S. alpina, caractérisée par la tige dressée des fleurs à tube jaunâtre et à lobes latéraux de la lèvre inférieure violacés. Il faut cependant ajouter que les indications tirées de la couleur des fleurs ne paraissent pas absolument suffisantes, et que la forme Lupulina se distingue bien plutôt par la vigueur de sa végétation, qui en fait une excellente plante vivace beaucoup plus robuste que le type. Voici la description de cette jolie plante : Plante vivace, gazonnante, formant des touffes larges, à tiges d'abord étalées puis redressées, hautes de 25 à 35 centimètres, simples ou rameuses au sommet, quadrangulaires; feuilles opposées, ovales, plus ou moins aiguës, dentées-crénelées, brièvement pétiolées, plus foncées en dessus qu'en dessous; inflorescence simple ou peu rameuse, en épis tétragones terminaux feuillus par les larges bractées violacées ovales, embrassantes, qui accompagnent chaque fleur: calyce campanulé bilobé; corolle à tube courbé à la base, blanc, à lèvre supérieure violet ou lilas, à lèvre inférieure plus pâle. Les deux couleurs de cette corolle ont valu à la plante, parmi les horticulteurs qui la cultivent, le nom de bicolor. La floraison a lieu en mai-juin, au sommet de chaque tige des touffes, et la régularité, la grâce du port de cette plante, méritent pour elle une place de choix dans les rocailles, les plates-bandes, etc., où elle refleurit souvent à l'automne si l'on a soin de couper les tiges florales, aussitôt qu'elles sont passées. La Scutellaire Lupuline a également reçu le nom de S. de Sibérie, bien que ce nom soit peu justifié, car cette forme vigoureuse de la S. des Alpes croit, soit seule, soit avec le type, dans beaucoup d'autres régions que la Sibérie proprement dite. On la trouve dans la Galicie, l'Oural, l'Altaï, et Boissier (fide Bentham) dit l'avoir retrouvée en Espagne, dans la Sierra Nevada. On multiplie la plante, qui ne craint pas nos hivers, soit par graines que l'on sème en juillet pour mettre en place à l'automne et obtenir la floraison l'année suivante, soit par la division des touffes, qui se fait facilement au premier printemps. Si l'on peut leur donner une terre fraiche et meuble, bonne terre dite de jardin, et la placer à l'appui de petites rocailles presque à fleur du sol, on en obtiendra de charmants effets décoratifs pendant la belle saison. ROSES NOUVELLES Chaque année, un certain nombre de Roses nouvelles sont mises au commerce par nos habiles rosiéristes français, qui ont, ainsi que chacun sait, une supériorité bien marquée sur leurs confrères étrangers. Nous trouvons dans le Journal des Roses une étude complète des obtentions nouvelles des principaux établissements français et étrangers, et nous croyons être utile aux lecteurs de la Revue horticole en leur donnant, pour l'époque de la plantation, la liste des variétés décrites dans l'article cidessus désigné. La plupart de ces nouveautés ont été livrées au commerce à partir du 1er novembre dernier; quelques-unes le seront seulement au printemps prochain. Ernest Metz (Thé), Guillot et fils. Fleur solitaire, grande, rose carminé très-tendre, à centre plus vif; revers des pétales plus foncé. Madame Pierre Guillot (Thé), id. Fleur grande, pleine, presque toujours solitaire; coloris fond jaune orange cuivré, pétales bordés de rose carmin, avec le revers blanc jaunâtre. Odorante. - Ed. ANDRÉ. - Herodiade (Noisette), F. Brassac. Fleur chamois, centre plus foncé ; cette variété trèsflorifère provient du Duarte de Oliveira. Edmond Sablayrolles (Thé), J. Bonnaire. Issue du Souvenir de Victor Hugo et de Madame Cusin. Fleur moyenne, dont le centre jaune pêche passe ensuite au carmin; pourtour d'un beau rose hortensia. Mademoiselle Marguerite Boudet (hybride rem.), id. id. Variété peu vigoureuse, provenant d'une fécondation du Victor Verdier par Virginal. Fleur rose tendre et lilas nuancé de blanc argenté; odorante. Ce tableau nous montre que les Rosiers Thé et les hybrides remontants, de beaucoup les plus nombreux, du reste, dans les collections, représentent à eux seuls les quatre cinquièmes des obtentions. Il nous permet encore de constater que le total des nouveautés de cette année est en diminution de vingt sur celui de l'année dernière, ce dont, à notre avis, on doit plutôt se féliciter, car n'est-il pas regrettable, en effet, de voir, chaque année, s'ajouter, aux milliers de variétés déjà existantes, un certain nombre de répétitions et de non-valeurs qui se glissent parmi les bonnes et augmentent la confusion cependant déjà si grande! Les producteurs, de leur côté, devraient comprendre qu'ils auraient tout intérêt à ne répandre que des Roses réellement méritantes, qui seraient accueillies avec empressement par tous les amateurs, depuis longtemps édifiés sur ce qu'ils peuvent attendre de certaines nouveautés. Se trouvera-t-il parmi les nouvelles obtentions de 1888, auxquelles nous souhaitons la bienvenue, une ou plusieurs de ces Roses de valeur inappréciable qui, de même que les Gloire de Dijon, Paul Neyron, Maréchal Niel, la France et tant d'autres, auront à fournir une brillante carrière. Nous l'espérons et le désirons vivement dans l'intérêt de nos habiles semeurs, dont la réputation n'est plus à faire. H. MARTINET. LE CAPPARIS SPINOSA ET SA VARIÉTÉ INERMIS Le Caprier, originaire de l'Orient, a été introduit aux environs de Marseille, dit-on, par la colonie phocéenne qui fonda cette ville. Il appartient à la famille des Capparidées, et le genre comprend une trentaine d'espèces, dont plusieurs sont cultivées dans les jardins d'agrément. Mais comme elles ne présentent qu'un intérêt assez médiocre, nous nous en tiendrons à l'espèce cultivée pour ses boutons, dans la région méridionale de la France, et principalement aux environs de Toulon, sur le littoral médi terranéen. Le Caprier commun (fig. 4 et 5), Càprier épineux ou cultivé, est un arbuste sarmenteux, à racines grosses et ramifiées. La tige |