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tion consiste à faire de petites ouvertures dans le fumier, de la largeur de la main, à 00.5 de terre et sur une seule ligne autour de la meule, à 0.33 l'une de l'autre (quelques maraîchers mettent un second rang de blanc à Om.18 audessus de premier). A mesure qu'on fait ces ouvertures, on introduit dans chacune d'elles une petite galette de blanc de champignon (une mise, en terme de maraîcher), large de 3 doigts et longue de 0.8 ou 0.10, et l'on rabat'le fumier par-dessus de manière qu'elle soit bien enfermée. Cette opération faite, on couvre la meule de litière sèche de l'épaisseur de 0.10 à 0.12: cette couverture s'appelle chemise. 10 ou 12 jours après, on visite les meules pour voir si le blanc a bien pris; pour cela on soulève le bas de la chemise, on regarde aux endroits où l'on a placé du blanc. Quand on aperçoit des filaments blancs qui s'étendent dans le fumier de la meule, on reconnaît que le blanc a pris et qu'il est bon s'il y a des galettes ou mises dont le blanc ne s'étende pas dans la meule, c'est qu'il n'était pas bon, on les retire alors et on en met d'autres à la place; enfin, quand tout le blanc est bien pris, que ses filaments s'étendent dans la meule, c'est le moment de la gopter. Cette opération consiste à revêtir toute la meule de l'épaisseur de 0.03 de terre très-fine et très-douce : d'abord on enlève la chemise de dessus la meule, on laboure les sentiers jusqu'à la profondeur d'environ 0.10, on y mêle du terreau et on rend le tout aussi fin que possible; on bassine légèrement toute la surface de la meule, et, pendant qu'elle est humide, on prend une pelle; à l'aide de laquelle on ramasse de la terre préparée dans le sentier, et on la lance contre la meule, où on la retient en appliquant très-vivement le dos de la pelle contre cette terre pour l'empêcher de tomber, ce qui exige de l'adresse et de la vivacité; à mesure que l'on gopte, on solidifie la terre sur la meule en la frappant légèrement avec le dos de la pelle, et ensuite on remet la chemise. Quand les meules ont passé encore 15 ou 20 jours dans cet état, on les visite pour voir si le blanc se fait jour à travers la terre dans le bas des meules, et, si le grain du champignon se forme; si tout va bien, peu de jours après on trouve des champignons à cueillir: chaque fois qu'on en détache, on met un peu de terreau dans le trou qu'a laissé le champignon et on remet tout de suite dessus la partie de la chemise qu'on avait relevée. Quand les meules donnent bien, on peut cueillir les cham

pignons tous les deux jours, et des meules bien gouvernées, donnent ordinairement des champignons pendant deux ou trois mois; on a même vu des meules qui, après avoir donné une bonne récolte, et s'être reposées deux nois, donnaient une seconde récolte.

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Nous venons de décrire la culture du champignon d'automne telle qu'elle se pratique dans les années qui ne sont ni sèches, ni pluvieuses; mais, dans les années sèches, it est quelquefois besoin d'arroser la chemise pour entretenir une légère humidité dans la terre de la meule; dans les années pluvieuses, au contraire, il faut quelquefois enlever la chemise trop mouillée pour en substituer une sèche. Culture dans une cave. On prépare le fumier en planche à l'air libre dans le marais, comme nous venons de le dire, et, quand il est arrivé au point convenable, on le descend dans une cave: là on l'arrange le long des murs, de manière à former une moitié de meule ou une meule à une seule pente; on peut aussi en établir sur des tablettes au-dessus des premières Au milieu et sur le sol de la cave les meules se construisent à deux pentes, comme celles qui se font à l'air libre: on les larde, on les gopte comme les autres, mais on ne les couvre pas d'une chemise, l'obscurité en tient lieu: on ferme soigneusement les soupiraux et les portes, et les meules, étant à l'abri des influences atmospliériques, produisent des champignons plus longtemps que celles construites en plein air.

Dans les carrières de Paris et de ses environs, on cultive les champignons de cette dernière manière, mais en beaucoup plus grande quantité, et on y fait une consommation prodigieuse de fumier; mais les champignons des maraîchers sont toujours préférés à la halle.

