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Plante figurée dans ce numéro.

ARISTOLOCHE A GRANDES FLEURS. Aristolochia gigas, LINDLEY, A. grandiflora, SCHWARTZ.

On trouve figurée planche 27 de la Flore des Antilles de Tussac, en 1811, cette Aristoloche; le dessin et la description que cet auteur en donne ne laissent aucun doute sur l'identité de cette plante, à laquelle il avait conservé le nom d'A. grandiflora nommée ainsi par Schwartz, vers 1797, dans la Flora Indiæ, et à laquelle Lindley vient de donner le nom. La parité de ces deux noms est d'autant plus certaine que Tussac indique l'A. grandiflora comme originaire de la Jamaïque et que, selon Lindley, l'A. gigas fut importée dans ces derniers temps de Guatimala.

Ses tiges sont volubiles, ligneuses, subéreuses à la partie inférieure et portent des rameaux herbacés, striés; ses feuilles sont alternes, cordiformes à la base, acuminées au sommet, nervées, légèrement pubescentes, entières, à pétioles très-longs, cylindriques; le périanthe est à tube renflé, pileux et s'épanouit en un limbe très-grand en cœur oblong et terminé par une queue plus longue que lui; pédoncule uniflore, muni â son milieu d'une petite bractée circulaire, perfoliée.

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A la Jamaïque, dit M. de Tussac, des arbres de la plus haute stature sont entièrement recouverts par l'Aristoloche à grandes fleurs dont les rameaux multipliés, après avoir atteint leur sommet, forment, en retombant vers la terre, des enlacements et des guirlandes dont les formes varient à l'infini. Au milieu des feuilles qui décorent ses flexibles rameaux, des fleurs d'une forme et d'une dimension extraordinaires excitent l'admiration... »

Cette plante en effet fort curieuse par les proportions inusitées de ses fleurs, qu'au Mexique on connaît sous le nom d'Oreilles de juif, serait une des plus dignes de figurer dans nos serres, dont elle garnirait les murs et les colonnes avec avantage; mais il est à craindre que l'odeur forte de tabac gâté qu'exhalent ces fleurs, moins désagréable cependant que celle de l'A. labiosa, ne l'en fasse exclure ou du moins n'engage à la reléguer dans les serres de grande dimension. On la multiplie facilement de boutures; cultivée en pleine terre, en serre chaude, ou en bonne serre tempérée, elle formerait une des végétations les plus étranges que l'on ait encore vues; elle réussit bien dans un sol léger, tel qu'un TOME VII, N° 7me. 1er JUILLET 1845.

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mélange de terre de bruyère sableuse et de terre franche. Nous avons donné, page 37 du n° du 1er mai, les proportions de cette fleur mesurée chez M. Salter, de Versailles. La figure que nous en donnons dans le numéro de ce jour est réduite d'un quart en surface sur la nature. AUDOT.

Note sur les feuilles et tiges du Paronychia serpillifolia employées dans l'Algérie en guise de thé.

Depuis quelques années on s'occupe de répandre sur plusieurs points de l'ouest et du midi de la France la culture du thé, et de faire connaître les moyens de préparer ses feuilles. Des arbres à thé ont été envoyés en Algérie, mais jusqu'à ce jour on ne peut encore rien dire de positif sur cette culture.

Dans un envoi de graines et de bulbes que vient d'adresser au Muséum d'histoire naturelle, M. Hardy, directeur des cultures de l'Algérie, il se trouve un sac de graines du paronychia serpillifolia, LAMK. M. Hardy écrit que les Arabes font infuser les feuilles de cette plante et qu'ils en prennent l'infusion comme celle du thé. Cette plante et quelques autres, sont aussi salutaires à la santé que les feuilles de thé; ainsi deux ou trois feuilles de petite sauge donnent une infusion très-agréable au goût, mais il suffit que le paronychia serpillifolia, jolie petite plante à tiges couchées, dont les feuilles ressemblent à celles du serpolet, se trouve dans le midi de la France, et la petite sauge dans tous nos jardins, pour que l'on ne cherche pas ailleurs ce que l'on se procurerait facilement. Le genre paronychia est voisin du genre herniaria, il forme avec deux ou trois genres la petite famille des paronychiées qui, dans la méthode de M. Brongniart, vient après celle des caryophyllées. ΠΕΡΙΝ.

Note sur le Pontederia crassipes.

