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Voyage à la recherche des Cactus monstres. cactus Viznaga.

Echino

Nous avons cité, dans notre numéro de janvier dernier' l'arrivée à Londres d'un Echinocactus Stainesii expédié du Mexique par M. Staine, et dont les belles dimensions faisaient l'admiration des visiteurs des serres de Kew (voir la figure). Ce même voyageur a tout récemment adressé à M. Hooker avec quatre autres caisses, pleines de végétaux intéressants par leur rareté et leurs proportions, un autre individu du genre Echinocactus qui laisse derrière lui l'E. Stainesii; M. Hooker propose de le nommer Echinocactus viznaga (1) du nom qu'il porte dans le pays. Il est parfaitement distinct des autres espèces connues. Le nombre de ses angles ou côtes est de 44, garnies chacune de 50 faisceaux d'épines rouges au nombre de 4 par chaque faisceau. Sa hauteur, de la surface du sol au sommet, est d'un mètre 45 centim.; son diamètre, de 90 centim.; son poids hors de terre est de 350 kilog. ; il a fallu 14 hommes pour le placer sur le chariot qui devait le transporter à Vera-Cruz. Le bois est si rare dans la contrée qu'explore M. Staine, qu'il ne put trouver un ouvrier capable de lui construire une caisse et qu'il fut forcé de l'empaqueter comme une balle. Ce Cactus avait pour première enveloppe une couche épaisse de feuilles du Tillandsia usneoides; 15 nattes serrées, formées de fibres de palmiers étroitement liées l'une à l'autre formaient l'enveloppe extérieure. Il est arrivé à Kew dans un état de fraîcheur très-remarquable eu égard aux difficultés que, par sa grosseur et son poids, on a dû avoir à surmonter durant un voyage par terre de 300 lieues, du lieu où il fut recueilli jusqu'à VeraCruz, à travers un pays dont les hautes montagnes et les chemins à peine tracés rendaient la route dangereuse aux chariots; car la pesanteur du Cactus ne permettait pas qu'il fût porté à dos de mulet. Cependant ce Cactus n'est qu'un diminutif de celui que M. Staine avait annoncé

(1) Viznaga ou Bisnaga est une corruption de Bisacuta (à deux pointes ); ce nom a été appliqué par les Espagnols à une espèce de Daucus (Daucus viznaga Lin.; Ammi viznaga Lamk.)dont les pédi– cules des ombelles sont employées comme cure-dents; les épines du Cactus dont il est question ici servent au même usage dans quelques parties de l'Amérique méridionale.

précédemment dans une lettre adressée à M. Hooker; voici ce qu'écrivait cet habile collecteur :

<< Maintenant que l'E. Stainesii est arrivé sain et sauf en Angleterre, je vais vous expédier un des monstres dont je vous ai parlé; mais ce ne peut être ce monstre que j'ai longtemps gardé dans l'espoir de l'expédier à Kew; car, je l'écris à regret, l'individu en question commença, il y a un mois, à pourrir vers la racine, probablement à cause de son grand poids et de ce qu'il n'était pas dans une terre assez profonde. Je suis très-peiné de cette circonstance, après tous les soins qu'il a fallu avoir pour le transporter jusqu'ici. Quoi qu'il en soit, j'en ai en vue un autre qui sera mis dans une caisse que j'enverrai à la montagne où croissent ces monstres, et que l'on placera ensuite sur un chariot qui devra le porter à Vera-Cruz. Mon monstre (my monster friend) ne peut voyager par aucun autre moyen, en raison de son énormité et de son immense poids que je ne pourrai estimer ici où les machines à peser ne portent pas plus de 16 arrobes ou 400 livres. Il faudra 20 hommes au moins pour placer cette plante colossale sur le véhicule à l'aide de leviers que savent si bien confectionner nos indigènes à l'occasion. Si ce magnifique spécimen arrive à Kew, quelle ne sera pas votre admiration, puisque vous exprimez une si haute satisfaction pour le premier. Ce Cactus croît dans la profondeur des ravins de nos plus majestueuses montagnes, parmi des masses rocheuses; les plus belles plantes de ce genre sont inaccessibles aux chariots, c'est à peine si on peut y atteindre à cheval. Pourtant, je ferai tous mes efforts pour en conquérir une des plus remarquables, et je mettrai toute mon attention à ce que les nattes de palmiers soient préparées avec soin autour de sa vaste circonférence épineuse, avant d'adapter à sa base les leviers qui devront l'arracher de la place où il vit depuis des siècles. Je serai heureux d'apprendre que dans le trajet de 300 lieues qu'il aura à parcourir, le chariot n'aura pas été rompu entre cette cité (San-Luiz-Potosi) et Mexico, capitale qu'il devra traverser pour se rendre à Vera-Cruz. »

Malheureusement et malgré tous les soins intelligents de M. Staine, le Cactus annoncé périt comme l'autre, attaqué à sa base, et l'envoi n'en a pu être fait. Dans une autre lettre, M. Staine parle d'Echinocactus dont la hauteur serait de 3 varas, mesure du pays (près de 3 mètres), et M12628

qu'il faudrait transporter sur un chariot à deux roues traîné par huit boeufs.

Bientôt, sans doute, on pourra admirer sur le continent européen ces merveilleux colosses végétaux, vénérables représentants d'une époque inconnue et que la nature s'est plu à former pour montrer à notre ère, essentiellement horticole, son luxe et sa puissance. Combien d'autres contrées restent encore inexplorées, où d'autres richesses récompenseront, dans les âges futurs, les fatigues de quelques voyageurs et enrichiront la science de l'horticulture, base des relations les plus aimables qui puissent concourir au bien-être des hommes ! A. f.

Des Conifères.

On s'occupe aujourd'hui beaucoup en France et surtout en Angleterre de semis et plantations d'arbres résineux ou conifères : l'Écosse en plante des forêts, et plusieurs des abonnés à la Revue horticole nous ayant témoigné le désir de connaître nos richesses dans cette intéressante famille, nous nous empressons de leur en présenter ici le tableau, rangé selon la nouvelle classification adoptée au Jardin-du-Roi, à Paris, en 1843. Parmi les espèces nouvelles, quelques-unes sont encore en expérience pour savoir si elles pourront vivre sous le climat de Paris, mais à coup sûr elles vivront toutes dans le midi de la France. Celles que nous croirons ne pas pouvoir supporter la culture en plein air à Paris, seront suivies de ces mots : Midi de la France, abrégés en M. de la Fr.

I. Taxinées.

TAXUS baccata. L. IF COMMUN. De l'Europe; arbre d'une croissance lente, mais qui vit des siècles. Ses variétés sont T. fastigiata, procumbens, erecta, hibernica foliis variegatis, fructu luteo.

T. Canadensis. WILLD, Arbrisseau d'un mètre de hauteur introduit en Angleterre en 1800.

T. Harringtonia. KNIGHT. Du Japon; feuilles glauques en dessous et plus larges que dans notre If commun; introduit en Angleterre en 1837. M. de la Fr.

TAXODIUM distichum. RICH. CYPRÈS CHAUVE. De la Louisiane, où il croît dans les lieux humides et submergés chaque année.

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