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pour sauver la graine. A cet effet, je coupai la partie inférieure des tiges qui s'était desséchée, et qui, selon les apparences, avait été séparée du tubercule depuis deux jours, et les plongeai dans de petits flacons remplis d'eau. Au bout de deux heures, les tiges avaient déjà absorbé environ une demi-once de liquide et repris toute leur fraîcheur. A mesure que les tiges continuaient à absorber de l'eau, celle ci fut remplacée. L'essai a complétement réussi, et aujourd'hui, après 14 à 16 jours, j'ai le plaisir de pouvoir recueillir des graines parfaitement mûres, qui se détachent facilement de leur point d'insertion.

D

Lettre à l'éditeur de la Revue horticole, au sujet d'un vieux mets du XVIe siècle.

Il y a tant d'amateurs de plantes nouvelles, qu'un rétrospect sur une vieillerie sera peut-être une nouveauté. Permettez-moi, Monsieur, d'exposer ce paradoxe au sujet d'une plante que je vois figurer dans les ouvrages français parmi les végétaux d'ornement, mais qui est en Belgique et dans les Pays-Bas réputée une bonne et due plante comestible. Cette espèce, oubliée de nos anthophiles contemporains, est l'anette, dite aussi dans quelques lieux de France marcasson, et que Linnée appelle lathyrus tuberosus. «Ses trois ou quatre tigettes ou branchettes tendres, un peu rougeâtres par le bas, auprès de terre, ont » des capréoles par lesquelles elles s'attachent aux haies » et à tout ce qu'elles peuvent atteindre. Les feuilles sont petites et étroites. Les fleurs sont de belle couleur rouge, » d'odeur non mal plaisante.

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Voilà ce qu'écrivait sur cette Anette l'homme le plus savant de son temps, Charles de l'Escluse, et ce en 1557. Nos aïeux, je parle de nos aïeux en horticulture, ont donné au lathyrus tuberosus des noms plus significatifs que ceux d'Anette ou de Marcasson, qui ne rappellent que trop, l'un le chantre d'Arcadie, et l'autre on sait quelle famille de pachydermes à qui nous devons l'invention des truffes. Ces noms étaient ceux de glands de terre, noix de terre, châtaignes de terre, et en Hollande, où l'on faisait attention à la couleur noire des tubercules et au filet qui les attache, on les nommait des souris pourvues de queue. « Les racines de chamœbalanos (nom savant du Lathyrus) sont, dit Clusius, en plusieurs endroits de

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» Hollande et de Brabant, bouillies et mangées comme na>> veaux ou pastenades, et, mangées en cette sorte, elles >> nourrissent assez bien. » Je n'entre pas dans d'autres détails relativement aux propriétés de ces souris à queue, et indiquées par le docte de l'Escluse; il faut que la Revue horticole soit un livre dont la mère permette la lecture à sa fille ; j'engage seulement les curieux à lire la page 336 de l'Histoire des plantes, édition française de 1557. (Anvers, chez Jean Deloën, avec figures.) De l'Escluse dit que le gland de terre croît abondamment en Hollande, et notamment aux environs de Berg-op-Zoom. Il recommande de manger la racine en mai.

