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Conservation des tomates1.

La poudre de tomates présentée à l'exposition de la Société royale d'horticulture de Paris, en juillet dernier, nous a rappelé un moyen de conservation indiqué l'an passé par M. Vilmorin; nous croyons devoir le rapporter ici.

«M. Jullien, président de la Société d'agriculture de Joigny, nous a indiqué un moyen de prolonger de plusieurs mois la conservation des tomates. Il consiste à cueillir à l'arrièresaison les fruits parvenus à toute leur grosseur, mais encore verts. On leur laisse 0,20 à 0,30 de tige, et on les attache par bouquets de six à huit en enlevant la plus grande partie des feuilles. Ces paquets sont ensuite suspendus dans un lieu sain et obscur où ils se conservent tout l'hiver. Quand on veut en faire usage, on prend le nombre de paquets nécessaires, que l'on place près des fenêtres d'une pièce habitée; les fruits y rougissent en quelques jours.

« Ce moyen nous en a suggéré un autre, qui s'applique à une conservation moins longue, mais qui peut avoir aussi son utilité. Des tomates vertes, cueillies à la fin d'octobre et rentrées sur les claies d'un fruitier bien éclairé y mûrissent successivement, et au moment où nous écrivons fournissent à la consommation depuis près de six semaines. On les a effeuillées, comme les autres, en leur laissant 0m,20 à 0m,50 de tige.

"

L. VILMORIN.

État des cultures maraichères à Roscoff (Finistère).

La ville de Roscoff, arrondissement de Morlaix (Finistère), a environ 5,600 habitants et n'était autrefois connue que par son commerce interlope de salaisons, bois du Nord, caux-de-vie, genièvre, tabac, céréales, etc. Son port, avantageusement situé, servait d'entrepôt spécial pour les relations et les échanges de la contrée avec l'Angleterre, la Suède, la Russie, le Danemark, etc., etc.

Aujourd'hui, la grande industrie des habitants de Roscoff est dans la culture maraîchère, qui y est pratiquée avec un admirable succès. Primitivement (il y a deux siècles), les Roscovites ne cultivaient que des Oignons, mais des Oi

(1) La Revue horticole a publié, dans le no de janvier 1839, un moyen analogue, mais moins parfait.

gnons qui jouissaient d'une telle réputation qu'ils s'exportaient en Hollande, en Allemagne, en Suède et en Russie. Aujourd'hui, les Roscovites embrassent toutes les cultures maraîchères avec le même succès.

Les terres à céréales sont peu abondantes; les terres maraîchères sont généralement des terres artificielles, ou, comme on dit à Roscoff, des terres faites de pierre au moyen de goëmon-varech, de sable de relais de mer et de fumier.

Le goëmon y est employé avec le plus grand succès comme amendement et stimulant; il maintient dans les terres une humidité avantageuse, à raison des matières salines que renferment les débris de mollusques et de vers marins qui s'y trouvent mêlés.

Le sable de mer sert d'agent mécanique de division pour les terres devenues trop compactes, trop denses et trop dures.

Les fumiers sont très recherchés, mais peu abondants et insuffisants, ce qui oblige les Roscovites à employer une plus grande quantité de goëmon et de sable de mer dont leurs terres se trouvent très bien, mais qu'ils ne se procurent souvent qu'au péril de leur vie..

Les terres de Roscoff sont labourées à la bêche et sarclées avec le plus grand soin. Elles sont très divisées; les plus forts maraîchers cultivent de 3 à 4 hectares, mais la plupart n'ont que 50 ares. En général, dans les petites et moyennes cultures, la famille travaille seule; mais, dans les grandes cultures maraîchères, celles de 4 à 5 hectares, la famille, suivant les saisons et les travaux, prend un, deux, trois, quatre journaliers, et plus s'il est nécessaire.

