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le courant du mois où la taille de la vigne a été faite, on doit placer les lignes.

1o Les supports aiguisés d'un bout, sont placés sur les rangées de ceps de 5 en 5 mètres, et enfoncés à coups de maillet; mais auparavant et dans chacun d'eux on enfoncera deux clous d'épingle longs de 3 c. à la moitié de leur longueur, le premier 50 ou 60 c. au-dessus de terre, et le second à 15 ou 20 centimètres en contre-bas. Ces deux clous ont pour objet de maintenir les deux lignes de fil de fer à la hauteur à laquelle elles ont été placées au reste cette hauteur sera en raison de la force de la vigne et de l'usage où l'on est de l'accoler. Les lignes de ceps ne courront plus alors le risque d'être renversées par l'action des grands vents.

Déplacement à l'automne. Aussitôt les vendanges faites, on peut enlever les lignes de fil de fer; par une secousse qui leur est donnée, les liens en paille dont on s'est servi pour attacher les bourgeons au fil de fer sont aisément rompus. Elles sont ensuite détortillées des supports et laissées à terre. Il est préférable de commencer l'enroulement par le bout le plus rapproché du moulinet. De la main gauche le fil de fer est dirigé sur le tournant. Cette action d'enrouler s'opère avec une telle rapidité, qu'on peut en moins d'une heure placer 14 à 1,500 mètres.

Accoler, lier la vigne. C'est dans le courant du mois de mai et de juin qu'on s'occupe de ce travail. Il a pour objet de réunir les pampres ou bourgeons de la vigne et de les fixer avec un ou deux liens à l'appui que l'on lui donne.

Tous les désavantages attachés à la manière actuelle de lier la vigne n'existent pas dans celle que je propose de lui substituer. Si la vigne à accoler appartient à des propriétaires trop pressés d'ouvrage, ils se contenteront de faire rapprocher les bourgeons, les réuniront ensemble et les lieront par un seul lien au fil de fer, cela est bientôt fait, et vaudra toujours mieux que d'être serré contre un échalas. Mais ce qui est préférable, et par conséquent qui doit être recommandé, c'est que l'ouvrière partage en deux les bourgeons des mêmes ceps lorsqu'il s'en trouve plus de 4, 5, 6 ou un plus grand nombre, pour une moitié être réunie avec l'autre moitié du cep le plus voisin, et être attachées ensemble par un seul lien au fil de fer. Par cette disposition les bourgeons des mêmes ceps ainsi écartés, leurs grappes profiteront encore mieux.

Entre autres avantages, un très-marquant qu'offre ce nouveau moyen de soutenir les vignes des vignobles, c'est d'accélérer de plusieurs jours la maturité des raisins, comparativement à ceux des ceps soutenus et accolés à la manière ordinaire. Ce seul avantage, même à dépense égale, suffirait pour lui faire accorder la préférence sur les échalas ou paisseaux, et d'en faire abandonner l'usage au fur et à mesure que ceux qui s'en servent seraient obligés de les renouveler à cause de leur vétusté. J'ajouterai même que dans ce cas, pour les vignes dont les ceps sont sans ordre et à des intervalles inégaux, plutôt que d'acheter des échalas neufs, il serait encore plus profitable aux propriétaires de faire plinger leurs vignes, afin de les mettre par rangées parallèles pour les soutenir par le moyen que je propose. En effet, le travail qui serait à faire dans ce but, si coûteux qu'il pourra être, sera plus que compensé par la différence du prix entre les échalas et les lignes de fil de fer.

Méthode de sécher les légumes pour l'hiver.

