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une pépinière, mais il faut autre chose pour un paysage. Qu'on se figure le saule de Babylone étêté à hauteur d'homme, au lieu de développer sur son tronc un peu incliné plusieurs étages de branches tombantes! Il faudrait élever les arbres pleureurs francs de pied, ou du moins leur maintenir une tige au-dessus de la greffe, en laissant les branches latérales pleurer à l'aise. Ce n'est qu'après un temps d'épreuve pareille, que l'on pourra décider quelles sont les nouveautés de cette catégorie qui doivent passer à la postérité.

ORME TORTUEUX, U. c. tortuosa. Cet arbre m'est venu de Belgique il y a deux ans ; ses rameaux, présentent en effet une sorte de ligne brisée et forment un angle à chaque bourgeon. Le zig-zag s'efface à mesure que les branches grossissent, mais il se maintient assez bien sur les deux ou trois dernières pousses; les boutons sont rapprochés, les feuilles sont grandes, le désordre de cette ramification se transmet jusque dans le feuillage et l'arbre grandi pourrait produire de l'effet.

ORME A FEUILLEs de vigne, cornu, U. c. cornuta. Cette variété ne risquera pas d'être confondue avec aucune autre. C'est un orme champêtre à feuilles moyennes ou grandes ; ces feuilles gardent la forme ovale dans leur partie inférieure, mais elles s'élargissent dans le haut et se partagent en plusieurs lobes profonds et aigus. La dentelure ordinaire se continue sur ces lobes qui se tiennent en pointes allongées; l'élargissement de la partie supérieure fait que le haut de la feuille se contourne souvent, cet élargissement et cette sorte de bifucartion de la feuille, bornés à la partie supérieure de l'ovale, font que la désignation de vitifolia lui convient mal et nous ont fait préférer celle de cornuta Il n'y a le plus souvent que trois lobes, mais quelquefois ils sont en plus grand nombre et deviennent irréguliers. Les jeunes feuilles sur lesquelles les sinus sont déjà apparents, sont constamment d'un rouge foncé, mais la même chose se remarque sur beaucoup de nos ormes; cette couleur s'efface, et, arrivée à son développement, la feuille est d'un vert noir; l'arbre est touffu et bien venant. Il n'est pas rare qu'une des nervures se prolonge et qu'une pointe se forme dans la dentelure de nos ormes; mais ici cet accident s'est régularisé et accru; il s'est généralisé car on trouve avec peine surtout l'arbre une feuille qui présente des cornes un peu émoussées. C'est certainement,

si elle se maintient, une de nos plus remarquables variétés d'Orme. Voici les garanties de durée qu'elle peut fournir : J'avais observé cette singularité, pendant dix ans, sur un arbre rabougri venu naturellement le long d'un ruisseau ; je l'ai fait enter et les caractères se sont peut-être encore mieux prononcés. Les pépiniéristes de nos contrées, qui n'ont pas d'intérêt à faire des nouveautés, et qui ne se laissent tenter que par des différences très-saillantes, n'ont pas hésité à accepter l'offre qui leur était faite de cette variété ; elle est destinée à se répandre. DAVID.

Plantes rares qui fleurissent dans les jardins de Bruxelles et des environs (Extrait du Journal d'Horticulture de la Belgique).

PALMIER A SUCRE. Arenga saccharifera. Gomutus vulgaris, ou saccharifer. - Dans les serres chaudes du Jardin botanique de Bruxelles se trouve un exemplaire de ce palmier, le plus fort connu en Europe, et qui, dans le moment qu'on le croyait mort, a commencé à fleurir, à la grande surprise de tous ceux qui ont eu l'occasion de le voir dans l'état languissant où il se trouve depuis deux ans.

FLEUR DES BOIS A LONGS PÉDONCULES. Nematanthus longipes, Schr.-Cette jolie plante de serre chaude fleurit en ce moment dans les serres royales de Laeken, où elle produit un charmant effet par la beauté de ses fleurs et l'élégance de son port. Elle appartient à la famille naturelle des gesneriacées, et croît au Brésil sur le tronc des vieux arbres où elle rampe sur le sol parmi d'autres arbustes. Racine vivace et charnue; tige haute de 60 cent. à 1 mèt., lisse, grisâtre; feuilles opposées dont une est toujours un peu plus petite que l'autre, pétiolées, oblongues, lancéolées, presque entières, acuminées et amincies vers la base, un peu velues et ciliées dans la jeunesse. Les fleurs naissent isolément à l'aisselle des feuilles, sur des pédoncules qui n'ont pas moins de 10 cent., tandis que feuilles n'en ont que 3, et les fleurs 1 et demi. Celles-ci sont grandes en proportion de la plante, d'un beau rouge écarlate extérieurement, et jaunâtre ou plus pâle en dedans. Calice velu; pédoncules blanchâtres, presque transparents, filiformes, et trop faibles pour porter leurs fleurs droit, ce qui fait qu'elles pendent le long des branches

les

et de la tige. C'est à cause de cette dernière singularité, et de la beauté des fleurs, que cette plante mérite d'être cultivée dans nos serres. SCHEIDWEILER.

Porphyrocoma Nob. fam. des Acanthacées, trib. des Dicliptéracées. Cette belle plante est originaire du Brésil d'où elle a été envoyée par M. Linden aux serres royales de Laeken; tige de 30 cent., ligneuse à sa base; feuilles opposées, lancéolées, crénelées sur leurs bords, pointues; épi terminal quadrangulaire, simple, ou muni de quelques petits épis à sa base, composé de 4 rangs de bractées amples, plissées, recourbées, d'un beau pourpre clair carminé ; à la base de chaque bractée s'en trouve encore 2 plus petites, opposées, subulées, de la même couleur. Les fleurs sont de la moitié plus longues que les bractées, lilas ou violet clair; tube droit, lèvre supérieure lancéolée, bidentée, l'inférieure recourbée. SCHEIDWEILER.