Le champignon cultivé à l'air libre est rarement atteint de la maladie que nous appelons môle, mais elle se montre fréquemment dans les meules construites dans les caves, s'empare quelquefois de tous les champignons et force le champignoniste à aller établir sa culture dans une autre cave. Un champignon atteint de cette maladie a son chapeau verruqueux, ses feuillets s'épaississent, se soudent les uns aux autres, changent de couleur, ne présentent plus qu'une masse informe qui a perdu la bonne odeur du champignon sain, en a contracté une autre désagréable et 'est plus vendable.

Manière de faire du blanc à champignon. - Beaucoup

de maraîchers tirent leur blanc de vieilles meules qui ont cessé de donner et le conservent en plaque, dans un grenier ou un endroit sec; on en a conservé ainsi pendant une douzaine d'années, et, au bout de ce temps, il s'est trouvé encore bon pour larder des meules. Plusieurs d'entre nous ont pensé que du blanc tiré de vieilles meules, qui avait déjà produit des champignons on ne sait combien de fois, devait avoir perdu de sa fertilité, et ils ont cherché le moyen d'en obtenir qui n'ait pas encore produit de champignons et qui, par conséquent, ne puisse pas être épuisé. Ce n'est pas qu'il soit possible de faire du blanc de toute pièce, mais on en met si peu de vieux dans l'opération, que tout le blanc qui en résulte est nouveau. Voici cominent on opère :

Il faut d'abord préparer un peu de fumier, comme pour faire des meules; ensuite on ouvre une petite tranchée au pied d'un mur, à l'exposition du nord, large et profonde au moins de 0.66, et on jette la terre sur le bord de la tranchée. On a un peu de vieux blanc, on le divise par petites plaques, que l'on place, sur deux rangs, dans le fond de la tranchée, en espaçant les plaques à 0.33 l'une de l'autre; après quoi, on apporte le fumier préparé d'avance, on l'arrange convenablement dans la tranchée, avec une fourche, en le tassant bien. Quand on en a mis partout, l'épaisseur de 0.25 à 0.30, on trépigne dessus, et on le couvre de terre sur laquelle on trépigne encore. Après 20 ou 25 jours, le blanc que l'on avait déposé dans le fond de la tranchée a végété et s'est étendu dans tout le fumier, qui est devenu lui-même une masse de blanc; alors on retire la terre qui le couvre, puis avec une bêche on coupe le fumier par morceaux carrés de 0m.33 de côté et de 0m.20 à 0.24 d'épaisseur : on refend ces morceaux en deux pour faciliter leur dessiccation, et on les porte dans un grenier, où on en prend pendant 4 ou 5 ans, pour larder les meules L'époque la plus favorable pour faire ce blanc est le mois de juillet.

Influence de l'hiver de 1845, sur les cultures de camellias à Angers.

La culture du camellia est d'une haute importance pour Angers, et la Société d'horticulture a pensé qu'à la suite d'un biver long ‹t rigoureux, il serait utile de constater

l'influence qu'il a pu exercer sur cet arbuste précieux sous le rapport de sa culture en pleine terre. Organe, en cette occasion, de la commission unanime, je viens exposer ici le résultat de nos investigations.

Afin de remplir les intentions du comité, nous nous sommes rendus auprès des horticulteurs et pépiniéristes, qui déjà depuis un grand nombre d'années ont livré à la pleine terre les diverses variétés du camellia. Nous avons visité d'abord le magnifique établissement de M. André Leroy; nous avons vu avec plaisir que son bel espalier de camellias, occupant plus de 30 mètres de longueur, contre un mur au levant, n'avait pas souffert de cet hiver. Cette plantation remarquable, qui se compose entre autres des variétés pompon, coccinée, carnée, conchiflora, lucida, pæoniflora, florida, atrorubra, alba, pinck, myrtifolia, maxima, rubra, etc., était dans un état satisfaisant de végétation; toutefois ces quatre dernières variétés avaient été un peu fatiguées dans leur feuillage seulement, car leurs jeunes pousses ne l'étaient nullement.

