florescence en panicules spiciformes, dressées, compactes. Fleurs nombreuses, très-grandes, d'une belle forme, d'un rouge foncé vermilloncramoisi. Le Canna Bertini est une précieuses acquisition pour l'ornementation des massifs de petite dimension, ou pour mettre au premier rang dans ceux de grande dimension. On peut aussi, vu sa petite taille, sa floribondité, la grandeur et la beauté de ses fleurs, le planter sur les plates-bandes, qu'il ornera jusqu'aux gelées. Outre la ramification de ses inflorescences, qui, pendant tout l'été, produisent des masses considérables de fleurs, il part de la souche de nouveaux jets qui prolongent encore la floraison. Donc, à tous les points de vue, cette variété peut être regardée comme étant de premier mérite. E.-A. CARRIÈRE. CORRESPONDANCE No 3178 (Calvados). Nous avons souvent planté le Lilium auratum en pleine terre de bruyère, et nous avons obtenu des résultats tout à fait satisfaisants. On pourrait le mettre également en pleine terre siliceuse, amendée à l'automne précédent avec du fumier de vache très-consommé. Mettez les Ognons en terre, depuis le commencement de mars jusqu'en mai, tous les quinze jours, par fractions, et vous aurez une floraison successive, depuis le commencement de juin jusqu'à fin août. Si vous voulez cultiver ce Lis en pots, faites un compost d'un tiers de terre de bruyère tourbeuse, un tiers de terreau de feuilles, un sixième de terre de gazon, ou, à son défaut, de la terre argilo-sableuse, et un sixième de sablon blanc, en ajoutant à ce mélange du poussier de charbon de boulanger, et en drainant bien le fond des pots vous obtiendrez d'excellents résultats. No 4102 (Var). M. Bollée, à qui vous pourrez vous adresser pour la turbine éolienne que vous voulez faire installer, a son établissement au Mans (Sarthe). est, en effet, celle qui conviendra le mieux pour la culture que vous vous proposez de faire. Prenez de préférence les Capucines hybrides entre le Tropæolum majus et le T. Lobbianum. Vous aurez ainsi une très-jolie floraison, outre l'effet utile que vous attendez de cette culture. Vous trouverez dans l'ouvrage de M. Delchevalerie, Plantes de serre chaude et tempérée, la plupart des renseignements que vous désirez. C'est un petit volume de 156 pages, que vous pourrez vous procurer à la Librairie agricole, 26, rue Jacob. Prix: 1 fr. 25. No 3678 (Orne). Nous ne pensons pas que vous puissiez trouver maintenant des greffons du Pommier à cidre Reine des Pommes. MM. Baltet frères, auprès de qui nous nous sommes renseignés, nous écrivent qu'ils ne pourront livrer de jeunes greffes qu'à l'automne prochain. L'Administrateur-Gérant: L. Bourguignon. Imp. Georges Jacob, - Orléans CHRONIQUE HORTICOLE du Muséum d'histoire naturelle. Floraison du Philodendron Andreanum. Le phylloxera à l'Exposition universelle. — Échenillage. -- Conférence de rosiéristes, en 1889, à Londres. chées. - naturelle de l'Hérault. - et nettoyage des arbres. Nécrologie M. Félix Boncenne; M. Gabriel Salvador. Le phylloxera à l'Exposition universelle. La Vigne n'a pas été seule à souffrir du phylloxéra, les horticulteurs en savent quelque chose. Ils n'ont pas oublié toutes les tracasseries qu'on leur a faites de tous côtés, ni les obstacles qui se sont dressés devant le transport des végétaux. L'Italie, l'Allemagne, etc., ont mis pour ainsi dire en interdit l'horticulture des pays phylloxérés, et, pour faire voyager même des fleurs coupées ou des légumes, il a fallu souvent vaincre les plus sérieuses difficultés. Le département de la Seine, département horticole par excellence, avait pu jusqu'ici se tirer à peu près d'affaire, puisqu'il avait eu la chance d'échapper au phylloxéra. Nous risquons fort, si on n'y met bon ordre, de le voir à son tour englobé dans l'universelle réprobation. La Commission supérieure du phylloxéra a émis, paraît-il, un avis favorable à une demande adressée par quelques viticulteurs girondins, à l'effet de voir leurs Vignes admises à l'Exposition universelle. Nous ne pouvons y croire, car autant vaudrait importer tout de suite le phylloxéra dans le département de la Seine. Les horticulteurs se sont émus à juste titre des dangers de la situation, et la Société nationale d'horticulture, dans sa dernière séance, sur l'initiative de M. Maxime Cornu, a adopté le texte de la protestation suivante, qui a été déposée samedi au Ministère de l'agriculture par les soins de M. Horace de Choiseul, président de la classe 79 à l'Exposition universelle : Monsieur le Ministre, Les horticulteurs ont appris avec une douloureuse émotion que quelques viticulteurs girondins avaient sollicité avec insistance l'autorisation d'introduire des Vignes provenant de régions phylloxérées dans l'enceinte de l'Exposition. Cette admission jetterait un trouble profond dans les transactions horticoles et dans les relations internationales. 