, s'épanouissant dans une journée douce entre deux jours de gelée, des fleurs de Calycanthe précoce (Chimonanthus fragrans), de Chèvrefeuille parfumé (Lonicera fragrantissima), de Perce-Neige (Galanthus), d'Helléborine (Eranthis hiemalis), de Crocus, etc.

Un curieux petit arbre de l'Amérique du Nord (l'Hamamelis virginiana) montrait, à côté des bouquets jaunes des Cornouillers måles et des chatons de Noisetiers, les restes de ses petits bouquets de fleurettes jaunes qui se sont épanouies en octobre-novembre | dernier. C'est un arbuste rustique, originaire de la Virginie, comme son nom l'indique, et sur lequel a été fondée la petite famille des Hamamélidées. La plante était très-anciennement connue, puisque Plukenet l'avait bizarrement rapportée aux Pistachiers (Pistachia virginiana nigra, corylifolia, Pluk. Alm. 296).

Mais une autre espèce de ce genre fleurit en pleine saison hivernale, et c'est d'elle que nous voulons surtout parler. Il s'agit de

arbrisseau est plus vigoureux que le précédent; ses rameaux sont plus forts, les boutons sont entourés d'un tomentum feutré, et les fleurs, beaucoup plus grandes, sont d'un effet vraiment agréable au milieu de nos bosquets dénudés par l'hiver. Elles sont fort curieuses avec leur calyce écailleux, brun en dehors, rouge foncé en dedans, et leurs longs pétales jaunes en lanières étroites et tordues.

La première floraison de cette espèce en France a motivé, le 12 février 1885, une présentation de M. Robert Lavallée à la Société nationale d'horticulture de France. Depuis, elle a refleuri plusieurs fois à Segrez, toujours à la même époque. Le sujet forme actuellement un petit arbre de 3 mètres de hauteur.

L'Hamamelis japonica mérite d'être cultivé dans tous les jardins comme arbuste à floraison hivernale. C'est une bonne acquisition rustique venant de cette terre japonaise si fertile en surprises et à laquelle notre flore ornementale est redevable de tant d'admirables recrues.

L'HIVER A MONTPELLIER

L'hiver de cette année, quoique moins rigoureux que le précédent, a présenté avec lui de nombreux points de ressemblance : dans chacun des deux cas, les plus grands froids sont survenus en février et presque à la même date. Il en diffère, toutefois, en ce que nous avions eu l'an dernier, à partir

Ed. ANDRÉ.

du 20 février, une chute exceptionnellement abondante de neige, qui ne s'est pas reproduite en 1889 avec autant d'intensité. Nous avions expliqué, à cette époque ', qu'elle occasionna des dégâts considérables dans

1 Voir Revue horticole, 1er mars 1888, page 107.

les jardins des environs de Montpellier, qui 1 cendu dans la nuit à 6o. J'attribue cette s'en ressentent encore et s'en ressentiront longtemps.

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Cette année aussi, la climatologie du mois de février a été moins rigoureuse que celle de l'an dernier à pareille époque. Nous voyons, néanmoins, qu'elle est caractérisée par un minima de 8o,2, survenu le 13 février 1889, et d'autres minima non moins intenses de 8o, 2 et 8o, 8, survenus les 24 et 25 de ce même mois. Ces températures ont été les plus basses qu'on ait observées de tout l'hiver. Elles ont été constatées dans l'enceinte du jardin des plantes de Montpellier, par M. Pierre Roudier, jardinier en chef, qui a déjà fait dans cet établissement et sans aucune interruption depuis plus de trente années, des observations météorologiques régulièrement suivies avec une louable persévérance.