Quelques peuples tiennent à d'anciens usages, et, en Europe, les habitants des Pays-Bas sont remarquables sous ce rapport. Dans plusieurs villes de Hollande, et à Utrecht surtout, on fait une grande consommation des racines du lathyrus tuberosus. Un horticulteur de ce pays m'en procura une bonne quantité, et depuis un an j'en ai fait établir une culture assez bien réglée dans le nouveau Jardin botanique de Liége. Les tubercules plantés en quinconce au mois d'avril, sur lignes distantes d'un pied, et dans une terre substantielle, ont produit des plates-bandes qui, par leurs fleurs en grappes rouges, roses et incarnat, faisaient un bel effet en été. A l'arrière saison, et déjà dès le mois d'août, de nombreux tubercules ont été ôtés de terre, et, soit bonté du sol, soit provenance d'une variété améliorée par la culture, ces tubercules avaient une grosseur et une longueur respectables, parfois 10 centimètres de longueur sur 3 ou 4 de diamètre. Coupés, ils montrent une chair blanche, de la consistance de celle de la châtaigne, bien que la pellicule soit d'un noir de jais. Crue, cette chair a exactement le goût des pois crus. Cuits à l'eau, il leur faut une demi-heure de cuisson pour devenir tendre, et alors le goût de la châtaigne est des plus prononcés. Mais ces produits deviennent réellement un mets de dessert très-convenable, lorsqu'on les prépare de la manière suivante: on râpe les tubercules à leur surface, et on y fait une ou deux incisions; on les rôtit alors dans la cendre ou au four; puis, on les mange au beurre frais. Le gourmet le plus fin, le plus difficile, devra les comparer alors à des châtaignes chaudes confites au sucre. Enfin, et pour finir cette digression culinaire, je dirai que rôties à sec et fourrées ensuite dans les volailles, ces

souris à queue valent le souchet d'Espagne, la châtaigne et autres mets farineux et aromatiques analogues.

Croître par la plus facile des cultures, avoir un port gracieux et des « capréoles, » comme dit Clusius; plaire par une jolie grappe de fleurs rouges, roses ou couleur de chair, et de plus odorantes; puis, donner après floraison, l'année durant et même en hiver, à celui qui gratte un peu la terre, des tubercules comestibles sains, et se soumettant à des préparations variées, ce sont là des qualités que toutes les plantes si vantées de notre époque de progrés ne pourraient faire valoir. Les plantes ne sont pas comme les chansons, les plus vieilles ne sont pas les plus CH. MORREN.

connues.

Professeur directeur du Jardin botanique de Liége.

Liége ce 22 février 1845.

Nota. Cette plante n'est pas cultivée en France, et l'on n'est pas dans l'usage de la tenir dans le commerce; mais elle abonde dans les champs où elle nuit aux cultures. On en trouve beaucoup dans les plaines de Montrouge et de Bourg-la-Reine, près Paris, On la connaît dans les départements de l'Est sous le nom de Mécusson. D'après ce que dit M. Morren, elle serait d'un usage plus agréable en Belgique qu'à Paris, où l'on n'en fait pas autant de cas. Cependant il est certain que la plante est véritablement un comestible que l'on ne devrait pas dédaigner. Voici la description qu'en fait M. Mérat : «Racines portant tubercules de la grosseur d'une noisette; tige grimpante, rameuse, de 30 à 60 cent., déliée, glabre; vrilles presque simples, portant 2 folioles ovales, obtuses, acuminées; stipules linéaires, semi-sagittées, peu apparentes; pédoncules à 5 ou 6 fleurs; gousses glabres, fleurs roses, en juin-juillet.

Note sur le tubercule de la Capucine tubéreuse.

On dit que les tubercules de cette plante sont alimentaires dans l'Amérique méridionale. Ici on n'a pu jusqu'à présent en tirer parti. J'ai essayé de les mariner au vinaigre, comme les cornichons, mais sans avoir été satisfait du résultat. Un abonné de la Revue horticole a eu la même idée et en a apprécié autrement le produit.... Que faut-il en conclure?... C'est encore, apparemment, qu'il ne faut pas disputer des goûts, ou bien que mon terrain ne convenait pas à la plante. Notre abonné a laissé mariner ses tubercules pendant trois mois, n'a ajouté aucun assaisonnement, et a trouvé que « dans cet état, ils offraient une espèce

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>> de cornichons beaucoup plus agréables au goût que les véritables, outre que le vinaigre avait acquis un parfum » convenable pour servir dans les sauces et dans les >> salades. >>

La culture ordinaire de la pomme de terre convient à cette plante que l'on butte légèrement. Les tubercules commencent seulement à se former en septembre et l'on ne doit les récolter qu'au dernier moment où l'on peut le faire pour leur éviter l'effet de la gelée.

NEUMANN.

Laine des bois, emploi des feuilles de Coniferes.

