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pas moins

il ne faut pas laisser les roses se faner dans la vue d'en récolter les graines, ainsi que le font aujourd'hui beaucoup d'amateurs, dans l'espérance d'obtenir par les semis de nouvelles variétés. Il s'en faut bien cependant que je blâme ce désir de voir naître de nouvelles roses. Nous en avons déjà obtenu de si belles, que nous pouvons espérer d'en voir paraître d'autres qui ne vaudront que les anciennes et qui peut-être les surpasseront encore. Je conseille donc, à ceux qui voudront semer pour avoir des nouveautés, de reléguer les porte-graines dans une partie séparée de leur jardin, et au lieu de laisser les roses fanées sur pied, ce qui donne un aspect désagréable aux rosiers, et nuit d'ailleurs aux floraisons subséquentes, ils doivent avoir soin, de retrancher toutes les fleurs passées, et s'ils sont exacts à le faire, ils ne tarderont pas à voir sortir, des aisselles des feuilles supérieures, de nouveaux d'où naîtront bientôt de nouvelles roses. yeux

Les buissons de rosiers formés par les francs de pied, font, selon moi, un bien plus bel effet dans les jardins, et surtout dans ceux qui sont d'une certaine étendue, que ceux qui sont greffés sur églantier. Mais pour que ces buissons produisent tout l'effet dont ils sont susceptibles, il ne faut pas qu'ils soient recepés trop court à la fin de l'hiver, comme on le fait presque généralement dans beaucoup de jardins; il faut, au contraire, les laisser croître en toute liberté, et avoir seulement le soin de ne les tailler que pour en ôter le bois mort, les rameaux mal placés, et comme je l'ai déjà dit les sommités qui ont porté des fleurs. Depuis surtout que nous possédons ces charmantes espèces dont la floraison est pour ainsi dire perpétuelle dans tous les pays favorisés par une douce température, et qui, même dans le nôtre, dure cinq à six et même jusqu'à sept mois sans discontinuer, toutes les fois que nous sommes favorisés par un bel automne, depuis, dis-je, que nous possédons des espèces de rosiers à fleurs perpétuelles ou remontantes, comme les Bengales, les noisettes et les Thés, toutes ces espèces cultivées en buisson, et principalement les trois premières, ne cessent pas d'offrir tous les jours de nouvelles fleurs, tandis que les mêmes sortes greffées sur églantier n'ont pas un semblable avantage; car presque tous les rosiers que je viens de nommer n'ont véritablement que deux floraisons, et encore la seconde est toujours moins belle que la première.

Au contraire, la floraison sur les buissons, une fois qu'elle est commencée, ne s'interrompt plus jusqu'à la fin des beaux jours. La première s'opère par les bourgeons qui naissent sur les rameaux de l'année précédente, et lorsque les touffes sont vigoureuses, on voit surgir à leur pied des pousses qui s'élancent rapidement en deux à trois mois, et atteignent bientôt la hauteur des anciennes, et se couronnent à leur sommet par de charmants bouquets.

Une chose essentielle pour entretenir les rosiers, dont il vient d'être question dans une floraison continuelle pendant tout l'été et l'automne, c'est qu'il faut avoir soin de leur donner des arrosements abondants et fréquents durant tout le temps des chaleurs et des sécheresses.

Un autre avantage des rosiers francs de pied sur ceux qui sont greffés sur églantier, c'est qu'il est beaucoup plus facile de les garantir des gelées; il ne faut que couvrir leurs racines avec des feuilles sèches, et alors même que des froids trop rigoureux viendraient à geler leurs rameaux, ceux-ci seulement seraient frappés et périraient, mais, au printemps, de nouvelles pousses s'élèveront bientôt des racines et répareront promptement le dommage, tandis que, dans les rosiers greffés, la tête venant à geler, tout est perdu; c'est ce qui arriva en 1820, 1830 et 1837, et cette année même, où les froids de 11 degrés (Réaumur), que nous venons d'éprouver en décembre, en février et en mars derniers, ont fait périr beaucoup de greffes sur églantier, principalement dans les rosiers de Banks, microphylla, multiflores, moschata, Bengales, Bourbons, Noisettes et thés. Presque tous ceux de cette dernière variété surtout, ont été complétement gelés. Dans ces mêmes espèces, si les rameaux des francs de pied ont souffert, la base de leur tronc, garantie par les couvertures dont on les avait abritées, ou seulement par la neige, est restée intacte, et tout annonce qu'elle va donner de nouveaux jets dans les miers jours du printemps. LOISELEUR DESLONGCHAMPS.