A Lattes, où il fait sensiblement plus froid qu'à Montpellier, le thermomètre est descendu trois fois au-dessous de 10o, aux mêmes dates que ci-dessus. Néanmoins, les Jubæa spectabilis, Pritchardia filifera, Microphoenix decipiens, Nannorops Ritchieana, Cocos australis, Cocos campestris, Brahea Roezli, Chamaerops humilis, et d'autres Palmiers, dont quelques-uns déjà grands, n'ont aucunement. souffert. Il en est de même de presque toutes les espèces d'Eucalyptus et particulièrement des individus d'E. rostrata selectionnés successivement par les froids des dix à douze derniers hivers, lesquels n'ont laissé subsister que les plus rustiques.

Les sept forts pieds de Jubæa spectabilis qui se trouvent dans l'Arboretum de Lattes, près Montpellier, avaient eu leurs feuilles affaissées l'an dernier sous le poids de la neige; ils se sont convenablement refaits, et il n'y paraît maintenant presque plus. Le tronc de plusieurs de ces Palmiers dépasse 3 mètres de circonférence. Ils avaient, d'ailleurs, supporté sur ce point, en janvier 1871 et sans souffrir aucunement, la température exceptionnellement basse de 18o.

De même qu'en février 1888, la neige s'est mise à tomber avec abondance à partir du milieu de la journée du 26 février 1889. Le 27 au matin, les flocons étaient d'une grosseur tout à fait inusitée, ce que, pour ma part, je n'avais jamais constaté. Néanmoins, cette neige ne restait pas sur le sol et fondait à mesure, quoique pourtant le thermomètre fût des

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anomalie fort curieuse à ce que le sol, qui avait été fortement réchauffé par le soleil pendant les jours précédents, n'avait pas encore eu le temps de perdre tout le calorique qu'il avait emmagasiné, et que, gràce à cette circonstance, la neige fondait au fur et à mesure qu'elle était mise en contact avec lui.

Entre les deux refroidissements intenses survenus dernièrement, d'abord vers le 13 et ensuite vers le 24 février, nous avons joui, en effet, d'une température véritablement estivale. Non seulement pendant sept ou huit jours il ne gelait pas, mais le ciel était toujours serein, les rayons du soleil assez ardents, et l'on a observé, un peu partout aux environs de Montpellier, des maxima depassant + 22° à l'ombre. Cette température, exceptionnellement chaude pour la saison, s'est manifestée particulièrement les 18 et 19 février 1889. Il y a là un contraste frappant, celui d'un temps chaud de si courte durée, encadré entre deux refroidissements assez intenses.

Cette variation trés-rapide du thermomètre représentait à deux reprises, et à quatre ou cinq jours d'intervalle, des écarts de température qui dépassaient trente degrés. Il ne faudrait pas croire, toutefois, que ces mouvements thermométriques, si brusques qu'ils puissent être, soient aussi préjudiciables aux végétaux qu'on pourrait le supposer. Les plantes jeunes, celles qui sont herbacées surtout, peuvent souffrir d'un abaissement brusque de température. Certains arbres ou arbustes qui, à cette époque de l'année, ont déjà commencé à entrer en végétation, peuvent en être incommodés; mais les végétaux déjà grands, au contraire, ceux surtout dont la végétation est encore à l'état de repos à peu près absolu, se réchauffent fortement quand le soleil brille et que la température s'élève; ils emmagasinent ainsi une forte quantité de calorique qu'ils ne laissent échapper complètement qu'avec des froids longuement persistants. Ensuite, le sol qui les porte se réchauffe également de son côté, et comme les minima nocturnes, dans notre région méditerranéenne, ne durent pas longtemps, quelquefois une heure ou deux à peine, cet approvisionnement est assez abondant pour ne pas être épuisé dans un aussi court espace de temps. De sorte qu'avec des abaissements de température de même intensité, les effets du froid sont généralement moins funestes ici que dans

les pays du Nord, là surtout où le refroidissement, en persistant longtemps, n'est pas compensé en partie chaque jour par des maxima assez élevés.