Dans une plate-bande, au nord, nous avons remarqué plus de 30 forts camellias, parmi lesquels se distinguent, outre les variétés précitées, les sasanqua, oleiflora, warrata, fimbriata, variegata, et beaucoup d'autres, qui presque tous, à cette exposition, ont bravé la rigueur de l'hiver et les fréquentes variations atmosphériques qui l'ont accompagné.

Un myrtifolia même fixait l'attention, par sa parfaite conservation, pas une seule de ses feuilles n'était endommagée; sur plusieurs de ces variétés la floraison ne laissait rien à désirer, bien qu'en général, pour la plupart, elle eût.souffert des longues intempéries de la saison. Tous ces camellias ont été plantés par M. Leroy il y a 12 à 15 ans, et ce n'est pas le premier hiver rigoureux qu'ils ont supporté, on peut donc croire que dans nos contrées, favorisées par la nature, ces arbustes intéressants peuvent se cultiver en pleine terre, sauf, par précaution, à profiter des abris naturels ou à leur en créer d'artificiels. La plus grande partie de ces camellias ont de 2 à 3 mètres d'élévation sur 6 à 10 de circonférence.

Dans ce même établissement, les Thés, si rapprochés par la nature des camellias, sont cultivés sans abri, en pleine terre de bruyère, et n'ont également souffert que dans leurs feuilles, encore cette observation ne s'applique

t-elle qu'aux plants transplantés de l'année précédente. En sortant de chez M. André Leroy, la commission s'est transportée dans le jardin de M. Cachet, qui s'occupe plus spécialement de la culture des camellias. Nous pensons qu'aucun établissement quelconque en France ne possède, en pleine terre, un plus grand nombre de variétés de camellias, et ce nombre dépasse 80. Quelques individus sont d'une force extraordinaire, même parmi ceux qui sont encore peu répandus dans le commerce. C'est ainsi que nous avons remarqué un pæoniflora de 4 mètres de hauteur sur 12 de circonférence, des Blancs, des Carnés, des Panachés, des Pompons et beaucoup d'autres bonnes variétés de 2 à 3 mètres d'élévation sur 6 à 8 de périmètre ; des Chandelerii, Derbiana, myrtifolia, rosa sinensis, imbricata, formosa, eximia, Colettii, sasanqua rosea, althæiflora, Woodsia, delicatissima, francofurtensis, Palmerss perfection, Grand Frédéric, Marquise d'Exeter, Henri Favre, etc., de 1m.50 à 2 mètres, sur un diamètre proportionnel. Plusieurs de ces beaux sujets, à 1m 50 du sol, mesurent de 2m. à 2m.80 de grosseur. Nous ne croyons pas, Messieurs, devoir vous entretenir d'un bien plus grand nombre de variétés plus récemment introduites dans nos cultures, et qui, bien que dans des proportions plus faibles, n'en ont pas moins bien supporté en pleine terre cet hiver, si désastreux pour tant de végétaux. Quelques variétés se sont fait admirer par leur belle conservation, on peut citer entre autres un rosa sinensis et un myrtifolia, couverts chacun, lors de notre visite, de plus de 150 belles fleurs, et surtout un superbe sujet de Donckelaarii de 2 mètres de hauteur, dont les rameaux terminaux, encore herbacés, ont résisté à l'hiver, et qui portait plus de 250 belles fleurs. Les variétés à fleurs blanches, généralement plus délicates, ont été un peu atteintes par le froid, néanmoins nous en avons vu qui présentaient des fleurs nombreuses et bien épanouies.

Les camellias simples, cultivés dans le but de procurer des sujets pour la multiplication des doubles, se sont, en général, plus ressenti des atteintes de l'hiver, mais il ne faut pas oublier que ces plants, établis en mères, ne sont jamais dans leur état normal Ce sont ces plants qui, couchés tous les deux ans, produisent, avec les boutures qu'ils fournissent, la très-grande quantité de jeunes sujets que cette importante culture exige, et cette nécessité de mul

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