:

On cultive et récolte, sur le même terrain, trois à quatre espèces de légumes dans la même année ainsi 1° des Oignons; 2o des Carottes; 5o des Panais, et 4° des Chouxfleurs brocolis qui se vendent pendant le carême et durent quatre mois. On les distingue des Choux-fleurs proprement dits qui viennent en mai et durent jusqu'en juillet, et de ceux d'automne qui commencent en septembre et durent jusqu'à Noël.

Pour obtenir ces quatre récoltes, on sème en février des Oignons, qu'on repique en avril, pour les récolter à la fin d'août; dans l'intervalle, on sème des Panais qu'on arrache en octobre et qu'on remplace par du plant de brocolis qui a été semé en mars; ce sont ces brocolis qui fleurissent en janvier et qu'on récolte les premiers en février.

Outre ces légumes, les jardiniers de Roscoff cultivent encore, avec le même succès, les Echalotes, les Poireaux, les Asperges, les Aulx, les Carottes, les Choux de toute espèce, les Artichauts, les Pommes de terre, etc. Les Artichauts y réussissent à merveille, et l'on voit souvent des pieds donner 25 et 30 Artichauts de la plus grande beauté.

La culture des Choux a pris le plus grand développement 'depuis quelques années. Il s'en exporte plus de 5,000 voitures par an dans le département des Côtes-du-Nord, du Finistère, du Morbihan, et l'on cite même à ce sujet une culture de 25 ares de Choux-pommes faite par M. Craignon, en 1856, qu'il vendit 1,400 fr. au marché de SaintRenan.

Il y a vingt ans, les jardiniers de Roscoff allaient euxmêmes à Morlaix, et quelquefois à Brest, avec une charge, et quelquefois, mais rarement, deux charges de cheval ; maintenant chacun a une ou plusieurs voitures : aussi les Roscovites ne se bornent plus à Morlaix ou à Brest; ils vont, ils envoient au loin; ils expédient ou portent euxmêmes leurs légumes à Nantes, à Angers, à Rennes Saint-Malo, à Paris, etc., etc.; enfin en Angleterre et jusqu'en Russie.

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Le cosmopolitisme des Roscovites est tel aujourd'hui, qu'on voit des enfants de jardiniers de douze à quatorze ans partir seuls avec leur voiture de légumes de première saisou pour Rennes ou pour Angers, où ils réalisent souvent de très beaux bénéfices, malgré les frais qu'entraîne la longueur du voyage, tandis que d'autres viennent à Paris soutenir avec avantage la concurrence avec nos premiers maraîchers, et que quelques-uns, plus hardis, plus entreprenants encore, ne craignent pas de noliser et de charger des barques de pêcheurs sur lesquelles ils se hasardent par les plus sombres nuits de l'hiver à traverser la Manche, pour porter à Plymouth, à Douvres, à Londres et jusqu'en Hollande, des produits trop abondants chez eux, qui leur sont achetés, à leur arrivée, avec une rapidité et un succès tout à fait encourageants.

Une culture aussi habile, aussi bien dirigée et aussi productive que celle des marais de Roscoff a dû nécessai rement faire élever la valeur des terres; en effet, ces terres, qui, il y a vingt ans, ne pouvaient se vendre plus de 1,200 à 1,500 fr. l'hectare de première qualité, valent aujourd'hui 5,000 à 5,500 fr. Quant à la valeur locative, elle est de

200 à 250 fr. l'hectare, tandis qu'elle est à peine de moitié pour les terres à céréales, qui ne pourraient jamais supporter et payer une rente aussi élevée.

Cette valeur, qu'on élève à raison des produits que rendent les terres, est beaucoup trop forte pour la plupart des jardiniers, qui sont généralement peu aisés, se donnent beaucoup de mal et ont bien de la peine à élever leur famille. Il est cependant remarquable que les maraîchers roscovites tiennent tous à leur pays, malgré la vie pénible qu'ils y mènent et malgré le succès de ceux qui ont porté leur industrie ailleurs.

On compte à Roscoff de 900 à 4,000 maraîchers dont environ 50 maîtres maraîchers.

