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naître que le mérite est parfois très-différent. Parmi le grand nombre de variétés produites par cette dernière, et qui toutes se reproduisent par graines, il en est pourtant une qui les surpasse toutes, c'est celle que représente la figure 2, Scabiosa atropurpurea flore pleno, dont les fleurs, qui varient du blanc rosé au rouge foncé, en passant par toutes les nuances intermédiaires, mesurent jusqu'à 16 centimètres et plus de circonférence (fig. 3) et présentent, suivant leur état de développement, toutes les formes, depuis un disque presque plat ou à peine bombé jusqu'à la forme sphérique, qui, par son aspect général et même sa grosseur, rappelle assez exactement les fleurs des Dahlias lilliput. Comme caractères scientifiques, elle présente les sui

vants :

Fig. 3.

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Scabiosa atropurpurea flore pleno.

Plante

comme

bisannuelle le type Scabiosa atropurpurea, atteignant 40-50 centimètres de hauteur, trèsramifiée, lisse, unie, cylindrique, complètement glabres. Feuilles opposées, atténuées en un long pétiole concave, épaisses, amplexicaules; les inférieures pinnatifides, à divisions irrégulières, la terminale plus grande, obovale, entière ou plus ou moins dentée. Capitules très-gros, subsphériques, solitaires à l'extrémité d'un fort pédoncule, å ligules nombreuses, très-rapprochées, d'un rouge plus ou moins foncé, diversement nuancé, suivant que le développement est plus ou moins grand, ce qui constitue des contrastes trèsharmonieux.

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Scabiosa atropurpurea flore pleno.

Fleur détachée, grandeur naturelle.

Par une sélection suivie et bien entendue, on est arrivé à obtenir, puis à fixer, des variétés de grandeurs et de coloris divers. Ainsi, dans les grandes plantes, on en compte trois à grandes fleurs doubles

blanches; à grandes fleurs doubles cerise et blanc; enfin, à grandes fleurs doubles pourpre et blanc. Trois variétés naines sont également fixées ce sont naine à grandes fleurs doubles lilas; naine à grandes fleurs doubles roses; naine à grandes fleurs doubles pourpres.

Ajoutons que toutes ces variétés ont les fleurs légèrement et agréablement odorantes, et que les tiges coupées et mises dans l'eau s'y conservent pendant longtemps et y épanouissent mème les boutons qui sont très-avancés dans leur développement. Quant à la culture et à la multiplication, elles ne présentent aucune difficulté et sont en tout semblables à celles des plantes bisannuelles, d'une floraison abondante et

facile. Ainsi, on sème: 10 fin d'août ou courant de septembre; on repique en pépinière à bonne exposition et l'on met en place en mars-avril; 20 en avril-mai, et le plant est alors repiqué en pépinière dès qu'il est assez fort, puis mis en place fin mai; ou bien encore, de mai à juin, on sème sur place sans repiquer. Du reste, les Scabieuses, se levant très-bien en motte, peuvent être repiquées ou mises en place pendant presque toute l'année.

En semant à ces diverses époques et en traitant les plantes comme il vient d'être dit, on obtient des fleurs à peu près sans interruption depuis le mois de juin jusqu'à l'arrivée des froids.

EXPOSITION FLORALE DE CANNES

Cannes possède une Société d'horticulture qui, non contente de répéter ses expositions tous les ans, et quelquefois plusieurs fois par an, a entrepris de les tenir à diverses époques de l'année, de manière à appeler successivement à concourir les productions des diverses saisons.

L'exposition de fin d'automne vient d'avoir lieu avec un véritable succès, bien que la colonie étrangère ne soit pas encore, à beaucoup près, aussi nombreuse qu'elle le sera en janvier et en février.

Deux ou trois traits méritent d'être signalés dans cette exposition, qui, modeste dans ses dimensions, était remarquablement bien organisée et installée avec un goût parfait.

Outre les Palmiers, les Bambous, les plantes grasses, qui forment le fond de toute exposition provençale, le connaisseur ne pouvait manquer de remarquer les collections de Rosiers en pots et de Roses coupées de MM. Nabonnand. Plusieurs de leurs gains ont porté au loin la réputation des Roses du Golfe Juan; mais il faut les voir dans leur pays pour se figurer à quel degré de beauté elles peuvent parvenir.