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Quelques mots sur la culture de la Dionæa muscipula.

« Cette plante appartient encore à la classe de celles qui, à cause de leurs particularités, font l'objet de la sollicitude de beaucoup d'amateurs et de jardiniers, mais elle est aussi une de celles dont la culture est la moins connue, car non-seulement il est fort difficile de la faire fleurir, mais

on est assez heureux lorsqu'on la conserve en vie. La principale cause de ce non-succès résulte de ce que cette plante ne supporte pas de matière calcaire, de façon que si elle est arrosée avec de l'eau de source ou de l'eau de puits qui contiennent du plâtre ou du carbonate de chaux, elle dépérit insensiblement, comme cela arrive à toutes les plantes qui croissent naturellement dans des terrains tourbeux-marécageux. Il faut donc se servir à cet effet soit d'eau de pluie, soit d'une eau de rivière douce et exempte de matière calcaire.

» On place les jeunes plantes dans de petits pots de 1 à 1 1/2 pouce de diamètre, remplis de terre tourbeuse ou de mousse décomposée mélangée avec du sable. Toutes les six ou huit semaines on les rempote dans des pots plus grands, et on secoue la vieille terre. On prend ensuite un autre pot de 5 pouces de diamètre, au fond duquel on met une couche de mousse; c'est dans ce pot qu'on place celui qui contient la Dionea, et l'on remplit avec la mousse l'e 'espace vide entre les deux pots. Le bord du pot contenant la plante doit se trouver 1 à 2 pouces plus bas que celui du pot extérieur, que l'on couvre avec un carreau de verre et que l'on enlèvera plus tard. Cela fait, on place le tout dans un vase plat, qu'on emplit d'eau, en observant la précaution de donner plus d'arrosements en été qu'en hiver. Comme la Dionaea demande la jouissance de la pleine lumière, elle doit avoir sa place près de la fenêtre. Une température moyenne de 12 degrés Réaumur est la plus convenable; une plus forte chaleur fait avorter les fleurs. On la multiplie par les feuilles qu'on plante dans des pots préparés comme ci-dessus.

» Nous considérons les renseignements qui précèdent comme le véritable secret de la culture de cette plante merveilleuse, qui, soignée de cette manière, croîtra vigoureusement, car elle se trouvera dans les conditions nécessaires à sa prospérité : eau douce, atmosphère humide et lumière. » (Gazette suisse citée par M. Scheidweiler).

Du charbon pilé appliqué au bouturage.

M. Willermoz, secrétaire de la Société d'horticulture de Lyon, a fait sur l'usage en culture du charbon de bois, de nombreuses expériences qui confirment celles de M. Funk, citées dans le N° de mars de

la Revue horticole. Des expériences ont été faites aussi au Jardin des Plantes de Paris, puis abandonnées et reprises, mais elles n'ont jamais eu pour objet que des plantes, dont le bouturage était difficile, aussi n'ont-elles pas été conronnées de succès. Les expériences précitées, au contraire, ont toutes été faites sur des plantes faciles à enraciner. Je devais donner cette explication, afin que l'on ne pût rien conclure contre les expérimentateurs d'un résultat si différent. J'ai recommencé à bouturer avec le secours du charbon, dans des conditions différentes ; mais ce que j'ai vu jusqu'à présent me donne peu d'espoir d'un meilleur succès, lorsque cet agent est appliqué à des plantes auxquelles la nature a refusé une facile radification. Quant à l'emploi du charbon appliqué aux plantes malades, ou à l'éloignement des insectes, je ne pense pas que l'on soit encore assez éclairé sur ce sujet pour rien affirmer. NEUMANN.