1er MARS 1889. Au nom de la protection des vignobles, les horticulteurs ont dû se soumettre à des me-. sures profondément gênantes pour le commerce, afin de prouver que les plantes sont indemnes du phylloxéra et cultivées loin des vignobles phylloxérés (certificats d'origine, frais de chancellerie, etc.).... Nous venons vous demander d'empêcher` cette introduction des Vignes phylloxérées (désinfectées ou non) dans l'Exposition. Cela nous jetterait dans des complications qu'on ne peut prévoir, et qu'on pourrait exploiter contre les intérêts de l'horticulture nationale. Vous êtes notre protecteur naturel, Monsieur le Ministre, et nous espérons en votre justice. Veuillez agréer, etc. Cette protestation a été signée par tous les membres de la Société d'horticulture présents à la séance. Nous avons l'assurance qu'il en sera tenu compte. tion la plus complète possible de Roses, soit en plantes, soit en échantillons frais cueillis ou même séchés. Veuillez agréer, etc. Maxwell T. MASTERS. Nous espérons que, malgré les soins de l'Exposition universelle de Paris, nos rosiéristes français se feront dignement représenter par leurs envois et participeront aux travaux de ce congrès. Ce Catalogue, que nous avions reçu au commencement de février, et dont, par conséquent, nous n'avions pu annoncer la publication que dans le numéro du 16, alors que les demandes devaient être adressées avant le 15, avait été envoyé en temps utile à tous les établissements d'instruction. qu'il pouvait intéresser, notamment à ceux qui n'ont aucun budget pour l'acquisition de graines, bulbes et plantes destinés à former ou à augmenter leurs collections. Cette création récente, de la plus grande utilité, est due à M. Max. Cornu, profes Concours ouvert par la Société nationale d'horticulture. Conformément au vœu émis dans son testament par le docteur Joubert de l'Hiberderie, le Conseil d'admi-seur-administrateur, qui a, sans aucune nistration de la Société nationale d'horticulture de France, dans sa séance du 10 janvier, a décidé la création du Concours ciaprès formulé, pour un prix de deux mille cinq cents francs offert en son nom. Un Concours est ouvert, pendant l'année 1889, pour un ouvrage sur l'Horticulture maraîchère, l'Arboriculture et la Floriculture réunies et considérées dans les usages journaliers et les plus pratiques. Est admis à concourir tout traité de ce genre publié postérieurement à la date du 6 avril 1886. Pourront également prendre part au Concours les ouvrages faits en collaboration; mais, au cas où le prix serait attribué à un traité ainsi présenté, la valeur serait partagée entre ses divers auteurs. Les concurrents devront s'attacher à être aussi succincts que possible, afin que l'ouvrage puisse être livré aux conditions de prix les plus modérées, et le lauréat sera tenu de publier son traité dans l'année. Cette dernière clause aurait dû, ce nous semble, être formulée d'une manière plus précise. On demande que l'ouvrage puisse être livré aux conditions de prix les plus modérées, et pour cela les concurrents devront s'attacher à être aussi succincts que possible. Il eût été plus simple d'indiquer les limites que l'ouvrage ne devrait pas dépasser; les concurrents auraient eu alors des bases précises pour établir leur plan, de manière à traiter tous les sujets sans sortir de ces limites. Les distributions de graines et de plantes du Muséum d'histoire naturelle. - La Revue horticole a annoncé, dans son dernier numéro, la publication du Catalogue de graines et de plantes vivantes offertes gratuitement par le Muséum d'histoire naturelle aux établissements d'instruction. subvention spéciale, organisé pour elle un service nouveau. Elle a déjà rendu des services importants, comme il est facile de s'en rendre compte par l'examen du tableau suivant, indiquant les distributions qui ont été faites, en 1888, aux établissements d'instruction: Graines d'espèces pour jardins Plantes vivantes (arbres et ar- Greffons de Poiriers (exem- Greffons de Pruniers (exem- Greffons de Rosiers... 