Cette plante aquatique, originaire du Brésil, est cultivée dans les serres du Muséum depuis une dizaine d'années, sans jamais y avoir fleuri, quoique ayant été tous les ans d'une parfaite végétation. Cette année, au mois de mai, je fis séparer plusieurs pieds pour les mettre sous châssis à chaud comme je le fais tous les ans ; la personne que je chargeais de ce travail s'avisa d'en mettre un pied dans du sable pur sortant de la carrière; ce pied, mis

dans la même terrine que ceux plantés dans de la terre de bruyère pure et de la terre franche pure, poussa également très-bien; ne pouvant plus les laisser sous les châssis, je les fis rentrer dans la serre. Au bout de quelque temps, le pied, qui était planté dans le sable, montra une hampe garnie de fleurs d'un bleu clair, d'une élégance parfaite, et depuis, il en sort de nouvelles hampes fleuries encore plus fortes. C'est un fait extraordinaire que le sable ait produit ce phénomène, et cependant, en réfléchissant un peu, l'on conçoit que toutes les terres que nous avons toujours employées sont en putréfaction au bout de 7 à 8 jours, et que le sable pur ne contenant aucun détritus végétal, ne peut se corrompre aussi promptement. Voilà, je présume, ce qui a été salutaire à notre plante. NEUMANN.

Culture du champignon comestible.

Dans l'ouvrage de MM. Moreau et Daverne, intitulé MANUEL PRATIQUE DE LA CULTURE MARAICHÈRE, nous avions remarqué un procédé nouveau pour faire le blanc à champignons; notre intention était de l'insérer ici pour le mettre à la portée de tous: mais nous avons trouvé que tout ce qui le précède est un résumé si intéressant de ce qui doit guider l'amateur de champignons, que nous avons voulu reproduire l'article presque entier; il pourra donner une idée de l'utilité de cet important ouvrage, où tous les articles sont traités avec le même soin et la même lucidité.

Autrefois les maraîchers de Paris cultivaient beaucoup ce champignon et avec bénéfice; mais, depuis que des champignonistes le cultivent avec bien moins de frais dans les carrières des environs de Paris, les maraîchers en font beaucoup moins; ils auraient été même obligés d'y renoncer tout à fait, si les champignons qu'ils font venir n'étaient pas plus blancs, plus beaux, et ne se vendaient plus cher que ceux venus dans les carrières.

Quoiqu'on puisse faire des champignons en toute saison nous préférons cependant les faire en automne; pour cela il faut préparer le fumier dès le mois de juillet, de la manière qui va être indiquée.

Il faut d'abord décider combien on fera de meules pour juger de la quantité de fumier à préparer; on ne fait ordinairement pas moins de deux ni plus de douze meules à la fois; nous ne pouvons déterminer ici leur longueur, les plus commodes ont environ 10 à 12 mètres de long.

Préparation du fumier. On prend du fumier de cleval que l'on a accumulé en tas pendant un mois ou six semaines, et on l'apporte dans le marais sur une place vide, unie et ferme; là on passe tout ce fumier à la fourche; on en retire la grande litière qui n'a pas été imprégnée d'urine, le foin et les morceaux de bois qui peuvent s'y trouver, car le blanc ne prend pas sur ces corps; en frappant avec le dos de la fourche sur le fumier, on le dépose devant soi en plancher épais de 0.66 au moins, en le tassant avec le dos de la fourche. Quand le plancher, qui est presque toujours un carré long, est fait, on le tasse en trépignant dessus, on l'arrose abondamment et on le tasse une seconde fois, puis on le laisse en cet état p ndant 8 jours; alors le fumier fermente, s'échauffe, sue, et sa surface se couvre d'une sorte de moisissure blanche. Après ces 8 jours, le plancher doit être remanié de fond en comble sur le même terrain et reconstruit comme précédemment, avec la précaution nécessaire de placer le fumier des bords du plancher dans son intérieur, et on laisse encore le plancher dans cet état pendant 8 ou 10 jours; au bout de ce temps, le fumier doit avoir acquis toutes les qualités qui le rendent propre à faire les meules : en le visitant on doit le trouver souple, moelleux, onctueux ou gras, sans odeur de fumier, et d'un blanc bleuâtre à l'intérieur, ni trop humide, ni trop sec; si le fumier n'était pas dans toutes ces conditions, il y aurait à craindre que les meules qui en seront formées ne fussent pas très-fertiles.

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Manière de monter, larder et gopter les meules. Les meules doivent avoir 0.66 de largeur à la base, 0m.66 d'élévation, être formées en dos d'âne, et placées parallèlement à 0m. 48 ou 0.50 l'une de l'autre. On apporte le fumier préparé sur la place; un homme habitué à ce travail ou, mieux, le maître maraîcher lui-même prend ce fumier par petites fourchées, les pose devant lui en les étendant et les appuyant bien les unes sur les autres, et forme un dos d'âne de la largeur et de la hauteur indiquées ci dessus; l'homme travaille toujours en reculant, et, quand il arrive au bout, la meule est terminée: alors on la peigne et on la bat sur les côtés et sur le haut avec le dos d'une pelle pour la rendre bien unie. Dans cet état le fumier se réchauffe, mais il ne peut plus reprendre une très-grande chaleur; après quelques jours, on sonde la meule avec la main, et, si la chaleur est convenablement douce, on larde. Cette opéra

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