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de ses propres intérêts, cherchant la perfection, sans se préoccuper du profit; aussi des cultures qui ont fait la fortune d'un grand nombre d'horticulteurs et dans lesquelles il excellait ne lui avaient pas même procuré ce peu d'aisance si nécessaire à la vieillesse. Il est mort dans un état si voisin de l'indigence que, s'il n'avait travaillé jusqu'au dernier moment, il aurait dans ses vieux jours manqué littéralement du nécessaire.

Du sclerotium-graine.

Un de nos correspondants a fait allusion, dans un précédent article, intitulé: Absurdités, à une production qui ressemble beaucoup à la graine de chou: c'est un fungus, connu des naturalistes sous le nom de Sclerotium-graine. Ce fungus ne se rencontre particulièrement sur aucune espèce de chou; on l'observe sur toutes sortes de matières végétales en décomposition; il n'est pas non plus spécialement propre à la Grande-Bretagne. M. Purdie en a recueilli des échantillons à la Jamaïque, sur une Alsophila. Il faut en vérité examiner le Sclerotium-graine avec bien peu d'attention pour le confondre avec la graine de chou sa surface, lorsqu'il est sec, est toute ridée; on ne trouve à l'intérieur rien qui ressemble à des cotylédons; il ne contient aucune trace d'huile, et possède une saveur toute particulière.

Le plus grand nombre, si ce n'est la totalité des espèces du genre Sclerotium, consiste en des fungus imparfaits. Les Annales des sciences naturelles ont publié, à ce sujet, un excellent mémoire de M. Léveillé, qui démontre que presque toujours le Sclerotium n'est autre chose qu'une forme revêtue temporairement par divers fungus. Il lui arrive assez fréquemment de périr à cet état de végétation; mais, sous l'influence de circonstances favorables, il passe à un développement plus complet. Par exemple, les petits globules, semblables à des graines, qui sont si communs dans certaines terres, après s'être allongés comme de petites tiges pendant quelques mois, s'ils se trouvent dans des conditions convenables de température et d'humidité, donnent naissance à ce magnifique champignon connu sous le nom d'Agaricus volvaceus.

Le sclerotium du chou ne produit qu'un petit fungus à chapiteau pointu. On a supposé bien gratuitement que ces sclerotium, confiés à la terre comme des graines, produisaient des variétés du genre chou, et que telle était l'ori

gine des choux-fleurs et des brocolis. C'est une absurdité que dans l'état actuel de la science il serait superflu de combattre.

Moyen de garantir les Dahlia des limaces et limaçons.

M. Robin, jardinier à Espalais, près Port-Sainte-Marie (Lot-et-Garonne), cultive spécialement les dalhia. Ayant éprouvé l'inconvénient qu'il y a pour les horticulteurs à recevoir des dahlia en boutures, il n'en fournit qu'avec tubercules. Il conseille de ne confier ces plantes à la pleine terre que du 15 mai au 10 juin. Voici un procédé que M. Robin conseille aux cultivateurs de dahlia. «Depuis deux ans, dit-il, nous garantissons nos dahlia des limaces ou loches et des limaçons. Voici de quelle manière. Aussitôt que la pousse se montre hors de terre, nous la couvrons avec du plâtre recuit dont nous remettons de temps en temps une petite quantité, surtout après une pluie. Nous employons le plâtre dont on se sert en agriculture, celui de plâtrier étant trop fort; il faut le mêler de moitié de terre. Le plâtre répandu sur le dahlia ne produit d'autre effet que de retarder un peu la végétation. »

Dahlia duchesse de Lévis et Emma de Boigne.

M. Chantrier, jardinier à Noizul, près Noisy-le-Grand (Seine-et-Oise), nous annonce qu'il a obtenu de semis l'an passé ces deux dahlia qui ont fait l'admiration de tous les connaisseurs qui les ont vus, surtout le premier, nommé Duchesse de Lévis. M. Chantrier possède six pieds de cette admirable variété, qu'il offre par souscription à raison de 400 fr. l'un. Déjà M. Demichel de Paris, successeur de M. Fion, ayant vu la plante en fleur, s'est inscrit pour un pied qui, comme les autres, sera livré au moment de l'arrachage.

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Groseillier sanguin à fleurs pleines. Ribes sanguineum flore pleno (fig. 14).

On trouve dans le Magasin botanique de Paxton, n° de juin dernier, une figure magnifique de cet intéressant arbrisseau, qui ne peut manquer d'arriver bientôt sur le continent, car il se multiplie facilement de marcottes et de boutures. Voici ce qu'en dit M. Paxton:

« Nous devons l'échantillon de cette intéressante variété à l'aimable attention de M. Nab, directeur de la Société horticulturale calédonienne; nous donnons ici un extrait de ce qu'il nous en disait en nous adressant l'échantillon.

et

"Ce groseillier a fleuri pour la seconde fois, en plein air et en espalier, dans le jardin de la Société calédonienne. L'an dernier, les plantes paraissaient faibles, et c'est seulement ce printemps qu'elles ont pris un développement remarquable. Cette variété fleurit beaucoup plus tard que l'espèce à fleurs simples, dont les grappes étaient déjà passées quand celle-ci n'était encore qu'en boutons; la longueur de ses grappes varie entre 0,14 et 0,16, leur pédoncule a la force suffisante pour tenir les fleurs, malgré leur poids, en dehors du feuillage. Ces fleurs restent aussi beaucoup plus longtemps en état de perfection que celles des variétés à fleurs simples. Quand on force la plante, ses fleurs prennent encore de plus grandes dimensions; elles ressemblent alors à celles de la pâquerette prolifère, Bellis perennis prolifera. L'arbrisseau croît facilement à l'air libre, et il fleurit tout aussi abondamment que la variété à fleurs simples; comme elle, on le multiplie aisément de couchages et de boutures, et il ne demande pas d'autre traitement. »

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A la suite de cette notice, M. Paxton ajoute sur l'origine de cette intéressante et curieuse variété un renseignement historique dont il est utile de donner connaissance. Il paraît qu'on doit cette belle plante à M. David Dick, jardinier du comte de Selkirk, à l'île Sainte-Marie. Voici ce que dit ce jardinier: « Je ne doute nullement que les graines d'où est sorti cet arbrisseau ne proviennent du R. sanguineum à fleurs simples mûries dans le jardin de l'île, Isle Garden, où il fruite abondamment, et semées par l'un de mes prédécesseurs. Quand je vins ici, j'ai trouvé une centaine de jeunes plants, très pressés les uns contre les auTOME VII, No 14.-15 OCTOBRE 1845.

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