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menclature de M. Bosc, qui lui attribuait une origine américaine. Il faut convenir néanmoins que la désignation d'hybride est très-peu convenable pour un arbre à qui l'on défère les honneurs de l'espèce, et que le nom est un peu le démenti de la chose; plusieurs Erables, qui ne sont pas sans analogie avec lui, étaient d'ailleurs alors mal connus ; faut-il le rapporter à l'Acer obtusatum, ou à quelque autre race, comme on l'a fait depuis? Des semis répétés décideraient beaucoup mieux la chose qu'une discussion, mais l'Erable hybride est assez peu cultivé. Tout un côté de l'un de ces arbres s'était panaché chez moi, depuis 3 ou 4 ans, dans un coin du massif. En voyant cette persistance, je l'ai greffé; la panachure s'est bien maintenue et n'a pas voulu m'enlever la gloire de la découverte. Malgré l'espèce de débordement de panachures que nous avons depuis quelque temps, je ne crois pas que la variété ait encore paru sur aucun catalogue français ou étranger, et l'arbre est inédit. La feuille de mon Erable hybride est assez élégamment, et dans presque toute son étendue, marbrée de jaune et de vert sur vert; les tons jaunes sont plus prononcés au printemps; il lui manque les jolies teintes rosées que présente dans la première saison la variété ancienne du sycomore panaché.

E. PLANE A FEUILLES PANACHÉES, A. platanoides variegatum. La variété panachée de l'Erable plane est demeurée rare jusqu'à ces derniers temps; on soutenait même souvent qu'elle n'existait pas, et je m'estimai heureux, il y a 10 à 12 ans, de la trouver dans une pépinière de Lyon; les catalogues commencent à la mentionner. La panachure de l'Erable plane consiste en des bandes larges et irrégu lières, d'un jaune prononcé; elle serait assez belle, mais elle paraît et disparaît; elle ne se montre jamais que sur une partie des feuilles, et elle se fait plus rare à mesure que l'arbre prend de l'âge et de la vigueur. On réussirait peutêtre à la mieux fixer, en choisissant avec persévérance les greffes sur les branches le plus fortement panachées.

E. PLANE A FEUILLES disséquées. A. platanoides dissectum. C'est mal à propos que cet arbre figure presque partout comme une espèce, la simple vue démontre qu'il n'est qu'une variété de l'Erable plane. Le Bon Jardinier qui est, je crois, le premier livre qui en ait parlé, l'annonce cette année même comme variété, et substitue, avec quelque raison, l'épithète de multifide à celle de disséqué.

Nous avons sous les yeux un catalogue, d'ailleurs fort savant, qui en fait une variété de l'A. P. laciniosum, qu'il élève au rang d'espèce; l'une de ces hypothèses détruirait l'autre, et l'A. dissectum présenterait beaucoup mieux les caractères d'un retour vers le type; ce serait une variété éloignée à demi-revenue, le fait aurait besoin de s'établir sur des preuves; et il est peu probable, les graines de l'Erable patte-d'oie étant au moins fort rares. Quoi qu'il en soit, la variété est remarquable; les cinq nervures principales de la feuille ont appelé à elles par une sorte de contraction les nervures secondaires; il s'est formé comme une feuille palmée dont 3 lobes au moins, quelquefois tous les 5, sont séparés profondément, quand ils ne le sont pas jusqu'à l'insertion du pétiole; les sinus secondaires prennent eux-mêmes plus d'enfoncement et d'irrégularité; mais tout cela sans déchirure; le parenchyme est entier, la feuille reste grande et ne se recoquille pas; elle n'est pas tourmentée et cucullée comme dans l'Erable patte d'oie. Les rameaux de cette dernière variété, qu'on cultivait beaucoup autrefois, demeurent grêles, et l'arbre a des proportions réduites; les branches de celle qui nous occupe sont aussi grosses que celles de l'Erable plane; l'arbre paraît devoir être plus touffu que l'espèce; sa croissance, du moins chez moi, s'est jusqu'ici montrée moins rapide; la floraison est la même. Ce sera probablement un bon arbre d'ornement. DAVID.