La méthode de sécher les légumes pour les provisions d'hiver, mérite d'être connue, d'autant plus que vers la fin de cette saison ils sont ordinairement très-rares, et que chacun n'est pas en position de se procurer des primeurs gagnées sous châssis. L'ancienne méthode de conserver des légumes pour la consommation d'hiver consistait à les confire, crus ou blanchis à l'eau et au sel. C'est ainsi qu'on a les haricots, les navets, les pétioles de ces derniers et avant tout la choucroûte, confits au sel, qui se consomment en grandes quantités dans le nord de l'Europe, et sont surtout d'une grande ressource dans les grands établissements, où l'on ne peut pas constamment nourrir les hommes avec des pommes de terre. Dans les ménages bourgeois, en Belgique, les légumes confits sont moins recherchés, soit parce qu'on n'y est pas habitué, soit aussi parce qu'ils demandent un estomac bien organisé pour les digérer. C'était d'abord les petits pois qu'on cherchait à conserver, et les préceptes pour les préparer sont fort nombreux; mais aucune de ces préparations ne répond à son but, et des pois préparés d'après ces diverses manières conservent un goût et une odeur sauvages (ce goût se fait surtout remarquer pendant qu'on les cuit) qui répugnent la plupart des personnes. Voici donc une méthode pour

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sécher les petits pois et les haricots, que nous avons essayée te que nous pouvons recommander comme bonne à nos lecteurs. Les pois verts écossés, sont jetés dans de l'eau bouillante, on les y laisse pendant 5 ou 6 minutes, selon leur âge, puis on verse l'eau avec les pois dans une passoire, et on les refroidit promptement avec de l'eau froide; après les avoir laissés égoutter, on les sèche étendus sur des feuilles de papier sur un tamis, sur une claie d'osier, dans un four à pain, ou dans une étuve à une chaleur très-modérée, après quoi on les conserve dans des sacs de papier placés dans un lieu sec.

Les haricots verts ne doivent pas être trop jeunes; il vaut mieux qu'ils contiennent déjà des graines; mais alors ils doivent bouillir un peu plus longtemps.

Les fèves de marais se préparent comme les petits pois.

Les carottes, les choux-raves, les choux-fleurs, se préparent et se conservent de la même manière. Nous n'avons pas fait d'essais pour d'autres légumes, mais nous croyons qu'ils doivent également réussir.

Si le four, dans lequel on sèche les légumes, a une chaleur de 35 à 40 degrés Réaumur, ils seront secs dans l'espace de 24 heures.

Les légumes ainsi séchés perdent les 3/4 à 9/10 de leur poids. Pendant leur préparation à la cuisine, qui ne diffère en rien de la préparation ordinaire, ils reprennent leur premier volume, et le goût est absolument le même que celui des légumes frais. Scheidveiler.

Le Ficus elastica; son histoire; fabrication du

Caoutchouc.

Le figuier-gomme-élastique, ou l'arbre au caoutchouc, fut importé des Indes orientales en Angleterre en 1815, et presqu'en même temps introduit en France par les soins de M. Cels, qui au prix de 1000 francs en rapporta de Londres un jeune pied, père de tous ceux que l'on voit aujourd'hui dans les serres chaudes, à Paris.

Le ficus élastica s'élève dans son pays à la hauteur du sycomore; ses rameaux diffus et serrés lui forment une tête large et touffue; ses feuilles sont elliptiques, aiguës, lisses, entières, coriaces et d'un beau vert plus pâle sur leur face externe; elles sont primitivement enveloppées par des stipules formant un cône parfaitement clos, qui recouvre le

bourgeon, l'embrasse et le met à l'abri des piqûres des insectes et des influences atmosphériques; ces stipules se flétrissent sitôt que les organes qu'elles protégeaient n'ont plus besoin d'elles. Ces feuilles sont élégamment marquées de nervures fines, très-rapprochées, partant de la nervure médiane très-saillante, parallèles entre elles jusque vers les trois quarts du limbe où elles forment des embranchements, et s'arrêtent à une petite distance du bord; le fruit brun est un peu plus gros qu'une olive dont il a à peu près la forme. Toute la plante exsude par incision un suc lactescent abondant, qui se solidifie à l'air et forme cette matière souple, imperméable, inaltérable, connue sous le nom de gomme élastique.