Dans une collection venue en pleine terre, Paul Nabonnand, Marie Lambert, Général Schablikine, Souvenir du rosiériste Rambaux, André Schwartz, se montrent excellentes Roses d'hiver, rustiques et remontantes.

Des Eillets de semis de M. Fulconis méritent une mention spéciale. Exposés avec beaucoup d'habileté sur un fond de velours noir, ils attiraient à juste titre l'attention du public. Parmi les variétés nommées, on remarquait surtout : P. Riffaud écarlate et blanc, P. Fulconis écarlate à larges pétales, Buronne de Blomay panaché d'écarlate sur fond crème, Mlle Philomène Bidou rose frais à centre blanc, Mlle Adrienne Gerniski vermillon et

E.-A. CARRIÈRE.

blanc, à pétales profondément frangés. Quelques semis, exposés sous de simples numéros, promettent de bonnes acquisitions.

A noter un joli groupe de Lachenalia pendula, très-vigoureux, cultivés à l'air libre en potées de trois ou quatre plantes. L'exposant, M. Sausoldi, fait de ses plantes une variété spéciale qu'il appelle L. p. Aureliana, parce qu'elles auraient été trouvées dans les montagnes de l'Estérel non loin de l'ancienne voie Aurélienne. Il paraît bien difficile d'admettre cette station française d'un genre dont tous les représentants connus appartiennent à l'Afrique australe. Mais ce qui est certain, c'est que ce Lachenalia promet de devenir une plante précieuse pour la décoration des jardins de Provence. La couleur rouge corail de ses inflorescences, leur longue durée et la précocité de leur apparition, rendent la plante vraiment intéressante au point de vue ornemental.

Mais le véritable clou de l'exposition, c'est l'assortiment de bouquets, corbeilles et fleurs montées de M. Solignac. Il paraît bien difficile de pousser plus loin l'art d'assembler les fleurs. Jamais aucune de nos expositions de Paris n'a offert rien de supérieur à ce qui s'est vu ces jours-ci à Cannes, et aucun de nos grands fleuristes ne ferait difficulté de signer des œuvres comme celles que Solignac a exposées ici. Il y a entre autres une corbeille de Roses Paul Nabonnaud, d'une beauté et d'une fraîcheur sans égales, entremêlées de pousses brunes de Rosier Safrano, le tout simplement relevé d'un nœud de ruban bleu pâle. C'est d'une simplicité extrême, et c'est ravissant au delà de toute expression. Bien réussie aussi, une grande corbeille de Poires, Pommes et Raisins variés, mêlés de quelques Roses et de sarments de Vigne encore garnis de feuilles rouges et jaunes d'un excellent effet. Les feuillages colorés jouent un 1ôle important

dans les compositions florales de cette année. C'est une tendance qui se montrait déjà à Paris l'automne dernier.

Il faut mentionner aussi une très-curieuse expérience qui a été tentée à Cannes avec un plein succès. C'est un concours de décorations en fleurs qui a été ouvert entre les dames patronnesses de la Société d'horticulture locale et auquel une quinzaine de ces dames ont pris part avec un grand empressement. De deux à cinq heures, le vendredi 14 décembre, leurs ouvrages ont été exposés au profit d'une bonne œuvre dans le local de l'exposition, et l'affluence des visiteurs a été grande. Chacune des concurrentes avait été laissée libre de choisir la nature, l'importance et les éléments de ses compositions. Comme le concours ne comportait ni classement, ni récompense, une liberté illimitée avait été laissée à la fantaisie des artistes, qui, en effet, s'est donnée carrière.

Il se trouvait, dans les œuvres présentées, des corbeilles de fleurs et de fruits, des garnitures de vases et d'étagères, et des décorations de consoles ou de tables. Il y avait surtout dans les couverts ornés des choses remarquables.

Il serait intéressant pour les maîtresses de maison d'avoir l'énumération et la description des objets exposés; mais il faut nécessairement se borner à mentionner quelques-uns des plus frappants.

Dans les corbeilles, on en remarquait une toute composée d'Eillets carnés, très-légèrement montés, accompagnés de feuillage d'Adiantum Capillus Veneris et relevés d'un nœud de soie rose tendre. A part qu'il rappelait un peu trop le faire des fleuristes de profession, ce travail était vraiment remarquable.