4,569 sachets. 1,791 3,414 sujets. 479 exempl. 321 90 288 32 Écoles d'agriculture, Fermes-Écoles, ou Orphelinats agricoles et Stations agronomiques. Un Catalogue spécial d'offres a été envoyé, pour la première fois, en 1888, aux établissements suivants : Écoles pratiques d'agriculture; Écoles normales d'instituteurs (il y en a En janvier 1889, le Catalogue d'offres a été adressé aux mêmes établissements, à cette différence près que l'on a remplacé les | Salvador, au sujet des essais pratiqués par écoles normales d'instituteurs par celles lui-même dans le département d'Indre-etd'institutrices (presque aussi nombreuses), Loire. afin de les faire profiter, à tour de rôle, de dons que les ressources de la Chaire de culture ne permet pas de faire aux deux genres d'établissements à la fois. Floraison du Philodendron Andreanum. La Revue horticole a publié, en 1886, une planche coloriée et une description de cette magnifique Aroïdée. Depuis cette époque, les qualités ornementales de son beau feuillage n'ont fait que s'affirmer, et la plante commence à paraître dans les expositions, représentée par de forts exemplaires. Nous n'en connaissons pas de plus luxuriants que ceux qui sont cultivés par l'habile jardinier M. Maron, dans les serres de Saint-Germain, près Corbeil. Il tient la plante à l'ombre, le long d'un mur, en serre chaude, sous la forme sarmenteuse ou à demi grimpante. Avec ce traitement, elle produit des feuilles qui atteignent près d'un mètre de longueur, avec des reflets mordorés de l'aspect le plus décoratif et le plus séduisant. Aussi, grâce à ce développement complet, la plante vient de fleurir. Elle nous permet donc de compléter la description que nous en avions donnée, et qui allait jusqu'à la fleur exclusivement : Fleurs axillaires, dressées sur un pédoncule de 6 à 7 centimètres, arrondi - comprimé, très-oblique au sommet, blanc. Spathe d'un blanc-crême, très-robuste et très-charnue, longue de 22 centimètres, ovoïde, latéralement comprimée dans sa partie inférieure longue de 9 centimètres, contractée vers le milieu, ouverte en cornet ovale à la partie supérieure, avec une légère courbure en avant, à sommet brusquement acuminé-aigu, avec bord apical équitant. Spadice blanc pur, un peu plus court que la spathe; base portant les ovaires, longue de 5 à 6 centimètres, renflée au milieu, mesurant 20 millimètres de diamètre; fleurs abortives centrales en masse compacte, ayant la forme d'un chapeau d'Agaric non étalé; fleurs mâles en épi cylindro-conique, obtus, long de 11 centimètres, sur un diamètre central de 18 millimètres. Messieurs, Dans le numéro du 16 février de votre si instructive Revue, vous consacrez un article ȧ la plantation d'arbres fruitiers en bornage des routes, qui vient d'être pratiquée par l'administration des ponts et chaussées du département de l'Oise. Depuis cinq ans, j'ai commencé à la mettre en essai sur la bordure des chemins ruraux qui sillonnent ma propriété de la Commanderie à Ballan (Indre-et-Loire). Dans l'automne de 1888, j'ai continué cette plantation de Pommiers à cidre en bordure sur le chemin de grande communication de Ballan, allant rejoindre le bourg à la route départementale de Tours. Ce chemin était déjà complanté, le long de ma propriété, par des Peupliers d'Italie espacés de 10 mètres. Cette plantation, qui date de dix ans, est de très-belle venue. Sachant, comme sylviculteur, que les racines souterraines de l'arbre se comportent comme sa ramure extérieure, je n'ai pas craint de faire creuser, au milieu de l'intervalle compris entre deux Peupliers, une fosse pour la plantation d'un Pommier. Ainsi que j'en étais assuré d'avance, on n'a trouvé dans cette opération aucune trace de racines de Peuplier. La plantation de ces Pommiers, choisis à fruits de deuxième saison admis par le Congrès pomologique de France, et avec une alternance pour donner le mélange nécessaire: amer, doux et sucré, nécessaire à la fabrication d'un bon cidre, a été pratiquée avec tous les soins nécessaires. Dans cette période de cinq ans, j'ai planté ainsi mille Pommiers. Bon nombre d'entre eux donnent déjà quelques fruits, et