Dans nos serres, le ficus elastica pousse avec rapidité; ses tiges ont besoin d'appuis et ne se ramifient qu'à une certaine hauteur, on est souvent obligé de le rabattre; ses fruits ne s'y montrent qu'avec parcimonie, et encore les graines ne germent-elles pas.

La préparation du caoutchouc est trop peu connue chez nous pour que nous ne nous empressions pas de publier ici, d'après un journal américain, le procédé employé au Brésil pour extraire le suc du ficus elastica, et en former les objets que l'on rencontre surtout aux Etats-Unis et par toute l'Europe.

« L'arbre au caoutchouc élève son tronc à 40 ou 50 pieds sans se ramifier; les branches qui se déploient ensuite lui donnent une hauteur de 15 pieds de plus; ses feuilles ont plus de 6 pouces de long, et ont la forme de celles du pêcher (1). Les services rendus par les ficus se comptent par le nombre de cicatrices dues aux incisions qu'on leur a faites, et, ce qu'il y a de remarquable, c'est que, plus ils sont incisés, plus ils donnent de suc.

» Dès le point du jour, les nègres se dispersent dans la forêt, munis d'une certaine quantité de terre argileuse malléable et d'un instrument en forme de pique ; à chaque ficus qu'ils rencontrent, ils adaptent contre son tronc une sorte de coupe formée par eux avec l'argile qu'ils portent, puis ils donnent un coup de pique au-dessus, et la séve s'écoule

(1) Dans le jeune âge les feuilles du F. elastica ont jusqu'à 30 c. de longueur.

lentement. Chaque nègre prépare ainsi environ 50 arbres, puis il revient sur ses pas avec une jarre dans laquelle il vide les coupes qu'il avait disposées précédemment; chacun des arbres produit environ la valeur d'un quart de litre; à 7 heures les jarres sont pleines. Ce suc ainsi recueilli a l'apparence du lait dont il a un peu le goût, et si on le laisse reposer, il se caille de même.

» La provision faite, les fabricants se préparent à donner des formes à leur caoutchouc; assis à l'ombre, ils ont d'un côté le vase contenant le suc du ficus, de l'autre, une sorte de fourneau à col étroit, dans lequel brûle une espèce de fruit particulière au pays, et qui dégage une fumée épaisse. L'opérateur tenant son moule emmanché, et enduit préalablement d'une couche d'argile qui doit faciliter la sortie du moule lorsqu'il en sera temps, l'opérateur verse le liquide sur ce moule, et le tourne jusqu'à ce qu'il en soit partout et également couvert, puis l'expose à la fumée pendant quelques instants; il enduit ainsi à plusieurs reprises le moule, jusqu'à 6 à 12 couches, selon l'épaisseur qu'il veut donner à l'objet et à chaque couche, il présente son moule à l'action de la fumée. Les objets ainsi confectionnés restent exposés au soleil le reste du jour, le lendemain ils ont pris une certaine consistance, mais assez molle encore pour recevoir des impressions qui, une fois marquées deviennent ineffaçables, ce que les indigènes exécutent avec une grande dextérité et une vitesse incroyable, au moyen d'un simple morceau de baguette taillé en pointe. Les chaussures en caoutchouc qu'on voit aux Etats-Unis, sont couvertes de figures de feuilles et de fleurs très-finement dessinées. Ce n'est qu'après 2 à 3 jours que les moules sont définitivement enlevés. Pour les articles tels que les chaussures, les moules, pouvant se retirer sans trop de difficulté, sont faits de bois; mais pour les autres objets comme ceux qui ont la forme de bouteilles, ces moules sont façonnés en argile que l'on a laissée durcir, et dès que le caoutchouc qui les recouvre a acquis le degré de solidité convenable on brise l'argile.

» Les articles prêts à la vente, sont réunis par lots de 1000 ou davantage, et on les expédie dans des caisses aux Etats-Unis, d'où ils se répandent en Europe. Les arbres produisant le caoutchouc sont innombrables au Brésil et aux Indes orientales; ils forment, dans de certaines contrées, des forêts entières. On en peut extraire le suc toute

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