Sur le hanneton et le ver blanc.

Extrait de l'ouvrage intitulé: Du Hanneton et du ver bouvier (ture ou ver blanc); moyen d'en préserver les champs cultivés et les forêts, et de les détruire quand ils y sont multipliés. Instruction publiée par ordre du gouvernement de Zurich; par M. Oswald Héer; traduite de l'allemand par Maurice Block. Brochure in-8°, à Paris, au bureau des Annales forestières, rue Servandoni, 17.

La destruction du hanneton et de sa larve a, depuis de longues années, appelé l'attention des cultivateurs et des gouvernements de l'Europe; en effet de tous les insectes qui attaquent les végétaux, la larve du hanneton est une des plus redoutables; il est donc d'une haute importance de bien connaître cet ennemi, qui s'attaque à toutes les cultures et de ne rien négliger pour en arrêter la multiplication.

Malheureusement on n'a pas découvert, dans le canton de Zurich, plus qu'ailleurs, des moyens certains de destruction. Cependant l'opuscule que nous annonçons est digne d'être lu, parce qu'il renferme les notions les plus complètes sur cet insecte destructeur. Nous allons résumer en peu de mots les leçons les plus nécessaires sur son histoire naturelle, base des connaissances qui peuvent conduire à employer les moyens de destruction dont nous donnerons aussi un abrégé tiré de l'ouvrage de M. Héer.

La femelle du hanneton dépose ses œufs dans la terre, depuis la fin d'avril jusque vers le milieu de mai; ces œufs éclosent au bout de quelques semaines; les larves qui en sortent sont connues sous le nom de vers bouviers ou de vers blancs.

Cette larve commence immédiatement par se nourrir de racines.

En automne, le ver blanc s'enfonce plus avant dans la terre pour y préparer son logement d'hiver; ce déplacement a lieu à une époque variable selon la température, mais jamais plus tard que le mois d'octobre.

Au printemps, les vers blancs quittent leurs quartiers d'hiver et remontent dans la couche supérieure du sol végétal, où ils recommencent leurs ravages. Un certain nombre se fixe près d'une ou de plusieurs racines; ils creusent tout autour des trous et des galeries de communication qui s'en approchent jusqu'à la distance de quelques centimètres, sans jamais s'éloigner de plus de 30 à 35 des plantes attaquées. Durant la sécheresse, et surtout pendant les heures brûlantes du milieu de la journée, ils s'enfoncent; après une pluie, ils remontent vers la surface; si la pluie se prolonge, ils se hâtent de redescendre. Ils restent réunis en famille pendant toute leur première année; c'est seulement durant la seconde qu'ils se séparent pour se répandre dans les champs, dans toutes les directions. Alors ils attaquent presque toutes les plantes cultivées; ils recherchent de prédilection les racines des salades, du fraisier, du colza, des pommes de terre, des haricots, des pois, des céréales et des graminées formant les prairies naturelles; ils n'épargnent ni les rosiers, ni les racines des arbres conifères, ni celles des essences forestières à feuilles caduques après avoir rongé les plus petites racines, ils se mettent à dévorer l'écorce des plus grosses. Une fois qu'ils

ils

ont opéré ainsi la destruction complète d'une plante, vont en attaquer une autre, en parcourant sous terre un espace souvent considérable. Cependant lorsqu'un champ est infesté du ver blanc, il en meurt toujours un grand nombre, dans ce passage d'une plante dévorée à une plante intacte; c'est ce qui a lieu surtout pendant la sécheresse, la terre sèche leur offre beaucoup plus de résistance que la terre humide. En automne, et souvent dès le mois de septembre, le ver blanc va prendre de nouveau ses quartiers d'hiver dans le sous-sol; il s'enfonce quelquefois jusqu'à la profondeur de plus d'un mètre.

C'est durant leur second été que ces insectes exercent les plus grands ravages; à partir d'avril leur voracité va toujours en croissant, elle atteint son maximum au mois de juin, et elle y reste pendant les mois de juillet et d'août. En automne les vers blancs ont acquis leur plus grande longueur qui est de 32 millimètres.

