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de rouge pâle cramoisi; plus haut le coloris devient d'un rose cramoisi ponceau; l'extrémité des corolles est nuancée d'un blanc rosé; les fleurs, examinées de différents côtés, présentent encore d'autres nuances, et produisent toujours sur les sens un effet enchanteur. Toutes les personnes qui liront ce qui précède, et auront vu ou verront dans la suite les fleurs de cette pivoine, devront convenir qu'il n'y a rien d'exagéré dans la description que je ne crains point de signer.

Bruxelles, le 20 mai 1845.

J. DE JONGHE.

M. Goethals ne veut pas vendre sa pivoine; on parle d'offres énormes qui lui auraient été faites, de sommes dont nous n'osons répéter le chiffre.

Naturalisation de l'Araucaria en Angleterre1.

Tandis que nous poursuivons, au sujet des conifères du Nouveau-Monde, des essais de naturalisation qui ne sont pas toujours heureux sous le climat de Paris, il paraît que les Anglais regardent comme acquis à la pleine terre, dans plusieurs parties de la Grande-Bretagne, l'araucaria imbricata. Les sujets de cette espèce sont communs dans les pépinières, et taxés à des prix qui montrent que ce n'est déjà plus une rareté. Ainsi le catalogue de M. Yonell, pépiniériste à Yarmouth, annonce des araucaria imbricata, âgés de deux ans, au prix de 44 fr. la douzaine, et d'autres de cinq ans, à 5 fr. la pièce. Les pins du Népaul (pinus excelsa et gerardiana) sont annoncés au même prix. Ces pépiniéristes ont soin d'avertir le public qu'il ne s'agit pas de plants chétifs élevés sous châssis, mais de jeunes arbres vigoureux qui ont supporté, en pleine terre, plusieurs hivers, où le froid est descendu au-dessous de douze degrés centigrades. Ainsi voici la partie la plus orientale de l'Angleterre, où le climat se rapproche beaucoup du nôtre, qui multipie en grand ces beaux arbres, les seuls dans la végétation actuelle du globe

(1) Nous nions formellement la naturalisation ou l'acclimatation des végétaux. Ceux qui, après avoir passé plusieurs hivers en serre, résistent ensuite en pleine terre, auraient résisté de même lors de leur introduction si on les eût mis en plein air. S'il y a quelque ménagement à prendre, c'est pour le jeune plant; l'enfance de tout être vivant ne peut pas supporter ce qu'il supportera dans l'état adulte.

POITEAU,

qui puissent donner une idée exacte de ce qu'était la végétation avant le déluge. Des expériences couronnées d'un tel succès appellent l'attention des planteurs français sur des arbres dont les qualités comme bois d'œuvre, autant que l'aspect singulier et la beauté majestueuse, rendent la propagation désirable. YSABEAU.

Gesneria Gerardiana.

Le Gesneria Gerardiana, qui a beaucoup de rapport avec le Gesneria zebrina par ses fleurs, moitié rouges et moitié jaunes, ponctuées de même, et en diffère par ses feuilles qui ne. sont pas zébrées et par la plus grande facilité de sa culture, est en fleur dans ce moment au Muséum d'histoire naturelle depuis le commencement d'août. Son port est magnifique; il donne une panicule de 15 à 20 fleurs, toutes à peu près ouvertes ensemble. J'engage très fortement les amateurs à rechercher cette espèce qui est certainement une des plus belles du genre, par la forme de sa fleur et de sa structure, et par son aspect général; elle ressemble à un achimenes.. Nous l'avons reçu en 1844 du Jardin botanique de Berlin. NEUMANN.

Pois Prince-Albert.

Ce pois est enfin parvenu à détrôner le pois Michaux de Hollande et à prendre la première place en précocité. Les incrédules d'abord, puis peut-être la rivalité, ont pu retarder la décision; mais enfin l'expérience de trois années a dû faire cesser le combat, et personne n'osera plus nier que le Prince-Albert ne soit plus précoce que le Michaux de Hollande. Mais de combien de jours est cette précocité ? Les uns lui ont assigné 4 jours, et le plus grand nombre 42. En culture il n'y a jamais rien d'absolu, et les différents expérimentateurs ont pu trouver cette différence dans leurs résultats. En mathématique, quand deux appréciations arrivent à deux nombres différents, on suppose vrai le nombre intermédiaire ainsi nous admettons que le pois PrinceAlbert sera généralement de 8 jours plus précoce que le pois Michaux de Hollande. Cette précocité de 8 jours est précieuse pour le jardinier primeuriste, et celui qui saura l'obtenir Y trouvera un bénéfice encourageant.

En étudiant les différences qui caractérisent ces deux pois, nous avons cru remarquer que la tige du Prince-Albert était un peu plus grêle que celle du Michaux de Hollande; nous avons constaté n'avoir jamais vu qu'une fleur sur chaque pédoncule du Prince-Albert, tandis que le Michaux a très souvent deux fleurs sur le même pédoncule; d'ailleurs, aux yeux d'un botaniste il y a des différences entre la fleur de l'un et la fleur de l'autre, mais cette différence n'est pas ce qui nous occupe ici : nous voulons seulement rappeler que, puisque le pois Michaux porte deux fleurs sur plusieurs de ses pédoncules, il est nécessairement plus fertile que le pois Prince-Albert sur lequel les pédoncules ne nous ont jamais montré qu'une fleur. Ce sera une consolation pour le pois Michaux de la perte du premier rang qu'il tenait depuis longtemps dans la hiérarchie de la précocité.

POITEAU.

Duplicature dans les fleurs de Petunia.