Jusqu'ici les feuilles des Conifères n'avaient eu d'autre utilité que de servir à bonifier le sol où ces arbres étaient plantés. On nous apprend maintenant qu'un industrieux fabricant, M. Weiss de Zuckmantel, dans la Silésie autrichienne, a eu l'idée de convertir le tissu fibreux des feuilles de Pins d'Ecosse et Silvestre, en filaments déliés, propres à faire un tissu de feutre, aussi bien qu'une sorte de bourre propre à rembourrer les matelas, les siéges, et une espèce de grosse ouate pour couvre-pieds. Ce nouveau produit, dont la bonne préparation est le secret de M. Weiss, a obtenu un grand succès en Silésie, en Bohême, en Autriche, etc. On l'appelle laine des bois. Les feuilles employées encore vertes, sont rouies à la vapeur. Le gouvernement autrichien a fait acheter un millier de couverturs de cette matière, pour le service de la cavalerie et des hôpitaux.

A.

Expériences relatives aux effets du charbon de bois, sur la végétation.

(Extrait du Journal d'Horticulture de Bruxelles.)

Les essais avec la poussière du charbon de bois, sur la végétation des plantes, ont été faits trop souvent pour qu'il paraisse nécessaire d'y revenir; cependant, comme la matière ne nous semble pas encore épuisée, nous reproduirons les expériences qui ont été faites à ce sujet, par un cultivateur distingué, et en partie sous les yeux du professeur Zuccarini.

On sait que les vieilles écorces des tanneurs sont communément employées par les jardiniers, pour y placer les pots contenant les plantes des tropiques qui doivent se trouver

dans une terre un peu échauffée. Dans certains pays, cependant, comme en Bavière, par exemple, où il n'y a pas d'écorce de chênes, on est forcé de les remplacer par des écorces de pin, qui dégagent beaucoup moins de chaleur. C'est pour parer à cet inconvénient que M. Funk a voulu essayer les charbons de bois, grossièrement pulvérisés, dont il remplissait une bâche, en dessous de laquelle passait le conduit du calorifère. Aussitôt que les racines avaient atteint les trous des pots, qu'elles pénétraient dans le charbon, et que les plantes montraient une végétation extraordinaire, les racines qui avaient pénétré dans le charbon étaient d'une grosseur, d'une blancheur et d'une vigueur peu communes. Pour voir quel effet le charbon produirait sur les plantes, quand il serait mêlé à la terre, M. Funk a remporté toutes ses plantes dans une terre composée d'un tiers de terreau de feuilles, d'un tiers de fumier de vache bien consommé, et d'autant de poussière de charbon. L'effet de ce compost était extraordinaire. Diverses espèces de Pereskia faisaient, en peu de semaines, des pousses de 1 à 1 172 pied de longueur; la Tunbergia alata donnait une grande quantité de semences, ce que jusqu'ici elle n'avait jamais fait ; plusieurs plantes malades recouvraient la santé dans cette terre, et plusieurs espèces de Caladium donnaient des feuilles qui avaient le double de leur grandeur ordinaire, et un coloris magnifique. Ces faits déterminèrent M. Funk à planter toutes ses Aroïdées et d'autres plantes marécageuses, dans une terre composée de 213 de charbons, et plusieurs même dans du charbon pur: toutes prouvèrent, par leur végétation luxueuse, que cette substance leur convenait; mais plus on augmente la proportion de charbon, plus il faut donner d'eau, parce que cette terre sèche promptement.

Les plantes tropicales à rhizomes bulbeux, notamment les Gesneria, les Gloxinia, etc., dont la terre contenait de 173 à 2/3 de charbon, faisaient des feuilles extraordinairement volumineuses, épaisses, charnues, et d'un vert foncé comme on ne l'avait pas encore vu: quelques-unes avaient prolongé leur végétation au delà de leur époque ordinaire. M. le professeur Zucarini engagea alors M. Funk à essayer la terre carbonifère pour y faire des boutures. et le résultat ne fut pas moins favorable des feuilles de Pereskia, et même des morceaux de ces feuilles, y poussaient des racines avec facilité; des morceaux de feuilles de quelques pal

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