Une autre large corbeille ronde, portée sur un trépied en Bambous, était garnie d'Œillets variés et de Chrysanthèmes (Anthemis) Étoile d'or, entremêlés de fougères diverses. Une frange de tiges feuillées de grande Pervenche panachée pendait tout à l'entour. L'effet de cette pièce était excellent.

Un peu bizarre, mais pas banale du tout, une grande corbeille en feuillage de légumes: Choux frisés et panachés, Betteraves rouge noir, feuilles argentées d'Artichauts et branches de Piments garnies de leurs fruits écarlates.

Non moins originale une pyramide de fruits divers plus ornementaux que comestibles, Pamplemousses, Poires du Commandeur, régimes de Phoenix et de Chamœrops variés, avec des Pommes superbes et des Raisins splendides, le tout échaffaudé hardiment et sans aucune lourdeur et relevé d'un large nœud orange et bleu, rappelant les couleurs dominantes des fruits employés. C'était là, sans conteste, un des apports les mieux réussis.

Deux vases garnis attiraient surtout l'attention. L'un, en forme de cornet, haut et grand, contenait seulement des feuillages disposés en

forme de gerbe hardie et légère: il se composait de quelques feuilles de Phormium, d'une tige de Cyperus, de quelques pousses d'Eucalyptus Globulus à feuilles rougies par le froid, le tout accompagné de grands fragments d'inflorescences d'Aralia papyrifera. C'était à la fois très-sobre, très-élégant et d'un grand effet.

L'autre vase, en faïence bleue et de forme renflée, était posé sur un guéridon garni de rameaux de Fusain d'Europe couverts de leurs fruits rouges et orangés. Il contenait un beau Dracana terminalis entièrement drapé pour ainsi dire d'une branche d'Eucalyptus melliodora couverte de myriades de fleurs disposées en guirlandes naturelles d'une souplesse, d'une délicatesse infinie. L'association de ces deux plantes, l'une dressée, forte, ample et vivement colorée, l'autre toute légère, grêle et presque vaporeuse, était une vraie trouvaille.

Trois décorations de tables se partageaient à des titres divers la faveur des visiteurs.

D'abord une table pour thé ou souper, petite, à quatre couverts seulement, garnie au centre d'une corbeille de Chrysanthèmes Étoile d'or et de Narcisses Soleil d'or, dans un élégant fouillis de feuilles de Fougère; cette corbeille, où la teinte jaune avait été adoptée résolûment, reposait sur un velours vert bleu, habilement drapé. Autour de la table et entre les petites assiettes, des vases bas également garnis d'Anthemis. Des bougies, surmontées d'abat-jour jaunes, indiquaient que cette composition, très-harmonieuse dans son parti-pris devait être vue aux lumières.

Très-élégant et très-admiré, un couvert de diner pour huit ou dix personnes, sur une table oblongue. Au centre, une corbeille longue, å anses, en fruits variés et feuillages teintés. Tout à l'entour, une jonchée de feuilles à coloris variés, et pour la plupart d'une extrême beauté, Mahonias, Ronces, Rosiers, le tout entremêlé de quelques Roses et (Eillets choisis. Dans les bols, de petits bouquets rappelant la décoration centrale.

Enfin un autre couvert, sur table carrée, d'une harmonie de couleur tout à fait remarquable, aurait pu prétendre au premier prix. Le milieu de la nappe était recouvert d'une pièce de vieille soierie à fond de couleur saumon pâle et brodée de grandes fleurs blanches. Une corbeille centrale, élevée en forme de coupe sur pied d'argent, était remplie d'Anémones de Nice et se reliait, par des tiges de Passiflore formant guirlande, aux anses élevées de quatre petits paniers garnis des mêmes Anémones et placés en regard des quatre coins de la table. Autour du pied de la coupe, et d'un panier à l'autre, courait une ligne légère de feuilles d'Adiantum interrompue de place en place par une fleur de Dahlia imperialis ou par un tout petit vase contenant quelques fleurs d'Anémone rose. Un petit vase semblable accompagnait chaque

couvert, et dans le pli de la serviette, retenues par un nœud de ruban couleur brique, se trouvaient encore deux ou trois fleurs de la même Anémone. Si la température avait permis aux Anémones de s'ouvrir un peu plus, l'effet, déjà très-bon et d'un incontestable mérite artistique, aurait été encore plus complet.