L'année qui suit une grande abondance de hannetons est donc celle où les vers blancs sont le plus dangereux.

Au printemps de leur troisième année, ces larves remontent dans la couche de terre végétale; toutefois, le dommage qu'ils causent est moins considérable, parce qu'ilen a péri un grand nombre, et parce que, ne grossissant plus guère, il leur faut moins d'aliments. En outre, pour opérer leur métamorphose, ils se retirent beaucoup plus tôt dans la terre; ils s'y enfoncent dès la fin de juillet.

Le ver blanc descendu dans le sous-sol, à une profondeur qui varie de 65 cent. à 1 mètre 30 cent., s'y creuse un caveau où il se change en nymphe. Dans ce nouvel état, il ne prend aucune nourriture, et demeure de 28 à 56 jours dans un état de parfaite immobilité. Au bout de ce temps, le hanneton est passé à l'état d'insecte parfait.

Le hanneton ne sort de terre qu'à la fin d'avril ou dans les premiers jours de mai. Une pluie chaude favorise sa sortie, qui a lieu principalement pendant le crépuscule du soir. A sa sortie, il vole sur le premier arbre venu.

Dès que la forêt se couvre de feuilles, il abandonne les arbres fruitiers pour les feuilles du chêne et du hêtre qu'il préfère à toute autre nourriture. Il aime aussi le melèze, le châtaignier, le charme, le frêne, l'érable, le peuplier, même les arbustes, tels que le noisetier, le coudrier, l'aubépine et beaucoup d'autres. Il dédaigne, au contraire, l'orme, le mahaleb et plusieurs autres espèces.

Si les hanetons sortent un peu tard de dessous terre, à une époque où les jeunes pousses sont déjà devenues assez dures, n'aimant que les feuilles très-tendres, ils se jettent sur les vignes.

Les hannetons voltigent avec le plus de vivacité le soir depuis le crépuscule jusqu'à minuit. Ils se pendent alors aux branches et aux feuilles des arbres, et y restent jusque vers 9 heures du matin dans un état presque léthargique; c'est surtout vers le lever du soleil qu'ils semblent le plus insensibles. Ils tombent alors des arbres secoués ou ébranlés san faire aucune tentative pour s'envoler, de sorte qu'on peut les détruire facilement; plus tard les secousses les éveillent et beaucoup d'entre eux prennent leur volée.

Les hannetons s'accouplent peu de jours après avoir quitté l'intérieur de la terre. Ils répètent trois fois leur accouplement; après chaque fécondation, la femelle s'enfonce dans la terre où elle dépose à une profondeur de 5 à 6 centimètres une vingtaine d'œufs agglomérés en un petit monceau. Après la dernière ponte, la femelle, que l'on reconnaît facilement à ses courtes antennes, reste ordinairement dans la terre et y périt, tandis que le mâle tombe de l'arbre à peu près en même temps, à demi mort, et va s'enfouir dans la terre pour achever de mourir. Si le temps est serein et chaud, la durée du vol des hannetons est de 10 à 15 jours.

La vie individuelle du hanneton est encore plus courte, puisque ces insectes ne sortent pas tous de terre dans la même soirée, de sorte que de nouveaux déterrés viennent remplacer pendant quelque temps ceux qui meurent. Ces renouvellements expliquent pourquoi le nombre des han. netons semble diminuer et augmenter alternativement comme par un flux et reflux. Si, pendant la saison du vol, au contraire, le temps est frais et humide, les hannetons se tiennent cachés sous les feuilles des arbres, ou bien ils retournent dans la terre où ils attendent, avec ceux qui n'étaient pas encore sortis, un temps plus favorable. Ce mauvais temps fait donc durer davantage la période du vol, de sorte qu'on peut voir des hannetons durant tout le mois de mai et quelquefois même encore au mois de juin, il est donc évident que ces insectes se cachent pour attendre le temps convenable à leur reproduction.

Ces insectes, surtout à l'état de hanneton, sont très-sensibles à un froid humide; ils le sont moins à un froid sec.

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