Dans toute bonne culture, on estime qu'il faut un homme par hectare pour que la terre à légumes soit bien travaillée; car c'est l'homme qui fait la terre, dit avec raison le Roscovite, et tel n'a que 4 hectares de terre auxquels il fait rendre annuellement plus que ne produiraient dix hectares qu'il ne pourrait travailler seul d'une manière convenable et avantageuse.

Les principaux jardiniers de Roscoff, ceux qui cultivent le mieux et qui sont considérés comme les plus habiles, sont MM. Olivier Séité, François-Marie Tanguy, les frères Allain, Joseph Craignon, Henri Olivier, les Daniélon, des Créack, Olivier Péron, François Jacob, Yves Quémène, Postec, Quéo, Jean Chapalain, etc.

Quelques-uns de ces jardiniers, tout en cultivant leurs terres par eux et leur famille, font le commerce des légumes qu'ils achètent de leurs confrères et qu'ils portent au Havre, à Rouen es à Paris : c'est ainsi que nous avons vu Henri Olivier lui-même, maraîcher auquel la Société royale d'horticulture a décerné une médaille, apporter sur le carreau des halles, en février, mars et avril, des Chouxfleurs et des Artichauts nouveaux, quand nos maraîchers les plus habiles n'en pouvaient fournir que de l'arrière-saison. L'horticulture, ainsi que je l'ai dit en commençant, est pratiquée à Roscoff, depuis longtemps, de père en fils. Aujourd'hui, les jeunes Roscovites, rentrés dans leur famille après avoir fait leur temps de service militaire, se remettent avec empressement au travail de la culture maraîchère, et souvent ils y apportent des améliorations, fruit de leurs observations dans les pays qu'ils ont parcourus. HÉRICART DE THURY.

Destruction des chenilles.

MM. Baumann frères, de Bollweiler, emploient avec succès dans leurs pépinières, depuis bon nombre d'années, le moyen suivant pour détruire les chenilles: 8 kilogr. de suie réduite en poudre sont délayés dans 6 hectogr. d'eau. Lorsqu'on veut en faire usage, on étend ce mélange d'une quantité d'eau qui porte à 18 hectolitres cette sorte de lessive de suie avec laquelle on arrose les branches et le feuillage des arbres, au moyen d'une pompe à main. Le lendemain de cette opération, on est sûr de trouver le sol couvert de chenilles mortes. Ces pépiniéristes ont aussi observé que les feuilles des arbres arrosés ainsi prennent un aspect de fraîcheur et de vigueur tout particulier.

Pour la destruction des insectes rouges qui s'attaquent principalement aux asperges, ils font également usage de suie à l'état de poudre; faute de suie, ils jettent sur les plants de la poussière de chaux.

Cette méthode, avantageuse pour les arbres fruitiers, a donné naissance à une nouvelle industrie qui améliore l'état de ramoneur; car depuis deux ou trois ans que ce procédé est mis en pratique dans presque toute l'Alsace, les ramoneurs ramassent soigneusement la suie, qu'ils vendent aujourd'hui environ 4 fr. 80 e. le quintal.

BAUMANN.

Catalogue des Cactées cultivées par MM. Cels.

L'établissement horticole des frères Cels, fondé par leur aïeul J.-M. Cels dès 1788, a toujours soutenu la réputation qu'avait su lui mériter son fondateur. Etabli d'abord sur une très vaste échelle, il eut à souffrir de toutes nos dissensions politiques; mais il n'a pas succombé : chaque crise semble lui avoir donné une nouvelle force, et sa célébrité est devenue européenne. De temps en temps MM. Cels publient le catalogue de leurs richesses végétales; aujourd'hui ils publient à part le catalogue de la famille des cactées, dont ils font une culture spéciale, ainsi que des orchidées épiphytes, sans négliger les autres plantes du commerce. Linné ne comptait qu'un genre et 25 espèces de cactées; maintenant le catalogue de MM. Cels relate 17 genres et environ 600 espèces de cette intéressante famille, cultivées

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