En somme, la Société d'horticulture de Cannes a fait là une innovation du plus haut

intérêt. Il faut en féliciter également son président, dont l'initiative hardie a si bien réussi, les dames patronnesses, qui se sont prêtées avec une grâce si parfaite à produire en public des talents réservés d'ordinaire pour leur cercle intime. Ce concours d'un genre si nouveau fera certainement précédent, et l'horticulture y trouvera son profit.

POMME FRIANDISE

Henry L. DE VILMORIN.

La Pomme Friandise est non seulement jolie, elle est d'une très-bonne qualité et justifie son nom. Voici ce qu'en dit M. O. Thomas, dans le Guide pratique de l'amateur des fruits, où il la classe dans les Pommes tardives de la deuxième série de mérite:

Fruit moyen, conique, allongé, lavé et strié de rouge cramoisi, taché et réticulé de rouille, à chair très-fine, bien sucrée, relevée, à parfum de Cannelle, de toute première qualité. Maturité commencement et milieu d'hiver. Arbre peu vigoureux, rustique, précoce au rapport. Très-intéressante variété.

Arbre de vigueur moyenne, très-produc- | peu celles de la Pomme Grelot. Pépins tif sous toutes les formes, particulièrement nombreux, longuement atténués en pointe propre au plein vent, bien qu'il soit égale- à la base, roux luisant. ment fertile sous les formes naines. Scions gros, dressés, à écorce roux foncé, presque rougeâtre, tomenteux par une sorte de villosité très-courte, gris-blanchâtre. Feuilles ovales-cordiformes, épaisses, à pétiole gros, rosé, courtement velu, luisantes en dessus, vert pâle et comme grisâtre à la face inférieure, qui est fortement nervée, à nervure médiane colorée, à bords courtement dentés. Fruits relativement longs, rappelant un peu la forme d'un tonneau, atténués au sommet, qui est obtus et comme tronqué, ventrus près de la base, qui est largement arrondie, longs de 8 à 9 centimètres, larges de 7 à 8 centimètres. Queue d'environ 18 millimètres, insérée dans une cavité petite, en entonnoir. Ombilic dans une dépression au centre de laquelle est placé l'oeil, qui est fermé, souvent légèrement bossué. Peau rouge vif ou vermillonnée, brillant de toutes parts, ou seulement çà et là sur les parties frappées par le soleil; de là des bandes ou des stries rouges plus ou moins larges et plus ou moins foncées, qui se détachent sur le fond jaune du fruit. Chair blanche, dense, sucrée, légèrement acidulée, agréablement parfumée. Loges très-grandes, rappelant un

La Pomme Friandise est, dit-on, originaire des Pays-Bas. Elle est, parait-il, trèsestimée de l'autre côté du Rhin, où elle est connue sous le nom de « Leckerbissen ». Bien qu'elle puisse se conserver jusqu'en janvier-février et parfois même au delà, elle est très-bonne dès le mois d'octobre. C'est un fruit de ménage bon à manger au couteau, et également précieux pour faire des compotes.

On peut se procurer la Pomme Friandise
chez MM. Baltet frères, horticulteurs à
Troyes.
E.-A. CARRIÈRE.

LA SCUTELLAIRE DES ALPES

Une des plus jolies Labiées qui ornent les montagnes du centre de l'Europe, est la Scutellaire des Alpes (Scutellaria alpina, L.).

Elle forme des touffes rameuses, pourvues d'un agréable feuillage denté-crénelé, sur des tiges étalées-ascendantes, et terminées par de gros épis tétragones de fleurs violacées à tube blanc.

Tel qu'il se rencontre à l'état de nature, le type sauvage constitue une charmante

plante de rocailles. Mais il a produit d'assez nombreuses variétés spontanées, que l'on rencontre surtout dans l'Asie septentrionale. L'une d'elles, celle que nous figurons aujourd'hui, a même été distinguée comme une espèce distincte, sous le nom de S. Lupulina, par Linné et d'autres auteurs; mais c'est avec raison que Bentham1 ne la considère que comme une simple variété du

1 DC. Prod., XII, p. 412.

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