Commerce du Guano.

L'emploi du Guano en agriculture devient d'une importance telle en Angleterre qu'une seule maison en a vendu 18,000 tonnes à 1,000 kilog. en cinq semaines; et qu'on annonce que dans un mois ou six semaines 200,000 tonnes de Guano du Pérou et d'Afrique seront prêtes à être livrées aux acheteurs.

Note sur les dernières gelées.

Le Pinus palustris de l'école de botanique du muséum d'histoire naturelle, a, malgré la rigueur de cet hiver, résisté aux intempéries, couvert seulement d'une cage d'osier à claire-voie, dont le diamètre est de 50 cent. Les feuilles longues et vigoureuses qui passaient au travers de ces claires-voies, et qui, par conséquent se trouvaient hors de toute espèce d'abri, ont été gelées; elles étaient jaunes et sèches, et toutes celles de la partie qui se trouvait abritée par le panier, sont restées vertes et intactes ainsi que les bourgeons. La partie des feuilles qui sortaient hors de la cage, n'avait pas moins de 12 à 15 cent. Ce qui donnait aux feuilles une longueur totale de 37 à 40 cent. Les feuilles de beaucoup d'arbres verts résineux et à feuilles persistantes qui n'ont pas été abrités, ont jauni ou noirci depuis les gelées, et commencent à tomber; beaucoup de ces arbres paraissent du moins avoir

leurs branches en assez bon état; mais nous aurons un grand nombre de pertes à signaler. M. Lecointre nous mande qu'à Praslin, près Melun, des abricotiers bien abrités ont perdu tous leurs boutons à feuilles et à fleurs. Paris, le 25 mars 1845.

PEPIN.

Effet de l'hiver sur quelques Plantes, au Jardin du Roi. Le Taxodium sempervirens a très-bien passé l'hiver en pleine terre.

Un jeune Araucaria imbricata, haut de 50 centim., mis en pleine terre il y a 3 ans, a bien passé l'hiver sans autre

abri qu'un peu de feuilles au pied.

Un Ilex latifolia, planté en pleine terre au printemps de 1844, dans la partie du Jardin appelée le labyrinthe, a résisté au froid, enveloppé seulement d'un paillasson.

L'Ilicium religiosum, mis en pleine terre au printemps de 1843, dans les mêmes conditions que l'Ilex latifolia, a bien supporté la rigueur du froid.

Le grand pied de Cedrus deodara perd une partie de ses feuilles, mais a peu souffert; un plus jeune individu, à une autre exposition, perd ses feuilles et l'extrémité de ses jeunes rameaux. Dans le jardin bien abrité de M. le duc de Crussol, rue de la Chaise, à Paris, un fort pied du même Cèdre a été entièrement gelé, tandis qu'à la campagne de M. de Crussol, à Bonnelles, séjour qui deviendra renommé pour l'horticulture, un pied de plus de 3 mètres a parfaitement résisté, quoique planté dans un lieu humide, ce qu'il faut attribuer à l'aoûtage de la séve. NEUMANN.

OUVRAGE NOUVEAU.

Manuel pratique de la culture maraîchère de Paris, par MM. Moreau et Daverne, jardiniers maraîchers de la capitale, 1 vol. in 8o, à la librairie de M° Ve BouchardHuzard, rue de l'Éperon, 7. Prix 5 fr.

Jusqu'ici, la culture maraîchère de Paris n'avait jamais été traitée ex professo, c'est-à-dire par aucun des hommes qui l'exercent journellement par état, et depuis longtemps. Cependant la Société royale et centrale d'agriculture de la Seine appréciait l'importance et le mérite de cette culture telle que la pratiquent les habiles maraîchers de Paris. Dès 1810, elle avait ouvert un concours pour l'exécution d'un manuel pratique de cette intéressante culture, peu connue en dehors de l'enceinte de la capitale; et quoique ce concours fût resté ouvert pendant dix ans, aucun

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