Spathyphyllum lanceæ folium. SCHOTT. Dracontium lanceafolium. JACQ. Cette Aroïdée rare et intéressante fleurit en ce moment dans les serres de M. Fr. Van der Maelen. Les feuilles sortent immédiatement de la racine, ou plutôt naissent sur de courtes tiges; feuilles oblongues, acuminées, glabres. A côté des feuilles s'élèvent des scapes élevés un peu au-dessus des feuilles, portant à leur sommet une spathe qui a à peu près la forme et la couleur des feuilles, à l'exception qu'elle est concave et cuspidée; à la base de cette spathe naît un spadice à figure d'épi cylindrique, couvert totalement de fleurs blanchâtres et suaves. Cette belle Aroïdée, qui fleurit peut-être pour la première fois en Belgique, est originaire du Mexique, d'où elle a été envoyée par M. Giesbrecht. SCHEIDWEILER.

Sur le Camellia Priestley's Victoria vera.

Sous ce nomil a paru, il y a trois ans, un Camellia dont la fleur est loin d'être sans mérite, mais qui fut mal accueilli parce qu'il avait été annoncé par des éloges malheureusement exagérés. D'après une autorité imposante, avions nous-même aidé à propager ces annonces. Les jeunes pieds, dont les fleurs parurent à Paris, furent assez inconstants et firent tort à la réputation de cette variété qui,

nous

présentement mieux connue, n'est pas dédaignée par les amateurs. On l'a vue se montrer belle et assez constante dans les serres de M. l'abbé Berlèse, et ce célèbre connaisseur a donné l'espoir qu'il partage de voir la fleur du Camellia Victoria vera devenir encore plus constante à mesure que les arbres prendront de la force.

M. Alexandre Verschaffelt de Gand vient d'en envoyer à Paris deux exemplaires qui ont été présentés par nous à la Société Royale et tout le monde a pu se convaincre de la beauté de cette fleur régulière et bien faite. Sur ces deux individus chaque pétale sans exception était partagé dans son milieu par un ruban blanc qui donnait à la fleur un aspect nouveau, rappelant le C. Carswelliana, mais avec plus de régularité et plus généralement rubanée.

Iris, Ancolies, variétés nouvelles.

A.

M. Pelé a réuni la plus belle collection possible d'IRIS germaniques prises dans tous les semis faits depuis quelque temps. C'est un spectacle attrayant que cette brillante floraison, où les plantes les plus belles se trouvent réunies aux plus singulières. M. Pelé sème aussi et augmente le nombre des jolies variétés auxquelles M. Jacques et M. Lémon nous avaient habitués.

Les ANCOLIES que l'on doit aussi aux soins de cet horticulteur sont charmantes, très-variées, et enrichissent nos parterres de fleurs nouvelles, car il en a obtenu qui, au lieu d'être renversées, se tiennent droites et offrent des panachures fort bizarres et des nuances nouvelles. (Rue de Î'Ourcine, 71).

Les amateurs vont aller visiter présentement chez lui des collections charmantes de Mignardises anglaises, de Pivoines berbacées, de Phlox, de Glaïeuls, etc.

Bouture écussonnée.

(Extrait d'une lettre de M. Miroux, jardinier fleuriste et pépiniériste à Raismes, Nord.)

La culture de la rose est aujourd'hui si généralement répandue que, tous les jours et de tous les pays, on voit se croiser des observations sur les différents modes de culture et de propagation qui lui sont propres.

Dans l'intérêt de l'horticulture, je me plais à vous faire part d'un procédé que je ne crois pas encore avoir vu décrit dans aucun ouvrage publié. Comme il faut que chaque chose ait son nom, je lui donnerai celui de bouture écussonnée,

Je suis parti de ce principe que les différentes parties des végétaux et notamment les rameaux, sont susceptibles de produire des racines accidentelles, et qu'on peut aider la nature à accomplir ce phénomène en mettant obstacle au cours de la séve descendante.

Ne possédant qu'un petit nombre de sujets à greffer dans un moment où je possédais une plus grande quantité d'écussons que j'avais intérêt à conserver, j'imaginai le moyen dont je vais donner une idée.

Je posai mes écussons, au-dessus desquels je laissai un bourgeon d'appel, puis je pratiquai immédiatement et audessous de l'écusson une incision annulaire. Quinze jours après, plus ou moins selon la variété du rosier, l'écusson s'étant identifié avec le sujet et un bourrelet s'étant formé à la partie supérieure de l'incision, je sevrai cette branche pour la mettre en pot comme une bouture ordinaire, en l'aidant d'une température convenable. Peu de temps après j'eus la satisfaction de voir végéter le bourgeon, et en même temps mon écusson projetait son propre bourgeon. Dans toutes mes tentatives j'eus très-peu d'insuccès.

J'ai remarqué que les rosiers bifères, les bengales, les noisettes, ceux en général dont le bois est le moins dur se prêtent mieux à la réussite.

Il est incontestable que cette manière de faire les boutures l'emporte sur les autres, puisque le bourrelet qui se forme toujours au-dessus de l'incision annulaire arrête la séveet contribue à la prompte formation des racines. Le même phénomène du bourrelet a lieu quand on fait une bouture selon la méthode ordinaire, mais ce bourrelet, qui doit émettre les racines, doit se former avec plus ou moins de temps dans la terre elle-même en courant la chance de la pourriture, tandis que, selon la méthode de l'incision, il est déjà formé quand on confie la greffe à la terre. Cette méthode doit donc à la fois hater l'opération et la rendre plus certaine.

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