Dans la séance de la Société royale d'horticulture du 7 août dernier, M. Lefèvre, au nom de M. Vilmorin, a déposé sur le bureau des échantillons de Petunia dont les fleurs commençaient à doubler. Si cette duplicature parvient à augmenter et à se fixer, le Petunia, déjà très cultivé dans les jardins, sera encore beaucoup plus recherché pour la beauté de ses fleurs.

PÉPIN.

Maladie nouvelle des pommes de terre.

Depuis quelques jours, nous avons appris que dans quelques cantons des Ardennes les pommes de terre sont attaquées d'une maladie qui noircit la chair du tubercule, la rend malsaine et produit des effets si funestes aux personnes qui en mangent que les autorités locales viennent d'ordonner l'arrachage et la destruction de toutes les pommes de terre du canton. Nous n'avons pas encore de détails bien précis sur cette maladie; mais il est à craindre qu'elle se propage dans le centre de la France, et déjà, le 20 août, M. Elisée Lefèvre a présenté à la Société royale d'agriculture de Paris des pommes de terre arrachées dans la banlieue, et sur lesquelles on a observé les symptômes suivants : la

tige commence à s'altérer par le haut, les feuilles supérieures se crispent, se déforment; la maladie descend peu à peu dans la tige, la dessèche, la rend chancreuse et cassante; enfin le mal gagne les tubercules. Voici l'effet qu'il y produit la peau ne paraît pas altérée; mais quand on coupe le tubercule circulairement, on voit que toute ou presque toute sa circonférence est devenue roussâtre, sèche, dure, et que l'altération s'étend peu à peu intérieurement et finira probablement par envahir tout le tubercule. Nous ne pouvons tarder à avoir des renseignements plus précis sur l'invasion et les conséquences de cette maladie, attribuée aux pluies extraordinaires de la saison.

POITEAU.

Dessěchement et mise en culture d'anciens marais.

La vallée de Montmorency ou d'Enghien, aujourd'hui si belle, si fertile et aussi bien cultivée qu'elle est riche en souvenirs historiques, présentait autrefois de vastes marais que de grands travaux faits, à diverses époques, par les Montmorency, les Luxembourg, les Condé, les Beaumont, et plus récemment par M. Sommariva, ont successivement desséchés et mis en culture.

Malheureusement toutes les communes de cette vallée n'avaient pu s'entendre et être comprises dans ces travaux d'assainissement, et plusieurs offraient encore naguère des terrains fangeux et marécageux dont les propriétaires ne pouvaient tirer aucun parti. Ainsi, entre Ermont, SaintGratien et Epinay, il existait, sur plus de quatre kilomètres de longueur, des marais de 5, 4 et 500 mètres, couverts de roseaux et souvent d'eaux infectes, stagnantes ou sans cours, provenant des sources hydrosulfureuses d'Enghien.

Ces marais étaient généralement considérés, dans le pays, comme dangereux et improductifs dangereux, à cause des accidents qui y étaient arrivés, à diverses époques, dans les gouffres et fondrières qui s'y trouvaient; improductifs, parce qu'on n'en pouvait obtenir qu'une mauvaise litière de roseaux, dégageant souvent une forte odeur d'hydrogène sulfuré. Ces marais ne pouvaient ni se vendre ni se louer, il était impossible de leur donner aucune valeur, et il y a même peu d'années, en 1852, lorsque la caisse hypothécaire, propriétaire de 5 hectares, voulut les vendre, ils avaient été

estimés 550 fr. l'hectare, et aucun acquéreur ne s'était présenté à l'adjudication.

Tel était l'état de choses lorsque M. F.-V. Fossiez, cultivateur des cressonnières de Saint-Léonard et de Saint-Firmin, près Senlis, étant venu visiter les marais de Saint-Gratien, s'assura que, par un bon assainissement au moyen de rigoles larges et bien dirigées, en profitant de quelques sources d'eaux vives qui surgissent çà et là, il pourrait établir, dans ces marais, des cressonnières à l'instar de celles de Saint-Léonard et de Saint-Firmin, et en même temps, sur les ados qui sépareraient les fosses à cresson, des cultures maraîchères, comme celles des Hortillons d'Amiens, dans la vallée de la Somme.

Divulgué avant même le commencement des travaux, le projet de M. Fossiez fit promptement monter le prix de ces marais, au point qu'il fut obligé de les payer 1,500 fr. l'hectare quand, l'année précédente, on n'avait pu trouver un acquéreur à 550 fr.

Ce prix était tellement excessif que M. Fossiez fut blâmé par tous les propriétaires et cultivateurs du pays, qui taxèrent son entreprise de folie sans exemple. Cependant il ne se découragea pas; il commença ses opérations: elles furent suivies d'abord avec curiosité, ensuite avec un intérêt qui alla toujours croissant et qui bientôt fit connaître et apprécier aux propriétaires le maître qui venait au milieu de leurs marais, jusqu'alors improductifs, introduire une nouvelle industrie agricole, et par son exemple leur apprendre enfin le parti qu'ils pouvaient tirer de cette propriété pour laquelle ils n'éprouvaient que de la répugnance.

Cultivant, depuis plusieurs années, avec le plus grand succès, les cressonnières de Saint-Léonard et Saint-Firmin de Senlis, M. Fossiez savait parfaitement que le cresson, pour bien réussir, exige des eaux pures, limpides, courantes, douces en hiver et fraîches en été, et que, pour parvenir à convertir les marais tourbeux de Saint-Gratien en cressonnières, il avait deux conditions essentielles à remplir la première, d'assainir et dessécher entièrement ces marais en soutirant toutes leurs eaux stagnantes et sulfureuses; la seconde, d'après la faiblesse des sources qui s'y trouvaient, de trouver le moyen d'y amener les eaux pures et favorables à la végétation du cresson et à celle des légumes ou plantes maraîchères qu'il se proposait d'y cultiver sur les planches des ados.

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