Comme on le voit, l'étude de la question des effets produits par le froid sur la végétation est complexe; elle présente des difficultés auxquelles on se heurte à chaque pas et qu'il serait utile de chercher à élucider. Son importance est assez grande, et elle mérite à tous égards d'être examinée

avec plus de détails que ne pourrait le comporter cette note nécessairement succincte. Aussi pensons-nous revenir prochainement sur ce sujet intéressant, sur lequel on ne saurait trop appeler l'attention de toutes les personnes qui s'occupent de la climatologie observée dans ses rapports avec la végétation.

Félix SAHUT,

Président de la Société d'horticulture et d'histoire naturelle de l'Hérault.

LE JAUNISSEMENT DES ORANGERS

RÉPONSE AU No 4,696 (SEINE-ET-MARNE) Plusieurs causes peuvent déterminer la couleur jaune que prend le feuillage de certains Orangers. Les plus fréquentes sont : 1o une terre MAL APPROPRIÉE, cest-à-dire trop ou pas assez forte, trop ou pas assez calcaire, trop ou pas assez siliceuse ou argileuse, etc.; 2o une terre trop ou pas assez mouillée.

La première chose à faire, c'est donc, par un examen sérieux, de rechercher la cause, et, celle-ci étant reconnue, d'appliquer le remède. Mais nous ne pouvons que guider dans l'application de ce remède, et encore, pour ce faire, nous devons supposer le mal, qui, très-probablement, se trouve dans les hypothèses que nous avons émises et que nous allons rappeler en y répondant :

1o Une terre mal appropriée? - Ce terme général comporte les divisions sui

vantes :

Terre trop forte? - Il va de soi qu'il faut - Il va de soi qu'il faut l'alléger, pas au hasard toutefois, mais en ajoutant les éléments qui font défaut : du terreau si la terre est trop maigre, du sable ou son équivalent si elle est trop compacte et trop consistante.

Terre trop légère? - Il faut la rendre plus consistante, lui « donner du corps », ce à quoi l'on parvient en y ajoutant soit de la terre franche, de la terre de pré, des curures de fossé, etc. On peut également y ajouter du terreau, surtout celui provenant de détritus végétaux dans lesquels l'élément fibreux domine.

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chaux du commerce, ce qu'il ne faut jamais faire. Le mieux, c'est de prendre de vieux plâtras qui ont séjourné longtemps à l'air, qui les a en partie désagrégés, et convertis en nitrates, les écraser et les mélanger avec une bonne terre de jardin, à laquelle, suivant le cas, l'on pourrait ajouter peu de terreau de feuilles bien consommé, de manière à faire un compost nutritif. 2o Terre trop mouillée? - On conçoit qu'il faut d'abord diminuer les arrosages et même, au besoin, les suspendre complètement. Mais, dans tous les cas, avant d'agir, on doit d'abord s'assurer de l'état réel de la terre, car les apparences peuvent induire en erreur, et même grossièrement. Par exemple, le dessus de la terre peut être sec, tandis que l'intérieur est humide, et vice versa; pour s'assurer de l'état réel, il faut sonder la terre des caisses, ou plutôt enlever un panneau.

L'excès d'eau peut aussi provenir d'un mauvais drainage ou d'un drainage insuffisant. Pour le drainage des Orangers, il ne faut pas mettre de silex ou autres pierres très-dures; ce qu'il faut, ce sont des plåtras, qui, outre qu'ils facilitent l'écoulement de l'eau des arrosages, se décomposent et fournissent aux racines l'élément calcaire qui leur est indispensable. On les renouvelle en temps utile.

Quelle que soit la cause qui ait déterminé l'excès d'eau, il faut la combattre en diminuant ou en cessant momentanément les arrosages, et, si la terre est trop compacte par suite d'une humidité exagérée et trop prolongée, il faut décaisser les plantes, enlever le plus possible de la mauvaise terre, ensuite les rencaisser, et, l'opération faite, les arroser de manière à faire adhérer les racines à la terre neuve.

Une cause à laquelle on pense rarement

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