L'Espace de la mort: Essai sur l'architecture, la décoration et l'urbanisme funéraires

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Albin Michel, 07.11.2012 - 352 Seiten
Si les dernières années ont vu paraître de nombreux livres sur l'histoire et la sociologie de la mort, il n'existait aucun ouvrage récent sur l'architecture, la décoration et l'urbanisme funéraires. Michel Ragon s'est colleté avec ce thème immense durant une dizaine d'années.
Dans L'Espace de la mort, il nous montre le tombeau comme une seconde maison et le cimetière comme un double idéalisé de la ville. Du cimetière antique bordant les grandes routes au cimetière médiéval entourant l'église, Michel Ragon nous conduit aux cimetières naturistes du XVIIIe siècle, aux cimetièresmusées du XIXe siècle puis aux cimetières modernes s'identifiant de plus en plus aux « grands ensembles ».
Les chapitres les plus étonnants sont sans doute ceux qui ont trait au fonctionnalisme et à la mort : du bouleversement des cultes funéraires pendant la Révolution française aux projets de déportation des morts parisiens d'Haussmann, à l'économie radicale du terrain par l'incinération, aux gares funéraires et aux actuels hôpitaux-mouroirs climatisés.
Mais L'Espace de la mort est aussi, fatalement, une histoire des coutumes funéraires de tous les temps et de tous les pays. Avec les implications sociologiques, politiques, métaphysiques que cela entraîne. Décors funèbres, architectures de l'Au-delà (chez Dante, Swedenborg, etc.), supplices-spectacles sur la place du Martroi, poétique des tombeaux au XVIIIe siècle; culte du coeur, des os et des reliques; embaumements et momifications; revenants (l âme errante, sans maison); mobilier funéraire, monuments aux morts...
Michel Ragon nous donne un livre surprenant, foisonnant mais rigoureux, qui est une véritable encyclopédie de « l'espace de la mort ».

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Autoren-Profil (2012)

Vendéen d'origine, Michel Ragon arrive à Paris à 23 ans et s'engage en 1948 comme pigiste au journal Arts, pour des articles sur la littérature prolétarienne. Très vite, il rencontre Hartung, Atlan, Schneider et Soulages, puis découvre le mouvement Cobra et la revue Cimaise à laquelle participe bientôt Pierre Restany. Devenu ce critique d'art au flair redoutable que l'on connaît, Michel Ragon est l'auteur d'une oeuvre considérable. Il a publié entre autres Les Mouchoirs rouges de Cholet (1983, Grand Prix des lectrices de Elle, Goncourt du récit historique), Les ateliers de Soulages (1990), Le Roman de Rabelais (1993, Prix des Maisons de la Presse, Prix Rabelais), la trilogie Enfance vendéenne (1994), Georges et Louise (2000), Un rossignol chantait (2001), Un amour de Jeanne (2003), La ferme d'en haut (2005), Le Prisonnier (2007), Dictionnaire de l'anarchie (2008) et Ils se croyaient illustres et immortels (2011).

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