je n'ai eu, jusqu'à ce moment, qu'onze pieds d'arbres à remplacer, malgré la variété du terrain où ces plantations successives ont été effectuées, sur les chemins ruraux qui longent mes Vignes; l'espacement constant entre les Pommiers est de 10 mètres. Cet exemple a déjà été suivi par plusieurs propriétaires de ma commune, qui voient, dans la production future du cidre, une ressource contre la défaillance possible du vin, dans un département actuellement le septième dans la production viticole de la France. Veuillez agréer, etc. Colonel Gabriel SALVADOR. Le Céanothe Gloire de Versailles. Avec beaucoup de raison, notre collaborateur M. Boisselot conseille de planter souvent dans les jardins d'agrément ce ravissant arbuste, un des plus jolis que l'on puisse voir. On peut, nous écrit M. Boisselot, dire que ce Céanothe a toutes les qualités : rusticité, vigueur, floraison perpétuelle et abondante, des plus légères; de gracieuses fleurs d'un bleu éthéré se succédant, sans interruption, depuis le printemps jusqu'en novembre. Mais pour le juger dans toute sa beauté, il faut le placer entouré d'arbustes nains à feuillage un peu épais afin de masquer sa base, qui est grêle. Après l'avoir accompagné ainsi, on taille, tous les hivers, les pousses de l'année précédente plus ou moins ras, de même qu'on le fait sur une touffe d'Osier. De nombreux jets partent alors en s'appuyant sur les arbustes qui l'accompagnent et fleurissent successivement, et sans discontinuation, jusqu'aux fortes gelées, si l'année est pluvieuse. Dans le cas contraire, un arrosement copieux une fois par semaine suffit. Le Plantain lancéolé à feuilles panachées. Aux indications que nous avons récemment données sur cette plante intéressante, il convient d'ajouter que l'exemplaire trouvé dans un pré par M. Genty, jardinier à Beaumont-la-Ferrière (Nièvre), ne portait que de légères panachures. C'est après plusieurs semis successifs que M. Genty a obtenu la variété que nous avons fait connaître. Le Plantago lanceolata marginata constituera une excellente plante de bordure. Nous recommanRomneya Coulteri. dons particulièrement aux amateurs de jolies plantes encore rares le Romneya Coulteri, qui produit de superbes fleurs étalées, mesurant jusqu'à 15 centimètres de diamètre, et dont les pétales blanc pur sont délicieusement ondulés. Cette plante, qui serait rustique dans le midi de la France, atteint environ 1 mètre à 1m 20 de hauteur, et ressemble un peu, par son port, à une Pivoine en arbre; ses feuilles, glauques, sont divisées à peu près de la même manière que celles des Anthémis. On peut s'en procurer des graines chez MM. Vilmorin, Andrieux et Cie. Culture de la Morille. Nous avons précédemment rendu compte des observations de M. Ouzou, relatives à la culture possible de la Morille. Voici maintenant qu'un cultivateur-amateur, M. le baron d'Yvoire, a découvert un procédé de culture régulière de cette Cryptogame si appréciée des gourmets, et les points principaux de la méthode employée par lui sont les suivants; nous les avons extraits d'un rapport présenté à la Société nationale d'Acclimatation : Choisissez une plate-bande, un carré planté d'Artichauts. Si ce terrain est très-sec, amendezle en l'arrosant plusieurs fois pendant l'été avec de l'eau dans laquelle vous aurez fait dissoudre un peu de salpêtre. Une poignée de salpêtre suffit pour un grand arrosoir. Si le pays que vous habitez ne produit pas naturellement la Morille, il faut, pour assurer le succès, jeter çà et là quelques Morilles pour semences. Des Morilles sèches peuvent suffire. Le résultat est plus certain avec des Morilles fraîches. Huit ou dix Morilles suffisent pour en introduire le mycélium dans un espace de 30 à 40 mètres. Une fois que la Morille a été installée, elle se ressème d'elle-même, pourvu que l'on renouvelle les conditions de germination et de fermentation que je vais indiquer. En automne, quelques jours avant l'époque où l'on a l'habitude de donner une couverture aux plants d'Artichauts pour les protéger contre les rigueurs de l'hiver, répandez autour des pieds d'Artichauts, de la manière la plus égale possible, et de façon à recouvrir le terrain légèrement sans dépasser une épaisseur de 1 centimètre, du marc de Pommes ayant servi à faire du cidre. Égalisez avec un râteau 1 Voir Revue horticole, 1888, p. 494. |